Centrafrique : « Affaire de détournements de plus de 90 millions de Fcfa par M. Mada Ernest » : les invectives des partisans du pouvoir sont inacceptables

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Suite aux fracassantes révélations du journaliste Fiacre de Salabé sur le détournement de plus de 90 millions de Fcfa, alloués au ministère de l’éducation nationale, par un certain Mada Ernest, ci – devant directeur de cabinet au ministère de l’éducation nationale, actuellement directeur de cabinet à la primature, et cadre du parti – Etat dénommé « MCU », Letsunami.net a publié une série d’articles invitant le gouvernement, en adéquation avec les recommandations du FMI relatives à des réformes économiques, à exiger le remboursement de cet argent ou à procéder à l’arrestation de l’auteur de ces faits, conformément aux conclusions du rapport de l’inspection générale d’état.

Mais, alors que le gouvernement a catégoriquement refusé de déférer favorablement à notre demande et que le mis en cause a préféré se taire comme pour nous dire : « les chiens aboient, la caravane passe », marchant ainsi au passage allègrement sur le noble principe de la reddition de comptes auquel est astreinte toute autorité publique, et exigible dans toute société qui se dit et se veut démocratique comme la nôtre, grande est cependant notre surprise d’assister tous les jours que Dieu fait sur cette Terre des Hommes qu’est la RCA, à une campagne de désinformations et de dénigrements, astucieusement menée par des énergumènes et des communicants au service du pouvoir, contre l’inspecteur d’état Jean Olona, accusé à tort d’avoir fait « fuiter » ledit rapport, le journaliste Fiacre de Salabé et la rédaction du Journal en ligne Letsunami.net.

A ce propos, voici leur dernière publication dans un français trop approximatif en date du 27 mai 2023 :

« Le ministre – directeur de cabinet M. Ernest Mada à toute la confiance de la jeunesse centrafricaine pour sa bonne gestion. L’avenir du pays n’est rien si la jeunesse n’est pas active, c’est dans ce sens que le Ministre Directeur de Cabinet ERNEST MADA sous la bonne politique du président FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA fait confiance à toute la jeunesse centrafricaine pour un avenir meilleur et prospère. Le Ministre Directeur de Cabinet ERNEST MADA  a mis l’accent sur la promotion de la jeunesse dans les secteurs afin de rajeunir les institutions de la République, c’est pourquoi les milices de BRDC et de la CPC qui ont détruit ce pays font la campagne de dénigrement contre sa personnalité afin de lui jeter les discredits.

Aujourd’hui on compte plus de 70% de la jeunesse centrafricaine dans les administrations du pays c’est grâce au travail abattu par le président FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA et ses membres du gouvernement. Car hier pendant l’époque des éléments criminels de la CPC aujourd’hui et BRDC, la jeunesse centrafricaine a été mise à l’écart au détriment des nominations ethniques, parentales et religieuses. Mais avec l’arrivé du patron de la promotion de la jeunesse, plusieurs jeunes ont été nommés dans la fonction publique, un acte salutaire pour toute la population qui ne cesse de féliciter le président FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA et ses membres du gouvernement. La jeunesse centrafricaine redonne confiance au Ministre Directeur de Cabinet ERNEST MADA malgré cette fameuse campagne de dénigrement et la haine contre lui. Félicitations au Ministre Directeur de Cabinet ERNEST MADA, car on ne peut Critiquer ceux qui travaillent bien pour le pays ! Le Gardien du Temple TRESOR BABO ».

Des renseignements de sources policières et militaires en notre possession ont rapporté à notre rédaction que c’est avec les bénédictions de l’Imposteur de Bangui, du président de l’assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji cumulativement avec ses fonctions de secrétaire exécutif national du MCU, ce qui est incompatible au regard du respect des règles élémentaires de la séparation des pouvoirs, et du premier ministre, le Grand Voleur de toutes les aides financières M. Félix Moloua, qu’agissent en toute impunité les communicants de ce délinquant à col blanc. Et pourtant, c’est dans le cadre de ses attributions constitutionnelles, régaliennes et réglementaires qu’une mission de contrôle et d’investigations de l’inspection générale d’état, a été confiée à l’inspecteur d’état assermenté Jean Olona. Comme la loi l’exige, à la fin de sa mission et conformément aux valeurs de la bonne gouvernance et de transparence qui fondent la gestion des finances publiques, le rapport de la mission a été rendu public et les conclusions connues du grand public. Alors, quelle faute lourde, cet inspecteur d’état a – t – il commis dans ce cas pour devenir la risée de petits voyous payés et financés par le pouvoir ? En publiant ce rapport, Fiacre de Salabé et le rédacteur en chef du Letsunami.net n’ont – ils pas tout simplement fait leur job de journaliste, celui d’informer le public, en application des lois régissant la liberté de la presse, la liberté d’expression et le droit d’opinion dans toute société démocratique, comme la nôtre ? De ce fait, ne devrait-on pas revoir la manière dont ces rapports sont exploités ?

En effet, on peut bien s’interroger en effet sur l’utilité de ces rapports à partir du moment où leur publication ne change rien dans les pratiques et les comportements des agents publics. Elle n’améliore pas non plus la qualité de la gouvernance du pays qui, d’un régime à l’autre, se reproduit avec les mêmes tares et les mêmes déficiences. Mais soyons clairs. Ce qui est en cause, ce n’est pas l’IGE en tant qu’institution encore moins son personnel qui est composé, pour la plupart, de hauts cadres très compétents. L’IGE peut bien assumer ses missions lorsqu’on lui demande de faire son travail et qu’on lui laisse les coudées franches pour mener ses audits avec rigueur et objectivité. Et à chaque fois qu’il en est ainsi, on voit apparaître les mêmes fautes de gestion, les détournements de deniers publics et le gaspillage des ressources de l’Etat qui sont situés et datés. Le problème se trouve plutôt dans la façon dont elle est utilisée par le pouvoir et l’usage qui est fait de ses rapports.

A ce niveau, l’IGE, comme les autres corps de contrôle, a rarement servi à autre chose qu’à fournir au président des arguments pour s’en prendre à ses opposants. En dépit de son importance dans le dispositif de contrôle, elle n’aura aucun impact tant qu’elle ne regardera que là où lui indique le président de la République et que ses rapports ne seront destinés qu’à ce dernier. Elle semble être une institution ligotée et confinée. Nul ne peut en effet comprendre pourquoi dans le cas de l’affaire du ministre Aimé Ndounda, cadre et militant du MLPC, le rapport de l’IGE a été traité avec une vitesse supersonique, alors que pour tous les autres rapports qui épinglent des gestionnaires de structures publiques et parapubliques proches du régime, le pouvoir ne lève pas le petit doigt. Rien ne justifie que certaines institutions soient auditées et pas d’autres. Il faut donc une véritable réforme qui, pour être efficace, ne peut passer que par la soustraction de l’IGE de la tutelle de la présidence de la République. La Commission Nationale de Réforme des Institutions, dès le départ de l’Imposteur de Bangui, devra faire d’intéressantes propositions dans ce sens. Il appartiendra au nouveau président de la République d’en faire œuvre utile. S’il souhaite que notre pays soit classé au même rang que le Botswana, le Cap -Vert, le Rwanda et l’Ile Maurice, entre autres, en matière de gouvernance, c’est la voie qu’il devra suivre. Il sortirait alors très honorablement de sa mission.

En outre, tous les rapports des organes de contrôle qui sont destinés exclusivement au président de la République ou à l’exécutif de manière générale finissent tous de la même façon. Et il en sera ainsi tant que les organes de contrôle n’auront pas le pouvoir de saisir directement les juges à travers des mécanismes à mettre en place. Car même dans les cas où l’organe de contrôle est habilité à saisir le procureur de la République, le fait que ce dernier dépende du Garde des Sceaux, donc du président de la République, fait qu’il ne peut agir que lorsque son action va dans le sens voulu par le pouvoir. L’IGE comme les autres organes de contrôle doivent tous avoir, au minimum, le pouvoir de saisir le procureur de la République. En cas d’inaction de ce dernier, dans un délai raisonnable à déterminer par la loi, saisir les juges. Dans l’idéal, aucun rapport des organismes de contrôle ne devrait être destiné exclusivement au président puisque tous devraient être retirés de sa tutelle.

Il faut comprendre que l’une des caractéristiques fortes et structurelles du pouvoir, c’est d’être un lieu d’enrichissement rapide, d’accaparement et de prédation. C’était le cas chez Mme Cathérine Samba – Panza, ça l’est encore sous Touadéra. L’Imposteur de Bangui est persuadé que c’est en garantissant l’impunité à ses partisans qu’il peut obtenir leur loyauté et s’assurer la solidité de son régime. Or, en laissant ses partisans piller les ressources du pays, non seulement il se prive de moyens importants pour mener à bien ses projets, mais il porte aussi atteinte à l’image du pays et accélère le processus de délégitimation de l’Etat et son rejet par les citoyens. Finalement, tout le monde perd et lui en premier, car il aura passé deux mandats à la tête du pays avec de médiocres résultats. Car lorsque la corruption est systémique et impunie, aucun développement n’est possible.

Enfin, s’agissant de la la corruption, elle est devenue systémique et touche tous les échelons et les rouages de l’administration. C’est un processus cumulatif, peu réversible, qui se déploie du sommet vers le bas. Tant qu’il n’y a pas des actes forts, durables et coordonnés, soutenus par une volonté politique ferme de combattre la corruption, celle-ci continuera de se propager. Nous ne voyons aucun acte de nature à l’enrayer. Bien au contraire, tout est fait, et à tous les niveaux, pour qu’elle se développe davantage. Or c’est une véritable gangrène qui réduit à néant tous les efforts de développement. Si le président de la République s’était assuré, dès son arrivée au pouvoir, que chaque centime du budget national soit dépensé à bon escient, en respectant scrupuleusement les principes d’opportunité, d’efficacité et d’efficience et en sanctionnant de manière exemplaire tous ceux qui se seraient rendus coupables de malversations, il n’aurait pas besoin, sans doute, de parcourir le monde à la recherche de fonds, tel un talibé sébile à la main. Il aurait eu assez d’argent pour mener tous ses projets et faire face à l’inattendu.

Plus graves et inacceptables sont les insultes et les invectives distillées ça et là sur ces actes de graves irrégularités. Même si elles étaient circonscrites dans leurs rangs, elles n’en étaient pas moins regrettables et absolument condamnables, surtout venant du parti au pouvoir. Mais maintenant que ces insanités sont sur la place publique et sont entendues par tous, y compris nos enfants, elles deviennent carrément une source de grande préoccupation pour tous ceux qui rêvaient d’un assainissement du champ politique. C’est à cause de tels actes et comportements que de nombreux compatriotes compétents et intègres, qui pourraient apporter beaucoup à la collectivité en s’engageant en politique, s’interdisent de rentrer dans ce champ pour préserver leur intégrité physique et morale. L’idée même de la création de notre Journal en ligne « Letsunami.net », en réalité, découlait de notre volonté de créer un cadre politique ouvert et inclusif, fondé sur le respect, la compétence et l’intégrité, où l’on peut contribuer à la production des idées qui gouvernent le pays sans courir le risque d’y laisser sa dignité. Ce rêve, nous le portons toujours, et comptons désormais lui donner forme dans un domaine purement associatif, et encourageons tous ceux qui veulent voir le pays être gouverné autrement, à continuer à se battre pour le triomphe de la vertu de la politique sur son vice. C’est la seule voie de salut pour notre pays.

En dépit des errements de Touadéra et de son aîné Sarandji, nous devons continuer à rechercher l’excellence pour précipiter notre pays dans la caravane humaine du progrès et tenter d’écrire l’une des plus belles pages de son histoire.

Imhotep Imamiah Yamalet

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