Tentative de coup d’Etat en République centrafricaine (28 mai 2001)

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Tentative de coup d’Etat en République centrafricaine (28 mai 2001)

Déclaration du Porte-parole du Quai d’Orsay

(Paris, 5 juin 2001)

(Quelle est votre analyse de la situation en RCA ?)

La France a condamné fermement la tentative de coup d’Etat à Bangui. Elle a appelé ses auteurs à renoncer à leur entreprise sans issue et à rentrer dans la légalité. Elle a souhaité que le respect des droits de l’homme, l’esprit de dialogue et de réconciliation soient privilégiés par tous, conformément aux acquis du Pacte de réconciliation nationale obtenu en 1998. Le Conseil de sécurité s’est exprimé dans le même sens.

S’exprimant à Nouakchott où il effectuait une visite de travail, M. Védrine a considéré que  »ce genre de crise devait être résolu sans affrontement et sans violence, mais politiquement et dans le respect de la légalité ». Il a aussi souhaité que le principe de non ingérence appliqué par la France soit appliqué par tous.

Aujourd’hui, la France invite à privilégier le dialogue et à explorer sans tarder une solution pacifique, durable et qui préserve l’unité nationale de la République centrafricaine. Je voudrais signaler aussi que notre ambassade reste mobilisée pour veiller à la sécurité de la communauté française.

(Vous avez appelé les auteurs à renoncer. Les a-t-on identifié, est-ce le général Kolingba, quels sont vos contacts avec lui ?)

Pas de contact.

(C’est bien lui l’auteur du putch ?)

Il semble bien qu’il soit impliqué, en effet.

(Vous avez dit que vous souhaitiez qu’il n’y ait pas d’ingérence. Comment qualifiez-vous la présence des troupes de la République du Congo, des Tchadiens et des Libyens ., n’est-ce pas une ingérence ?)

Nous avons mis en garde, nous avons souhaité que le principe de non ingérence appliqué par la France soit appliqué par tous. Ceci étant, il appartient d’abord aux Centrafricains eux-mêmes de décider ce qu’ils veulent faire, et ce qui est de l’ingérence ou non.

(Il y a une bonne ingérence et une mauvaise ?)

Non, mais le droit international permet à un pays de faire appel à l’aide d’un autre.

(Pensez-vous que cette querelle est une extension du conflit au Congo ?)

Il y a déjà l’intervention de forces congolaises. Donc, physiquement, factuellement, c’est en partie déjà le cas. Cela illustre le bien-fondé de nos préoccupations concernant ce conflit et la nécessité d’y mettre fin aussi vite que possible.

(Quand il s’agit de problèmes au proche-orient, nous constatons que la France est très sollicitée et s’implique. Quelle est actuellement, l’influence de la France en Afrique ., la non ingérence, cela veut-il dire que c’est fini, que vous abandonnez tout ? Vous savez que l’Afrique à des difficultés à se prendre en charge. Qu’est devenue l’influence de la France en Afrique ?)

Vous me demandez de faire un cours sur la politique africaine de la France. Nous restons le premier contributeur au développement de l’Afrique en termes financiers. Notre présence reste également très significative en termes militaires. Mais il est exact aussi qu’une partie indispensable, essentielle, de la modernisation de la relation entre la France et l’Afrique passe par le fait que les difficultés intérieures des différents Etats d’Afrique doivent être d’abord résolues par les Africains eux-mêmes. J’observe d’ailleurs que la RCA n’a pas fait appel à la France dans cette affaire.

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