Sommet Chine / Afrique : le premier ministre Firmin Ngrébada de la République de Touadérakistan signe un accord de coopération dans le domaine agricole

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Depuis la prise de pouvoir par le mathématicien de Boy – Rabé, le 30 mars 2016, le pays de B. Boganda pour lequel il s’était héroïquement battu jusqu’à sa mort tragique dans un mystérieux accident d’avion, le 29 mars 1959, alors qu’il revenait d’une mission à Berbérati,  et auquel il avait donné le nom de République centrafricaine, n’existe plus. Il est devenu la République de Touadérakistan. Pourquoi ? Pour la simple raison que le mode de gouvernance qui est appliqué depuis lors n’a rien à envier à celui qui est le dénominateur commun à toutes ces petites républiques du Caucase qui naguère faisaient partie intégrale des états-satellites de l’Union des Républiques Socialistes et Soviétiques en abrégé URSS.

En effet, depuis l’effondrement de l’URSS, un processus de réislamisation est en cours dans les Républiques musulmanes de l’ex-URSS et de la présente Fédération de Russie. Dès 1990-91, on a assisté dans les Républiques du Caucase à une véritable explosion de construction ou réouverture de mosquées, à la restauration des lieux saints, à la création d’institutions islamiques, à la multiplication d’écoles (madrasa) puis d’instituts islamiques ou de publications (notamment des traductions du Coran), à un certain retour des pratiques religieuses (entre autres du pèlerinage à la Mecque).

Dans un contexte de crise économique, sociale et politique, de perte de repères idéologiques, la religion offre parfois un refuge face aux cruciaux problèmes sociaux, une valeur idéologique stable dans un univers politiquement flou, où l’avenir des jeunes reste très incertain, où règnent la corruption, la criminalité organisée, le chômage et parfois des conflits armés. Cette renaissance de l’islam a aussi bénéficié des nouvelles lois sur la « liberté de conscience et les organisations religieuses » qui, après 70 années d’athéisme forcé, a permis aux organisations et institutions religieuses d’œuvrer librement, et à la population de pratiquer ouvertement sa foi.

A ce titre, il faut plus évoquer un « retour » à des pratiques qui avaient parfois perduré clandestinement et, plus qu’une renaissance de l’islam, c’est – au moins dans un premier temps – d’une plus grande visibilité de l’islam dans l’espace public qu’il faudrait parler. La profusion de nouvelles mosquées ne nous indique d’ailleurs pas si elles sont massivement fréquentées.

Enfin, le retour aux pratiques mais aussi la transformation des pratiques, la présence plus marquée du religieux dans la vie quotidienne, sont communs à l’ensemble des peuples de l’ex-URSS, musulmans ou chrétiens.

Ainsi donc à l’exemple de ces républiques du Caucase, le président Touadéra qui a été démocratiquement élu, selon ses partisans, ou qui a été imposé à tout un peuple, conformément aux révélations faites par Mme Cathérine SamBa – Panza mais jamais démenties, a réussi avec une politique de fourberie, de tricherie et de trahison à faire de la RCA une parfaite république caucasienne. Une république où la moralité publique s’est allégrement substituée à l’immoralité, à la médiocratie, à la corruption et à la criminalité organisée.

Dans un pays en proie à une crise d’insécurité généralisée où plus de 85% du territoire national est occupé par des seigneurs de guerre et des bandes armée qui tuent impunément, pillent, incendient des habitations et greniers et lèvent l’impôt, comme dans ces petites républiques du Caucase où sévissent des guerres sans fin,  règnent des oligarques incompétents et cupides, et où  fourmillent des organisations criminelles,  seules comptent religieusement pour Touadéra et ses bandes d’arrivistes la propension inouïe à l’enrichissement illicite, la course effrénée à la prédation et la signature à tour de bras des accords de coopération en flagrante violation des dispositions de la constitution contre d’importantes rétro-commissions.

A ce propos, dans un article intitulé « La Centrafrique, une autocratie kleptomane », le journal en ligne Mondafrique décrit cette République de Touadérakistan en ces termes :  «La France et l’ONU continuent de soutenir un régime centrafricain aux pratiques mafieuses qui exporte ses mercenaires dans les pays voisins. En Centrafrique, désormais tout est à vendre et à acheter. Les Russes l’ont bien compris qui font leurs courses en toute quiétude. Le clan présidentiel, dont la plupart des membres avaient sévi lors de la présidence Bozizé ( 2003-2013)  et du premier ministre Touadéra ( 2008-2013), ne se contente plus de détourner les recettes fiscales et douanières, il multiplie les contrats de gré à gré et se laisse acheter pour attribuer des concessions, des exclusivités d’exploitation et fermer les yeux sur l’arrivée de sociétés et de « coopérants » à la réputation douteuse ».

Et un peu plus loin, l’auteur de l’article de conclure : « Une autocratie kleptomane. Ce pays sans État est devenu un territoire ubuesque que soutiennent la France et l’Onu, contribuant ainsi à crédibiliser davantage leur politique d’autruche. Les escrocs et repris de justice y sont à l’aise. Toutefois, l’arrivée massive des Russes a commencé à éveiller de timides soupçons. Pourtant,  les noms du clan présidentiel sont connus et sont souvent commentés par les médias internationaux. Ce clan contrôle tout. Les ministres sont écartés des affaires de leur ressort. Le Président Touadera avec son directeur de cabinet, Firmin Ngrébada, signe des accords à l’étranger en l’absence de son ministre des affaires étrangères cantonné dans les utilités. Les membres du gouvernement ignorent à peu près tout des actions présidentielles engageant l’avenir du pays. Il va de soi que l’Assemblée nationale n’est pas consultée. Les députés attendent leurs récompenses financières pour leur vote dans un sens ou dans l’autre.  Ils essaient de récupérer les miettes de la mangeoire ».

Une terrible et honteuse vérité dont des professionnels des médias et certains observateurs avertis de la vie politique centrafricaine n’ont jamais cessé de dénoncer. Mais, leurs voix sont toujours restées comme des sons des pas sur une route que tout le monde a déjà quittée. « Les chien aboient, la caravane passe », disent – ils. C’est ainsi qu’après Sotchi, Saint – Pétersbourg où ils avaient pris contact avec des mercenaires du Groupe Wagner et partout ailleurs où ils sont passés, ils n’ont laissé derrière eux que l’odeur pestilentielle et nauséabonde des pratiques mafieuses et illégales : celles des signatures des accords de coopération et des traités, en violation des dispositions des articles 91 et 94 de la constitution.

C’est ainsi, il y a quelques jours, lors du sommet Chine/Afrique, que  le directeur de cabinet présidentiel, M. Firmin Ngrébada, s’est arrogé le droit de se substituer au ministre d’état en charge de la coopération internationale, M. Félix Moloua, pourtant présent ce jour-là, pour signer une lettre d’intention relative à la coopération avec le centre national des recherches sur l’ingénierie et les technologies de Juncao de l’Université d’Agriculture et de Sylviculture de Fujian. Le site en ligne La Renaissance a décrit l’évènement ainsi qu’il suit : « ….. La cérémonie s’est déroulée à Fuzhou dans la province de Fujian en Chine en présence du Chef de l’État, Son Excellence Professeur Faustin Archange Touadera, de la Première dame de Centrafrique, Mme Brigitte Touadéra et du ministre d’État Directeur de cabinet à la Présidence, Firmin Ngrébada…… ».

Voilà encore une nouvelle fois, un acte délibéré de violation des dispositions de la constitution par Touadéra et son directeur de cabinet, sur fond de cupidité, d’avidité et de recherche permanente de gains matériels et financiers faciles, personnels, familiaux et claniques, au détriment de la République et du peuple centrafricain. Un acte contraire aux dispositions des articles 38, 51 et 52 de la constitution du 30 mars 2016 sur laquelle le mathématicien de Boy – Rabé a  solennellement prêté serment.

Un acte qui a fait révolter le compatriote Norbert Toïna en ces termes : « Monsieur Firmin NGREBADA, Directeur de Cabinet du Président de la République signe sous les yeux du Président de la République Faustin Archange Touadera, une convention avec un institut de Recherches Agronomiques Chinois en lieu et place du Ministre de la Coopération qui était pourtant en Chine, ou du Ministre de l’Agriculture Madr, ce qui dans une vraie République, est anticonstitutionnel. Le Dircab est un collaborateur du Président, il n’est pas membre du Gouvernement. Il suffit de lire l’article 51, de la Constitution du 30 mars 2016, qui stipule: « Le Gouvernement comprend le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et les Ministres. » Est-ce que le Dircab est cité ? C’est une forfaiture qui ne doit pas se répéter, l’Assemblée Nationale doit rappeler au Premier Ministre Simplice Mathieu SARANDJI, de mettre fin à cette violation éhontée. Voilà, pourquoi, je vous disais que nous sommes gouvernés par un régime des oligarques incompétents et cupides. Allons seulement,… »

Que voulez – vous ? Nous ne sommes plus en République centrafricaine mais plutôt en Touadérakistan.

Jean – Paul Naïba

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