RDC : Félix Tshisekedi élu président, selon les résultats provisoires

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Félix Tshisekedi a été élu président de la République démocratique du Congo (RDC), selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Matin Fayulu arrive second, devant Emmanuel Ramazani Shadary.

Félix Tshisekedi succède à Joseph Kabila. Après plusieurs jours d’un intense suspense, marqué par de multiples rumeurs, la Ceni a proclamé les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 30 décembre, à 3h du matin ce jeudi 10 janvier.

Félix Tshisekedi est élu président avec 7 051 013 voix, soit 38,57% des suffrages exprimés, selon les chiffres de la Ceni. Martin Fayulu arrive en seconde position, avec 6 366 732 voix, soit 34,8%, devant Emmanuel Ramazani Shadary, troisième, avec 4 357 359 voix, soit 23,8%.

Le taux de participation a été de 47,56%, a précisé Corneille Naanga, président de la Commission électorale. Sur les près de 40 millions d’électeurs congolais attendus, 18 329 318 ont pu voter le 30 décembre dernier. 


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Ces résultats provisoires, qui pourront faire l’objet de recours devant la Cour constitutionnelle, ont été rendus publics jeudi 10 janvier à 3h du matin, au terme d’une longue journée et d’une nuit d’attente.

Une longue nuit d’attente

Jerome Delay/AP/SIPA

La Ceni avait en effet convoqué la presse à 15h, mercredi, avant d’annoncer, en fin d’après-midi, une proclamation à 23h. C’est finalement un peu avant 1h du matin que Corneille Naanga, le président de la Ceni, a fait son entrée dans la salle, accompagné des rapporteurs de la Commission.

Mais, avant d’annoncer les résultats de la présidentielle, les rapporteurs de la Ceni se sont succédé au micro pour lire les résultats des élections provinciales, dans 23 des 26 provinces du pays.

Un choix de procédure qui a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes exprimant leur surprise, leur impatience, voire leur colère. « D’où vient que la Ceni proclame les résultats de l’élection alors que ce n’est pas prévu sur son propre calendrier réaménagé ? », s’est notamment interrogé La Lucha sur son compte Twitter.


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Suspense et impatience

Auparavant, la journée de mercredi avait été notamment marquée par le coup d’éclat de la secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), Eve Bazaiba, déléguée et porte-parole de Lamuka (Réveille toi en lingala), soutenant Martin Fayulu.

Celle-ci a claqué la porte de la Ceni. « La population congolaise s’est déjà choisie son président de la République que tout le monde connaît », a-t-elle déclaré. « Kabila n’a pas à dire : je veux telle personne, je ne veux pas de telle. Ce n’est sa résidence privée, ni une affaire de famille, c’est une affaire d’État. »

Avant la proclamation des résultats par la Ceni, la Conférence épiscopale (Cenco) avait pour sa part réitéré son appel contre la fraude, dans un communiqué commun avec les  protestants de l’Église du Christ du Congo (ECC) et les ONG de la Symocel. « La Nation attend la fête à la publication du nom du président élu et non la désolation, encore moins les violences »,  ont notamment mis en garde les représentants des deux principales confessions religieuses du pays et l’ONG.

La proclamation de ces résultats revêt un caractère historique pour le pays, après le retrait du président Joseph Kabila qui, après avoir longtemps laissé planer le doute, a annoncé qu’il respecterait la Constitution et ne briguerait pas un troisième mandat. Ses prédécesseurs, dont son père Laurent-Désiré Kabila, assassiné par un garde du corps le 16 janvier 2001, ont tous été renversés par la force.

Jeune Afrique

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