Centrafrique : le Gangster de Bangui très mécontent des divulgations des délibérations et compte – rendus des conseils des ministres

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Selon une dépêche de sources militaires et policières, parvenue à la rédaction et confirmée par de gentilles indiscrétions de certains membres du gouvernement qui refusent de contribuer à l’installation d’une politique de la terreur rouge en Centrafrique dans les heures à venir, le Gangster de Bangui est dans tous ses états face à des dysfonctionnements et de permanentes défaillances dont ne cessent de faire montre tous ses services de renseignements généraux, de la documentation de l’Etat, de la gendarmerie et de la police.

En est la cause exacte la publication du mystérieux message – porté, sur les réseaux sociaux et dans la presse, de la brigade de gendarmerie de Pissa dont le contenu est plus révélateur de ce qui se passe dans la Lobaye dont le gouvernement se garde bien d’en dire trop au peuple centrafricain. Histoire d’éviter de provoquer de fortes tensions populaires et sociales. Le conseil des ministres du jeudi 23 avril 2020 lui a donné raison de faire remonter très vertement les bretelles aux  responsables des différents services précités. Une véritable mise en garde qui ne devra, selon le Gangster de Bangui, souffrir d’aucune quelconque négligence de leur part dans les tout prochains jours, au risque de le contraindre à se séparer d’eux purement et simplement.

Prenant la parole à son tour, le premier ministre Ngrébada s’est violemment emporté contre les agissements d’un certain Harouna Ndouamba qui, de nationalité ivoiro – burkinabé et conseiller en communication à la solde de l’ancien premier ministre Sarandji, lui a visiblement ravi la vedette dans la gestion de l’épineux dossier de modification de la constitution et s’est chargé personnellement de la remise de l’enveloppe de 2.500.000 Fcfa aux députés signataires de la pétition. Très remonté donc de ce comportement, il a menacé de l’expulser dès l’ouverture des frontières. Lui emboîtant ensuite le pas, le patron de la sécurité publique, celui – là même qui passe pour le plus grand divulgateur des secrets d’Etat,  n’est pas fort étonnement allé avec le dos de la cuillère pour rappeler à l’ordre, sous peine d’arrestations, ses collègues ministres qui fréquentent certains leaders des partis politique de l’opposition démocratique, qui tiennent des réunions avec eux et les informent régulièrement des décisions du gouvernement.

Sur le plan sécuritaire, et en réponse aux nouvelles persistantes des bruits de bottes signalés dans la Lobaye et à Bangui extra et intra – muros, le Gangster de Bangui, en sa qualité de chef suprême des armées, a décidé d’ordonner le bouclage de tous les accès à la capitale et ses environs par la mise en place des opérations des patrouilles mixtes, placées sous le commandement du directeur général de la garde présidentielle, Alfred Service alias Lapazo. Logé au palais de la Renaissance, le dispositif a pour objectifs de perquisitionner certaines propriétés privées et d’y déloger des hommes lourdement armés qui y ont trouvé refuge, selon les rapports des services de renseignements généraux. Doivent être aussi dans sa ligne de mire des membres de la COD – 2020, l’ancien président François Bozizé et le général retraité par anticipation Ludovic Ngaiféï. Pour son fonctionnement et son opérationnalité dès le vendredi 24 avril 2020, il a prescrit séance tenante l’engagement d’importants moyens matériels, logistiques et financiers prélevés sur le budget de l’Etat. Pour finir, intervenant sur le dossier le plus sensible de l’heure, il a demandé le report sine die de l’examen du fameux projet de modification de la constitution dont sont porteurs, sur ses propres injonctions et les financements de l’Etat, des députés de la majorité présidentielle et parlementaire.

Aussi surprenant et inexplicable que cela puisse paraître, quelques minutes plus tard, le compte – rendu de ce conseil des ministres de la manière plus ou moins fidèle nous a été rapporté par une dépêche des sources militaires et policières, comme nous l’avons annoncé un peu plus haut. De sérieux commérages de certains membres du gouvernement sont venus soutenir tard dans la nuit ces importantes révélations à notre rédaction. De telles indélicatesses, faut – il le marteler,  ne sont rien d’autre que ce que l’on appelle communément  « divulgation des délibérations ou des compte – rendus ». Signe comme quoi, leurs auteurs veulent sans fioritures envoyer un message parfaitement compréhensible à leur supérieur hiérarchique : « il n’y a plus de confiance entre vous et nous ! »

Et c’est ce qu’ils font, en réalité. Ils ne lui disent pas la vérité sur ce qui se passe réellement dans la Lobaye, donnent l’impression d’effectuer des missions de patrouilles dans la ville de Bangui et ses environs, mais refusent délibérément d’atteindre les cibles retenues. Pour l’amadouer, Ils ne lui pondent que des rapports erronés, histoire de justifier les dépenses effectuées, les frais de carburants consommés et les frais des missions  déchargés qui les accompagnent en ces temps difficiles où les salaires du mois d’avril ne sont pas encore positionnés. Tout cela, pour lui dire que tout va bien, alors que rien ne va et que l’étau s’est même dangereusement resserré autour du régime. En somme, du déjà vu, quand le vent commence à tourner, qu’une forte tempête s’annonce à l’horizon et que la fin n’est pas loin ou est déjà là.

Avec la suspension par les principaux groupes armés de leur participation à l’Accord de Paix de Khartoum, pour cause de surdité du gouvernement et d’arrestations de certains de leurs membres, l’épée de Damoclès pèse désormais sur la tête du Gangster de Bangui. Pour échapper à la potence, il ne lui reste qu’à retirer solennellement son projet de modification de la constitution, à cesser ses menaces à l’endroit de l’ancien président François Bozizé et des leaders d’opinion et à appeler dans les meilleurs délais toutes les forces vives de la nation à une concertation.

La rédaction

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