Centrafrique, « je vous enculerai tous, les uns et les autres » !

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« Je vous enculerai tous, les uns et les autres. Si vous pensez que vous pouvez m’avoir aussi facilement, vous vous aurez enfoncé le doigt dans l’œil. Car, je vous niquerai tous » ! Telles sont les confidences faites par le mathématicien de Boy – Rabé à l’une de ses nombreuses maîtresses qui écument la capitale, de son retour à Bangui, au lendemain de sa convocation par ses pairs, lors du 9ème sommet extraordinaire des Etats – membres de la CEEAC, tenu à Libreville le 18 décembre 2019.

Comme il fallait s’y attendre, en ce jour du réveillon, c’est – à – dire dans la nuit du 25 au 26 décembre 2019, Touadéra a décidé effectivement de frapper fort, en mettant le quartier Km5 à feu et à sang, sodomisant ainsi à sa manière au passage  ceux qui voulaient le prendre pour un imbécile et un manipulable. Et ce, en réponse aux injonctions des chefs d’Etat, voisins directs de la République centrafricaine, lui demandant d’accorder dans les meilleurs délais une audience à l’ancien président François Bozizé qui est rentré sans tambours ni trompettes, au nom de la paix, dans son pays et sur la terre de ses aïeux et ses ancêtres, de lui reconnaître tous ses droits civiques, militaires et politiques, et de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour une rencontre en Centrafrique avec toutes les forces vives de la nation, entre Centrafricains et Centrafricaines, aux fins de trouver des solutions idoines à la crise centrafricaine qui n’a que trop duré.

Imperturbable et sûr de lui et de ses prouesses en art de manipulations, Touadéra met les pieds sur l’accélérateur, pour créer le désordre dans le pays, comme il l’a fait et continue de le faire avec une certaine maîtrise de la technicité et une très rare violence dans la Vakaga en attisant la guerre fratricide entre le MLCJ et le FPRC, depuis plusieurs mois. L’irruption de l’ancien putschiste Michel Djotodia Am – Nondroko sur l’échiquier politique national participe effectivement de cette stratégie macabre, celle  de plonger la République dans une situation ingouvernable. C’est ainsi qu’après un conclave à Damara, une décision a été prise pour qu’une délégation se rendît à Cotonou pour s’entretenir avec ce dernier et le convaincre de l’impérieuse nécessité de revenir au pays, dans le seul but de mettre mal à l’aise l’ancien président Bozizé, espérant par ce fait et de ce fait contrecarrer ses actions et susciter de nouveaux troubles.

Seulement, en agissant de cette manière, l’homme semble avoir totalement perdu la mémoire et ignore que les deux individus se sont retrouvés, peu avant la fin de la transition dirigée par Cathérine Samba – Panza, à Naïrobi en avril 2015 et se sont résolument engagés, dans ce que l’histoire retiendra comme l’Accord de Naïrobi, d’une part,  à ne pas s’interférer dans l’organisation des élections de 2015, et d’autre part, à prendre part à un Forum national devant être tenu dans les tout prochains jours, à Bangui entre tous les protagonistes de la crise. Pour certains observateurs et analystes politiques centrafricains, c’était déjà une main tendue au nouveau président de la République, un certain « candidat des pauvres et l’homme de la rupture » et une volonté clairement affichée des deux hommes de travailler au retour définitif de la paix et de la sécurité. Une main tendue qui ne sera pas malheureusement saisie par le mathématicien de Boy – Rabé, obnubilé par le pouvoir pour le pouvoir sur un fond d’une certaine roublardise maladive qui aura caractérisé sa gouvernance depuis mars 2016 à ce jour, offrant du coup l’opportunité aux ennemis de la paix en connivence avec les seigneurs de guerre et autres mercenaires de continuer de faire de la crise centrafricaine un véritable business.

Mais la persistance de l’agressivité des groupes armés, due aux atermoiements du régime de pouvoir, à son incapacité à restaurer l’autorité de l’Etat et à sa propension inouïe à la corruption, au clientélisme, au parti pris et à la division, a fini par le contraindre à accepter l’initiative de paix de l’Union africaine, signée à Brazzaville le 17 juillet 2017. Une initiative qui servira de document de base à l’Accord de Paix de Khartoum du 6 février 2019 dont la non – application par Touadéra du fait de sa fourberie et de son manque de sincérité constituera de terreaux substantiels à la résurgence des violences, à l’exemple du massacre de Paoua du 21 mai 2019, et galvanisera les partis politiques d’opposition et toute la société civile dans leur lutte pour son total rejet, depuis sa signature.

Au lieu de profiter du retour inopiné de l’ancien président, le général d’armée François Bozizé pour faire asseoir toutes les forces vives de la nation autour d’une table, au nom de la paix et de la réconciliation nationale, afin de trouver une issue centrafricano – centrafricaine à cette crise qui n’a que trop duré, dans un contexte de préparation des prochaines échéances électorales de 2020, d’absence de financements, d’expiration du mandat des membres de l’ANE  en décembre 2020, et d’une probable prorogation du mandat présidentiel et de celui des élus de la nation, Touadéra demeure fort étonnement autiste et  refuse, contre toute attente, d’entendre la voix de la sagesse et de la raison.

Pis, toujours égal à lui – même et fidèle à son obsession au cynisme et à la fourberie, celui qui s’est fait passer pour « le candidat des pauvres et l’homme de la rupture »,  non seulement tarde à réserver une suite favorable à la demande d’audience, à lui adressée depuis le 18 décembre 2019 par son prédécesseur,  mais aussi et surtout lâche ses miliciens contre la maison de la secrétaire nationale à la mobilisation des femmes du KNK, et ordonne à son conseiller spécial, un certain Fidèle Gouandjika, de tenir à l’égard de celui qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui devenu, des propos indécents, vulgaires et manifestement orduriers.

En clair, Touadéra n’est intéressé que par son pouvoir et les avantages qu’il en tire tous les jours et est plus que loin de comprendre qu’en tant que président de la République, il doit s’élever au – dessus de la mêlée pour sauver le pays, en rassemblant tous les centrafricains, de l’est à l’ouest du sud au nord. Pour son pouvoir, il est déterminé à ne pas entendre l’appel de ses pairs, à leur faire enfoncer le doigt dans l’oeil et à vouloir coûte que coûte en découdre avec l’ancien chef d’état – major des Faca, quitte à marcher sur les cadavres des centrafricains.

Y parviendra – t – il ?

Jean – Paul Naïba

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