Centrafrique : « Affaire Erenon et Goro » : les dernières révélations

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Au rebours de l’information révélée et soutenue dans notre article intitulé : « Touadéra sous le coup de la colère limoge Erenon et fait virer Goro », paru le samedi 19 octobre 2019, la destination finale de la mission, à eux régulièrement confiée par le premier ministre Ngrébada, d’un commun accord avec le président de la République, n’était pas la Suisse.

Les nommés Erenon et Goro, en réalité, se sont rendus en Ukraine. Et cela, le redoutable et roublard mathématicien de Boy – Rabé le savait et le sait, pour en avoir été non seulement l’ordonnateur, mais surtout le géniteur. Comme il est de droit dans le monde de la mafia,  afin de brouiller les pistes et éviter que dans la circulation et le traitement des documents, à savoir l’établissement des titres de transport et des frais de missions y relatifs, des informations ne soient divulguées sur la destination exacte par « les malintentionnés et les ennemis de la République » qui sont partout dans les différents services de l’Etat, il a été fait mention sur l’ordre de mission, conformément aux  instructions données au ministre en charge du secrétariat général du gouvernement,  de la Suisse comme destination.

Or, arrivés là – bas, c’est -à – dire dans la Confédération Helvétique, nos deux ambassadeurs se sont évaporés dans la nature ou ont tout simplement pris la destination de l’Ukraine qui leur a été indiquée. Pour se diriger vers les amis de la haute mafia ukrainienne où le premier ministre Ngrébada, lorsqu’il assumait alors les fonctions de directeur de cabinet, avait conduit son ami et son beau – père, le président Touadéra. Seulement, toutes les dispositions devaient être prises pour que cette mission, comme nous l’avons souligné un peu plus haut, fût hautement discrète et secrète, histoire d’éviter que les autres grands amis dont le pays a  des frontières communes avec ces ukrainiens ne le sachent.

Malheureusement, dès que les ambassadeurs Erenon et Goro ont fini leur mission et ont  traversé la frontière pour rebrousser chemin, les Russes qui ont de très larges et grandes oreilles ont vite fait d’appeler  directement le président Touadéra aux fins de  le tenir informé de cet événement auquel ils ont assisté par personnes interposées. C’est ainsi que sous le coup de la colère, ce dernier, expert en l’art de la fourberie et du cynisme dont seuls les magnats de la drogue ont les secrets, va à son tour  appeler sur – le – champ au téléphone, depuis Bangui, M. Erenon, déjà en escale technique à Douala sur la route du retour, d’abord pour le tancer vertement, ensuite le traiter de tous les noms d’oiseaux et lui faire endosser, in fine, la responsabilité d’une faute qui n’a jamais existé et qu’il ne pouvait  jamais, de ce fait,  commettre  dans l’exercice de ses fonctions, en général, et  dans l’exécution de cette mission, en particulier.

Au fond, pris les deux pieds et les deux mains dans la nasse de sa propre et fameuse politique de fourberie, d’hypocrisie et de mangeurs à tous les râteliers, par ses Amis Russes qui ne s’entendent pas avec les Ukrainiens, d’une part, et mesurant les gros risques du retour de l’ascenseur, comme il est ainsi de coutume dans le monde de la mafia, surtout à quelques jours seulement de la rencontre de Sotchi, il se devait de réagir de la manière la plus « responsable et digne ». Pour sauver sa tête de la guillotine, rassurer les Russes et leur dire qu’il n’a jamais été au courant de cette mission.

C’est ainsi qu’il a fait endosser la responsabilité de sa propre turpitude, de son avidité inouïe, de ses égoïsmes exacerbés, de son goût immodéré pour  les affaires et les affairismes et de ses petits et bas intérêts personnels, matériels et financiers, au directeur de cabinet et au chef de cabinet du premier ministre, en les relevant de leurs fonctions, en les livrant à la vindicte populaire, en les présentant aux yeux de tous  comme des incompétents, des irresponsables et des insérieux en qui l’on ne peut pas faire confiance.

Telles sont les dernières révélations sur ce dossier parvenues à notre rédaction, après la publication de notre article. Les ayant reçues, nous avons décidé de les rendre publiques et  de rétablir la vérité, au nom de la jeunesse centrafricaine toujours spoliée, brimée et trahie, et ce, pour  tenter un tant soit peu  de sauver l’honneur et la dignité, dans cette affaire dans laquelle ils n’ont joué que le rôle dévolu aux subalternes, à des exécutants, et finalement à des fusibles, de ces jeunes cadres  promus, comme la plupart des centrafricains, à un bel avenir.

Et cela est d’autant plus  vrai que, comme Touadéra le sait, c’est à son premier ministre Ngrébada qui l’a conduit chez les Ukrainiens qu’il doit demander des comptes et à lui seul. Et non à M. Erenon et à M. Goro. Les limoger, comme il vient de le faire, c’est faire preuve de manque total de courage et de responsabilité ; le faire, c’est faire l’apologie de l’injustice ; le faire ainsi, c’est être incapable de s’assumer et d’assumer la responsabilité de ses actes en tant que chef d’Etat devant le peuple, la nation tout entière, la communauté internationale et devant l’histoire. Le faire, c’est sacrifier des innocents pour se protéger lui et son beau – fils Ngrébada de la colère de leurs Amis Russes.  Et ça, c’est triste et honteux tant devant les hommes que devant Dieu !

Vive « la République du Centre de Nulle Part et la République des Groupes Armés » !

Jean – Paul Naïba

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