Course à la Direction Générale de l’ASECNA : Quand des apprentis sorciers s’invitent dans le duel entre Théodore Jousso et Mohamed Moussa

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Au plus fort de la lutte pour la libération de l’homme noir, un des combattants de la liberté de l’époque, Léopold Sédar Senghor écrivait : « La raison est hellène, l’émotion est nègre ». Cela avait sonné comme le « Coup de pilon » de David Diop. Quoique l’on ait dit, il est des comportements dans nos sociétés africaines d’aujourd’hui qui lui donnent entièrement raison.

A titre d’illustration, un mémorandum a été rédigé le 10 Juillet 2020  à coup de billets de banque par le personnel de l’ASECNA à Bangui pour discréditer le Centrafrique au profit du candidat du Niger. Des Centrafricains qui se liguent contre un Centrafricain au bénéfice d’un étranger ? C’est « Le monde qui s’effondre » de Chinua Achebe. Et pourtant, jusqu’ici, il y a cinq pays qui sont encore en course : Le Centrafrique, le Cameroun, le Tchad, la Mauritanie et le Niger. Mais pourquoi est ce que la candidature du Centrafricain Théodore Jousso fait peur ? C’est justement parce qu’il est véritablement le poids lourd de la course, un grand homme de l’ASECNA et comme le dit si bien Jules Barbey d’Aurevilly : « Les grands hommes sont comme les plus belles fleurs. Ils croissent sous le fumier et à travers le fumier que jettent sur eux les envieux et les imbéciles ».  Quoiqu’il en soit, ce n’est qu’un groupuscule de gens qui se comportent encore comme des « prisonniers de la caverne ». Cela n’empêchera pas la Centrafrique de briguer ce fauteuil qui lui tend les bras comme la Coupe aux grandes oreilles. En attendant, allons à la découverte de ce fameux mémorandum.

Un mémorandum de la manipulation et de la honte…

C’est le moins que l’on puisse affirmer. Le mémorandum du personnel de l’ASECNA de Centrafrique est véritablement un mémo de la honte et fait de ceux qui l’ont écrit des « nés avant la honte » comme aime le chanter Patience Dabany. La première question que l’on est en droit de se poser, porte sur l’opportunité d’un tel mémorandum. A dire vrai, il y a beaucoup à enseigner aux délégués du personnel, vecteurs de cette manipulation. La première des choses que l’on devrait leur apprendre, ce sont les fondements d’une lutte syndicale. Quel est l’intérêt d’un tel mémo ? Ne dit-on pas qu’un syndicat a pour vocation de défendre les droits de ses membres ? La candidature du compatriote Théodore Jousso fait-elle tort aux droits du personnel de l’ASECNA à Bangui ? Si la question est pertinente, la réponse n’est pas évidente, à ce que le voit. Et lorsque sur cinq candidats en lice, les instigateurs de cette cabale choisissent délibérément de ne parler que de deux d’entre eux, il n’y a point de commentaires à faire, tellement que le choix du sujet est clair. Et ils ont choisi d’opposer Mohamed Moussa, actuel Directeur Général de l’ASECNA et candidat du Niger à Théodore Jousso candidat du Centrafrique plébiscité par tous les pays membres. Au lieu que le personnel se préoccupe de défendre ses droits, eu égard à la législation nationale et au regard de textes fondateurs de l’ASECNA, il outrepasse ses marges de manœuvre pour se préoccuper de ce qui ne le regarde pas.

Mais de quoi, je me mêle ? Accéder au poste de Directeur Général de l’ASECNA, participe d’un processus qui commence par l’appel à candidature auquel quiconque se sentant apte, peut répondre s’il en remplit les critères. Ensuite, vient le moment de la désignation d’un candidat par un pays membre. Cela relève du pouvoir discrétionnaire des Autorités Politiques qui se doivent de présenter le candidat le mieux capé. C’est le cas de Théodore Jousso. Un pays ne peut à lui seul, présenter deux ou trois candidatures. Ce serait la preuve d’une irresponsabilité totale pour cette compétition. Enfin, quand le moment arrive, le Conseil d’Administration et les Ministres de l’Aviation Civile des pays membres doivent désigner parmi plusieurs candidats, un seul qui aura la lourde responsabilité de conduire la destinée de l’ASECNA pendant au moins quatre années. Aujourd’hui, ils sont cinq candidats pour un seul poste. A aucun moment de ces trois étapes, le concours d’un mouvement syndical n’est sollicité. Pourquoi est-ce que dans les autres pays membres, des mémorandums n’ont pas été faits ? Pourquoi faire de la Centrafrique, le dindon de la farce ? Mais qu’est ce qui arrive à ce pays ? Diantre ! En prenant le soin d’adresser cette correspondance au Chef de l’Etat, non seulement le personnel démontre qu’il se rebelle contre la décision du Président Touadera mais aussi il est des indices-là qui attestent que ce personnel est tendancieux, vénéneux et politisé. Des sources au sein de l’ASECNA donnent déjà des noms. Ce que confirme le « trackchanging » de ce document sur word. Un Burkinabé a été à l’origine de ce mémo que nos compatriotes ont endossé bêtement.  Des Burkinabés, encore eux ! Bien sûr, il ne s’agit pas de tous les Burkinabés. Viendra le temps du grand déballage.

Déconstruisons ensemble ce mémorandum…

A première vue, le syndicat du personnel baigné dans un complexe d’infériorité qui ne dit pas son nom, tente de montrer aux yeux du monde que le Centrafricain est petit et qu’il se contente toujours des miettes. La Centrafrique est membre de l’ASECNA depuis sa création, c’est-à-dire depuis plus 60 ans et depuis sa création jusqu’à ce jour, elle n’a fait que soutenir la candidature des autres pays sans animosité. N’est-ce pas le moment venu d’oser au moins pour une fois ? C’est un contemporain qui répond à la question : « Si l’on veut obtenir quelque-chose que l’on n’a jamais eu, il faut tenter quelque-chose que l’on n’a jamais fait ». Justement, pendant 60 ans, la Centrafrique n’a jamais tenté de présenter une candidature, elle ne peut pas obtenir le poste de DG de l’ASECNA. Maintenant qu’elle le tente, il y a bel et bien raison d’espérer. C’est pourquoi les détracteurs croissent et coassent en même temps. L’on savait que la bataille n’allait pas être aisée surtout qu’il y a un candidat qui rêve de succéder à lui-même.

Mais « les grandes batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts ni par les plus rapides mais par ceux qui n’abandonnent jamais », et le compatriote Théodore Jousso le sait, il n’abandonnera pas devant l’opacité du moment. Ce qui nous choque, c’est cette façon de courber l’échine, cette sorte de mendicité dont a fait montre le personnel. Est-ce que les Centrafricains ont besoin d’une faveur pour avoir des postes de responsabilité à l’ASECNA ? Est-ce qu’ils ont besoin de lécher les bottes pour aller en expatriation ? Ne sont-ils pas formés comme les autres ? N’ont-ils pas les mêmes droits que les autres ? Si à un moment donné, certains ont dû perdre leurs emplois et qu’après de longues procédures judiciaires, ils ont été rétablis dans leurs droits, ce n’est pas une faveur. C’est parce qu’ils le méritent. Pour seulement Sept Centrafricains qui sont allés en expatriation dans quelles conditions on ne sait, l’on veut empêcher le Centrafrique de rentrer dans l’historie comme si Théodore Jousso viendrait tout détruire. Les gens applaudissent jusqu’à se casser les doigts les quatre visites de Mohamed Moussa en Centrafrique comme si cela relève d’un exploit. Evidemment, le monsieur se préparait à damer les pions aux Centrafricains. Et il a réussi à vendre de la chimère à quelques-uns puisqu’on dit « A bon mentir, qui vient de loin ».

Les réformes que ce monsieur a dû enclencher, si réformes il y en a eu, relèvent de la continuité de services publics. Des projets ont été initiés par ses devanciers et il est venu avec une petite touche, les pousser au large. Ce qui ne fait pas de lui le superman de l’ASECNA sinon pourquoi avoir eu peur de la candidature de Jousso. Le plus drôle dans ces marelles, le personnel de l’ASECNA s’est payé le luxe d’exhiber les business plans de Mohamad Moussa et a littéralement ignoré celui de Jousso. Il aurait été intéressant de comparer les deux business plans, le Chef de l’Etat Centrafricain devra en tirer les conclusions lui-même. Et pendant que le personnel de l’ASECNA à Bangui se gave de « Kilichis », Jeune-Afrique révèle que sous la Direction Générale de Mohamed Moussa d’importantes évaporations financières de près de 16 milliards de francs CFA ont été enregistrées. Est-ce la faute à Jousso ? Cela a-t-il servi pour la campagne ? On n’est pas dans les secrets des dieux et ne le dites à personne.

Brandissons l’étendard de la patrie…

Il est important pour les Centrafricains de savoir distinguer la politique politicienne de celle qui conduit à la recherche de l’intérêt général. L’on peut avoir des désaccords à l’interne mais à l’international, c’est la nation qui prime. Si Théodore Jousso accède à la Direction Générale de l’ASECNA, il ne va certes pas nourrir tous les Cinq Millions de Centrafricains à travers le monde. Cependant, ce serait un exploit de la Centrafrique qui rentre dans les annales de l’histoire. Son accession devra d’abord, être pour les Centrafricains, une question d’honneur dans ce concert des nations auquel tous les peuples sont invités. Ensuite, s’il y a évidemment des projets pour la Centrafrique et il y en aura à gogo, Théodore Jousso ne ménagera aucun effort pour les conduire à bon port. Pour l’instant, il n’y est pas encore. C’est vrai, de petits esprits auraient aimé à être à la place de Jousso. Mais comme le disait Charles De Gaulle : « On ne fait rien de grand sans de grands hommes et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu » et Théodore Jousso est le candidat qu’il faut pour la Centrafrique.

Bonne chance Théo !

Le Centrafricain

MEMO ASECNA CE PR FINAL

Cliquez sur le lien ci – dessus pour lire le mémorandum du personnel de l’ASECNA de Centrafrique adressé au président de la République Faustin Archange Touadéra

La rédaction

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