
Il faut savoir raison garder
Pas plus tard, en effet, que la mi-août, l’expert indépendant, le Sénégalais Alioune Tine, à l’issue d’un séjour au Mali, dénonçait des cas de tortures dont sont victimes des civils. On comprend dès lors, pourquoi les autorités maliennes, à l’occasion du renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), en fin juin 2022, avaient émis des réserves sur la possibilité et la capacité de cette dernière à enquêter sur ce qui se passe au Mali. Autrement dit, Goïta et ses frères d’armes veulent massacrer à huis clos et cela, sans aucun regard extérieur susceptible de les rappeler à l’ordre. Certes, à leur décharge, on comprend qu’il n’y a pas de guerre propre surtout dans le cas d’espèce où l’on a affaire à un ennemi sans visage qui excelle dans les actions perfides. Mais au regard de la complexité de la situation, il faut savoir raison garder au risque de rendre les terroristes sympathiques aux yeux des populations. D’où la nécessité de savoir faire preuve de discernement et surtout de professionnalisme lors des opérations sur le terrain, pour autant que l’on ne veuille pas que les populations, de guerre lasse, rallient la cause de l’ennemi qui fait parfois dans les amalgames en tentant de dresser les communautés les unes contre les autres.
B.O