Vers une nouvelle transition politique dont les acteurs sont connus ?

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CEUX QUI INSTRUMENTALISENT LA CRISE CENTRAFRICAINE ONT DES NOMS ET LEUR MODE DE FONCTIONNEMENT EST BIEN CONNU.

Les exagérations qui enveniment les débats sur la tuerie de l’Eglise de FATIMA et celle récente, dont la ville de BAMBARI a été le théâtre, occultent le fait que ces assassinats n’ont pas cette caractéristique première des actes terroristes qui est la préméditation : Dans les deux cas il a été question de réactions de représailles disproportionnées qui s’inscrivent dans la continuité d’une réponse de bandes armées composées de musulmans, à des attaques contre quelques-uns des leurs.

Cette disparité dans la réplique est due au facteur aggravant que constitue l’accès et l’usage facile d’armes de guerre partout dans le pays.

Ainsi, des rixes qui jadis ne faisaient que des blessés se transforment en guérillas urbaines génératrices d’un nombre plus élevé de victimes.

Donc, en dehors de cet aspect de la situation, tout n’est qu’instrumentalisation. En effet affubler du labelle terroriste, un simple chef de gang tel que “FORCE” est une parfaite démonstration de la volonté de ceux qui utilisent ces qualificatifs de donner une connotation politique à ces tueries.

“FORCE” et ses hommes n’ont pas pour objectif la conquête du pouvoir mais leurs actions affaiblissent et décrédibilisent le régime du président TOUADERA. Surtout leurs agissements balisent le terrain à ceux qui entendent profiter de la situation dans ce pays à la dérive.

En effet, autant à BAMBARI qu’à l’Eglise de FATIMA à Bangui, la preuve est faite que le président TOUADERA et son régime ont perdu toute capacité d’initiative. Ils n’ont plus les moyens d’impulser quoi que ce soit qui puissent établir la confiance entre les différentes parties au conflit.

Donc, la République centrafricaine (RCA) s’achemine vers une cohabitation ou une nouvelle transition. Contrôler une transition ou un régime de cohabitation offre l’assurance de jouer un rôle capital dans la sélection du chef de l’Etat à venir. Il permet surtout de s’arranger pour éviter à ce que des regards ennemis puissent se jeter sur les dossiers de détournements de fonds publics qui ont eu lieu pendant ces régimes de transition.

Ce qui se passe ces derniers temps dans les milieux politiques centrafricains portent à croire que beaucoup commencent déjà à se positionner pour mieux contrôler cette future transition. C’est ainsi que Mahamat KAMOUM, cet ancien Premier Ministre (PM) sous la transition de Catherine SAMBA PANZA qui vivait à Dubaï est de retour à Bangui et a été très actif auprès des chancellerie ces derniers jours. L’argument de KAMOUN n’est pas de proposer quoi que ce soit qui puisse fédérer les Centrafricains mais simplement le fait qu’il soit de l’ethnie « Ronghas » comme Noureddine ADAM et Abdoulaye HISSEN qui dirigent la SELEKA, lui donne le droit de présider la transition à venir, s’il advienne que TOUADERA s’en aille.

Gardons en mémoire que KAMOUN a été le Directeur de cabinet de Michel DJOTODIA. C’est lui qui avait proposé à ce dernier de nommer Catherine SAMBA PANZA au poste de maire de Bangui. La femme de KAMOUN, Rachel NGAKOLA, est une cousine de Mme SAMBA PANZA et a été Directrice Générale des Douanes. Lors de la 1ère transition avec TIANGAYE comme PM, DJOTODIA avait proposé KAMOUN comme Ministre des Finances et François BOZIZÉ a refusé parce qu’il avait détourné de l’argent quand il dirigeait une société d’Etat avant de se réfugier aux Etats Unis pour y faire des études. Donc, cette nouvelle transition dont les contours se dessinent sous nos yeux implique le retour aux affaires de tout ce beau monde. Que feront-ils de mieux qu’ils n’auraient pas pu faire avant?

Du côté des Anti-BALAKA c’est probablement une stratégie similaire à celle des pro- SELEKA évoquée ci-haut qui a été déjà mis en route mais je n’en sais pas davantage.

Tout ceci pour souligner que ceux qui instrumentalisent cette crise centrafricaine ont des noms et leur mode de fonctionnement est bien connu. Les raisons de leurs manœuvres n’ont rien à voir avec une transition digne de ce nom sinon cela se saurait : En effet à quoi sert une transition? Une transition a pour objectif fondamental de créer des conditions pratiques pour que le régime qui lui succède ne puisse pas se permettre des dérives (Tribalisme, Népotisme, Corruption…). Malheureusement, aucun des régimes de transition que la RCA a connu dans son existence n’a fait de cela le point central de sa raison d’être.

Jean KALIMSI

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