Uranium du Niger : vers un départ du français Orano au profit de la Russie ?

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Uranium du Niger : vers un départ du français Orano au profit de la Russie ?

 

(Agence Ecofin) – Orano (ex-Areva) exploite la seule mine d’uranium en activité au Niger, fournissant jusqu’à 17 % des besoins d’uranium de la France. Alors que le putsch de juillet 2023 a dégradé les relations entre Paris et Niamey, la junte au pouvoir a renforcé ses liens avec Moscou.

La société nucléaire d’État russe Rosatom cherche à prendre le contrôle d’actifs d’uranium détenus actuellement par le français Orano au Niger. C’est du moins ce que rapporte lundi 3 juin Bloomberg, citant différentes sources à Moscou en Russie et au siège de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne en Autriche.

Orano, ex-Areva, détient des intérêts majoritaires dans les mines Somaïr, toujours en exploitation, et Cominak, une mine fermée depuis plus de deux ans. La société française contrôle aussi le projet Imouraren, dont le développement a été suspendu en 2015 en raison de la faiblesse des prix de l’uranium. La production d’Orano représente entre 15 et 17 % des besoins français en uranium, et environ un quart de celui des pays de l’UE.

Si la perte par Orano de ses actifs au Niger se confirme, elle constituerait donc un risque pour la production d’électricité européenne, notamment pour la France dont 65 % de la production électrique provient du nucléaire. Cela illustrerait aussi une nouvelle fois le renforcement des liens entre la Russie et le Niger au détriment de l’ancien colonisateur, la France.

Depuis le putsch de juillet 2023, les relations diplomatiques entre Niamey et Paris se sont en effet rapidement dégradées, aboutissant au départ des troupes françaises du Niger. Pendant ce temps, la Russie a fourni des armes et des instructeurs à Niamey, et a accueilli en mars dernier une délégation nigérienne au forum Atomexpo, événement phare de l’industrie nucléaire russe, à Sotchi.

Pour rappel, Orano est actuellement le seul producteur d’uranium du Niger, positionnant le pays à la 7ème place mondiale des fournisseurs du combustible nucléaire. Outre les compagnies canadiennes GoviEx Uranium et Global Atomic qui développent d’importants projets d’uranium, le Niger compte aussi la présence de la China National Nuclear Corporation dans ce secteur. Copropriétaire de la Société des mines d’Azelik (SOMINA) avec l’État nigérien, la compagnie chinoise s’apprête à reprendre l’exploitation d’uranium, après une interruption en 2014 à cause de la baisse des prix.

Ecofin

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