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UA : M. Mahamat Moussa Faki, pourquoi la Libye mais pourquoi pas la République centrafricaine ?

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LIBYE : L’Union africaine préconise le dialogue interne pour une sortie de crise

Un appel à la fin des «ingérences» extérieures dans la crise libyenne a été lancé, lundi 5 février dernier à Brazzaville, à l’issue de la réunion du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye déchirée par une guerre civile depuis 2011. Cette rencontre, la neuvième depuis la création de ce comité présidé par le chef de l’Etat congolais Denis Sassou Nguesso, était organisée en prélude à la conférence de réconciliation inter-libyenne prévue le 28 avril à Syrte, en terre libyenne. Elle examine l’état d’avancement du processus de réconciliation nationale en Libye.

Le Président comorien Azali Assoumani, président en exercice de l’Union africaine; le président du Conseil d’Etat libyen, Mohammed el-Menfi; le Premier ministre d’Algérie, Nadir Larbaoui; le ministre des Affaires étrangères du Tchad, Mahamat Saleh Annadif; celui de la Tunisie, Nabil Ammar; le vice-ministre des Affaires étrangères d’Egypte chargé des questions africaines, Hamdi Loza; les ambassadeurs Sidi Ould El Ghadhy, représentant la Mauritanie, et Johnny Sexwale, représentant l’Afrique du Sud; le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Libye Abdoulaye Bathily et chef de la mission de soutien des Nations Unies en Libye; le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, et le secrétaire général adjoint de la Ligue des Etats Arabes, Hussein Hindawi, ont participé à la réunion de Brazzaville
Les membres du Comité ont réaffirmé leur soutien au processus politique mené par la Libye, qui a pour but de conduire à des élections générales devant permettre d’unifier le Gouvernement a indiqué le communiqué final lu par Jean-Claude Gakosso, ministre congolais des Affaires étrangères.
Le Comité, ajoute le texte, «a renouvelé son appel à tous les acteurs extérieurs pour qu’ils cessent leurs ingérences dans les affaires internes de la Libye, ingérences qui (…) portent préjudice aux intérêts fondamentaux du peuple libyen, à ses aspirations légitimes, à la stabilité, à la paix et au développement».
Il a souligné le rôle crucial du processus de réconciliation nationale dans la restauration de la confiance et de la consolidation de la paix comme condition sine qua non, préalable aux élections. Le Comité a également salué la décision du président du Conseil présidentiel libyen de créer, dans les plus brefs délais, un commissariat national à la réconciliation.
Le comité a réitéré l’appel à toutes les parties prenantes libyennes pour qu’elles s’associent pleinement aux efforts de réconciliation de manière inclusive et constructive, et souligné l’aspect essentiel de la justice transitionnelle, y compris le recours aux approches traditionnelles du règlement des conflits pour promouvoir le consensus national, l’apaisement, l’unité et la cohésion sociale.
«L’exigence et l’urgence d’une solidarité plus agissante nous interpellent tous», a déclaré pour sa part Denis Sassou Nguesso.
Il a reconnu qu’il reste encore un long chemin à parcourir pour ramener la paix en Libye. «Aucune initiative ne sera plus forte que celle qui viendra du cœur et de la raison des frères libyens eux-mêmes, pour redonner espérance et foi en leur pays et œuvrer avec détermination à sa reconstruction», a-t-il dit, qualifiant la guerre en Libye de «tragédie».
En vue de résoudre cette crise, a-t-il poursuivi, «nous avons toujours privilégié le dialogue inclusif inter-libyen, comme levier de réconciliation et préalable au processus électoral».
Pour l’intérêt supérieur de la Libye, «il nous faut consolider l’évolution positive du processus politique en cours afin que les poches de haine ou de rancœur se transforment en une rampe de pardon, de tolérance, de patriotisme et d’acceptation mutuelle. Le temps de la guerre est inexorablement révolu. Dès lors, le retour à la paix ne peut se satisfaire des sourires de façade, des rapprochements opportunistes encore moins des fraternisations éphémères devant l’optimisme grandissant du peuple libyen de retrouver enfin la quiétude et le bien-être sérieusement hypothéqués», a indiqué Denis Sassou-Nguesso.
Pour lui, la légitimité des urnes vaut mieux que la spirale destructrice des armes. Il a réaffirmé la détermination du Congo à soutenir davantage le peuple libyen dans sa quête de paix et de sécurité.
Le président en exercice de l’Union africaine, le Comorien Azali Assoumani, a appelé à un retour rapide de la paix en Libye. Et a rendu un hommage au travail mené par le Président Denis Sassou-Nguesso, en sa qualité de président du Comité de haut niveau sur la Libye.
Président du Conseil d’Etat libyen, Mohammed El-Menfi a, quant à lui, salué les efforts entrepris par le Comité de haut niveau de l’Union africaine dans la recherche d’une solution à la crise libyenne. Il a souhaité que les élections soient organisées au plus tôt. «La réconciliation est désormais un vœu», a-t-il fait savoir.
Le Premier ministre algérien, Nadir Larbaoui, a mis l’accent sur la paix afin de parvenir à une réconciliation nationale inclusive. «Cela est possible», a-t-il dit.
Abdoulaye Bathily, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Libye, a appelé les leaders libyens à s’engager avec détermination pour offrir au peuple libyen, la réalisation effective des promesses de paix, de stabilité et la réconciliation durable pour l’unité et le progrès.
Pour Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, la crise libyenne a trop duré et coûté trop cher à son peuple. Elle a, selon lui, nourri «le terrorisme au Sahel» avec ses conséquences «en termes de destructions politiques et d’instabilité».
Sur la conférence de réconciliation inter libyenne, Moussa Faki Mahamat estime que son «succès restera tributaire de la volonté des Libyens eux-mêmes. Nous ne serons que le soutien de ce qu’ils vont décider en toute liberté et en toute souveraineté», a-t-il précisé.
«Il n’y aura pas d’accord politique viable sans la réconciliation; il n’y aura pas d’élections régulières, transparentes et inclusives sans la réconciliation; il n’y aura pas de paix durable sans la réconciliation; il n’y aura pas de prospérité viable sans la réconciliation des cœurs et des esprits», a-t-il estimé.

Cyr Armel YABBAT-NGO

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