
La France a été bien inspirée de prendre les devants à Abidjan, à Ndjamena et à Libreville
Quant au Tchad qui est le plus ancien dispositif militaire français en Afrique, il abrite près de 1000 soldats de l’opération antiterroriste française au Sahel. Enfin, le Gabon accueille 350 soldats du 6e Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMA) à Libreville. Cela dit, c’est l’avenir de ces bases militaires qui se joue avec cette tournée de Jean-Marie Bockel. Quel sera le nouveau dispositif militaire de la France dans ces pays ? Quel sera l’axe de la coopération militaire entre la France et ces pays ? Quels seront les effectifs ? L’avenir nous donnera des réponses à ces questions. Mais, en attendant, l’on constate aujourd’hui que l’Elysée veut mettre fin « à la France-Afrique » sous son format militaire. Et il n’a pas tort de le faire. Car, déjà humiliée après son départ forcé des trois pays du Sahel-Mali, Burkina Faso et Niger, l’Hexagone a été bien inspirée de prendre les devants à Abidjan, à Ndjamena et à Libreville. Et cela pour éviter de se faire cette fois chasser de ses trois autres basses-cours comme un Coq devenu indésirable. Du reste, Paris est consciente que le contexte africain et même mondial, a changé, notamment sur les questions militaires et sécuritaires. Et qu’elle ne peut, de ce fait, continuer à garder son dispositif militaire de type colonial sur le continent. Et pour ne pas perdre pied, sur le continent africain où le sentiment anti-français s’est propagé comme un cancer, la France se doit de se mettre en phase avec ces nouveaux contextes en tenant compte des réalités et des enjeux y relatifs.
Michel NANA