Touadéra se range du côté des ennemis du peuple et affirme que l’armée centrafricaine n’existe pas ….

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Terrible, n’est – ce pas ? Comment un président qui se dit légitimement élu par tout un peuple et qui a l’obligation absolue d’assurer sa protection, de défendre l’intégrité du territoire national et de veiller à la préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat, peut – il affirmer péremptoirement sur les antennes et devant les caméras que la République centrafricaine n’ a pas d’armée ? Pourquoi alors des crédits destinés au paiement mensuel des salaires dus à cette catégorie de personnels de l’Etat ont – ils été inscrits dans la loi des finances de l’exercice 2017 ? N’est – il pas tout simplement très maladroit pour un président démocratiquement élu de tenir de tels propos ? Comment  peut- il se ranger du côté de la communauté internationale qui a fait de la crise centrafricaine un véritable business et qui ne voit pas d’un bon œil la réhabilitation des faca et leur redéploiement sur toute l’étendue du territoire de peur d’écourter le séjour de la Minusca en Centrafrique ?

 Des questions que se posent des centrafricains, au lendemain d’une des inerventions tonitruantes de l’homme de Boy – Rabé sur les antennes de VOA dénonçant une mutinerie de l’armée en préparation. Des questions d’autant plus graves qu’un jour plus tard, le président de la République serait revenu sur ces propos pour les démentir. Cela s’appelle tout simplement de l’inacceptable et de la maldresse éhontée au sommet de l’Etat. De l’inacceptable et de la maladresse qui témoignent que l’homme aurait effectivement été imposé au peuple et de ce fait il n’en aurait cure de plaider pour sa cause. Pourvu qu’il se taise et ferme les yeux sur les graves crimes de guerre dont ce peuple est victime tous les jours, pour que ses intérêts soient scrupuleusement préservés et que la communauté internationale continue d’en tirer profits…..

Cependant, n’en déplaise à Touadéra et à tous les thuriféraires de son régime, l’armée centrafricaine existe et est mieux indiquée pour neutraliser tous ces seigneurs de guerre et ces bandes armées qui écument la République.  Avec une petite dose de bonne volonté et de courage politique, elle contribuerait de manière efficace et efficiente à la résolution de cette crise. Malheureusement, les autorités légales et légitimes, au premier rang desquelles un certain Touadéra, ne sont préoccupées que par la recherche effrénée de leurs petits et bas intérêts et laissent libre cours à la communauté internationale qui ne peut qu’être contre la réhabilitation des faca.

Coup d’état ? Mutinerie ? Du bluff, car il est inadmissible que la sécurité d’une nation soit confiée à des personnes étrangères et que les faca soient exclues de la réforme de l’armée. C’est tout simplement un coup d’état contre le peuple et un grand complot contre toute une République. De l’invraisemblable et de la haute trahison passible de destitution…..

Suivez la fameuse intervention du président Touadéra sur VOA et reprise par AFP :

 « Nous sommes au courant de tout ce qui se prépare dans les quartiers de Bangui, pour qu’il y ait une mutinerie au sein de l’armée », a prévenu le président centrafricain dans un entretien à la télévision nationale en sango, langue co-officielle du pays avec le français. Faustin-Archange Touadéra, a dénoncé jeudi des projets de mutinerie de la part de militaires qui redoutent leur non-réintégration dans la nouvelle armée centrafricaine, appelant les fomenteurs à « revenir à la raison ».

« Je pense qu’il est encore temps, pour que ceux qui sont derrière cette mutinerie en préparation reviennent à la raison », a lancé M. Touadéra. « Nous n’avons pas d’armée pour défendre la population qui souffre », a souligné le chef de l’Etat, « alors pourquoi une mutinerie, au moment où nous nous battons pour que, de concert avec les partenaires bilatéraux et la communauté internationale, nous puissions réorganiser notre armée ».

« Une mission de l’Union européenne (EUTM-RCA) est chargée de la reconstruction et de la formation des Forces armées centrafricaines (FACA), victimes, comme l’autorité de l’Etat, du conflit qui a ravagé le pays depuis 2013. Craignant de ne pas être intégrés dans cette armée nationale restructurée, plusieurs centaines de militaires centrafricains, considérés comme ayant appartenu à l’ex-rébellion de la Séléka ou aux milices anti-Balaka, les deux protagonistes du conflit, menacent de se mutiner.

Le conflit a éclaté avec le renversement en 2013 de l’ex-président François Bozizé par la coaliation Séléka prétendant défendre la minorité musulmane, entraînant la contre-offensive des anti-Balakas principalement chrétiens. Touadéra a été élu il y a un an, en février 2016, lors d’une présidentielle devant tourner la page de trois ans de violences ayant déchiré le pays. Le président a rappelé jeudi le soutien international dont bénéficie son pays, évoquant une récente visite de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde et la prochaine visite du vice-président de la Banque mondiale. La Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca) compte 12.000 hommes dans ce pays. Par ailleurs, une conférence des donateurs à Bruxelles en novembre a promis plus de deux milliards d’euros pour le relèvement de la Centrafrique.

L’histoire post-coloniale de la Centrafrique, mouvementée, a été jalonnée de coups d’État, rébellions et mutineries ».

Jean – Paul Naïba

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