Touadéra et son clan de plus en plus seuls

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Le président Touadéra et son clan sont de plus en plus seuls. Depuis le retour inopiné de l’ancien président François Bozizé, en effet, il ne se passe plus un seul jour sans qu’on entende parler d’une défection dans leur rang, nous ont rapporté des sources proches de la présidence centrafricaine.

Après le franc – parler du général Antibalaka Maxime Mokom Gawaka lui demandant courageusement de le relever de ses fonctions de ministre au DDRR, au motif que le général Bozizé est tout simplement son oncle et que le sang qui coule dans ses veines est le sien, c’est au tour du directeur de cabinet du président Touadéra, un certain Obed Namsio, de subir l’ire de son chef hiérarchique le plus immédiat. Il lui est également désapprouvé ses rapprochements avec celui qui a dirigé pendant plus de 10 ans la République centrafricaine et qui a fait de l’autre durant 5 années consécutives son premier ministre.

Selon ces sources bien introduites dans le « Manoir du Graal », ces réactions de sautes d’humeur interviennent après de folles et persistantes rumeurs de défection de plusieurs éléments de la garde présidentielle. Ceux – ci, en solo ou individuellement, n’ont pas hésité à aller présenter leur déférence et obéissance à l’ancien chef d’état – major et « illo tempore » inspecteur général des armées du président Patassé. Ils ont été suivis dans cette même dynamique, comme s’il s’agissait d’un grand mouvement d’ensemble, par des Faca, des gendarmes et des policiers. Ce sont ces actes de défection ou plus exactement de désertion en temps de guerre qui auraient mis la puce aux oreilles des tenants du régime et leurs services de renseignements généraux qu’un coup de force serait en préparation ; ce qui justifierait indubitablement, comme tous peuvent aussi aisément le constater de visu à ce jour, la mise de la ville de Bangui sous haute surveillance depuis quelques jours, sans que le Quartier Consigné n’ait été décrété et qu’un état d’urgence instauré, et ce, pour éviter de créer un climat de peur généralisée dans la capitale centrafricaine « intra muros ».

De fil en aiguille, ces cas d’abandon du navire de Touadéra et son clan, sans boussole, sans commandant de bord, balloté par le vent, tanguant et menaçant de chavirer, dépassent, en réalité, le seul cadre des forces de défense et de sécurité intérieure. Ils sont étendus à tous les fonctionnaires et agents de l’Etat qui, cadres et militants du KNK, ne se reconnaissant plus dans la direction prise par ce bateau, en perdition, voguant au loin, n’ont pas eu honte de se jeter à l’eau pour revenir et retrouver leur place dans le paquebot du KNK, avant qu’il ne soit trop tard. Il en est de même pour les responsables et membres de certaines institutions républicaines, et pis, de certains députés affiliés au MCU, à l’exemple de ceux qui se sont fièrement affichés avec l’ancien président Bozizé sur l’image ci – dessus annexée à l’article.

Finalement, à ce rythme, que restera – t – il du régime de Bangui et du pouvoir de Touadéra et son clan ? Rien du tout, le MCU étant entièrement constitué de transfuges du KNK et Touadéra ayant fondamentalement bénéficié de l’aura de cette puissante organisation politique afin d’arriver à Jérusalem. D’où sa furie contre Bozizé et le KNK, d’une part, et sa farouche détermination à les liquider, d’autre part.

Y parviendra – t – il ? Sait – il au moins, comme disent couramment les anciens, que, dans la vie tout comme dans la gouvernance d’une nation, la roue tourne et qu’elle a déjà tourné ? Peut – il changer la direction de ce vent impétueux qui s’est abattu sur la République tout entière, depuis le retour inopiné de l’homme du 15 mars 2003 ? Rien n’est moins sûr, même en usant de la méthode d’achats de conscience et de distribution d’espèces sonnantes et trébuchantes. A moins qu’il ne se résolve enfin à opter pour un dialogue avec toutes les forces vives de la nation sans exclusive !

La rédaction

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