Les tensions entre le Mali et l’Algérie ont atteint leur paroxysme
Ces rencontres, selon toujours Bamako, sont menées d’une part avec «des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien», et d’autre part, avec «certains mouvements signataires» de l’Accord d’Alger qui «ont choisi le camp des terroristes». C’est donc dire si les tensions entre le Mali et l’Algérie, déjà vives depuis la mi-novembre avec la prise de Kidal, ont atteint leur paroxysme avec ces dernières évolutions. Et c’est la réception, par le président Tebboune, de l’imam Mahmoud Dicko, qui n’est pas en odeur de sainteté avec les locataires du palais de Koulouba, qui a été la goûtte d’eau qui a débordé le vase. D’autant qu’Alger était déjà accusée, à tort ou à raison, d’avoir offert le gîte et le couvert aux rebelles chassés de Kidal après la prise de ce bastion des groupes armés à dominance touaregue par les Forces armées maliennes. Quid de la médiation internationale dans le cadre du processus de paix au Nord du Mali, au regard de la dégradation des relations entre ce pays d’Afrique de l’Ouest et l’Algérie qui, il faut le rappeler, est le principal pays médiateur? Quel avenir pour cette médiation si le principal protagoniste qu’est Bamako voit son autorité remise en cause ? En tout cas, l’avenir de l’accord de paix de 2015 est désormais en pointillés. Il reste à espérer que les deux pays travailleront à mettre fin, le plus rapidement possible, aux guéguerres diplomatiques pour donner plus de chances aux négociations pour le retour de la paix au Maliba.
Siaka CISSE