Sodeca : les raisons de la pénurie criarde d’eau potable dans la commune de Bangui

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Depuis plusieurs mois, la commune de Bangui qui compte une population de plus de 1.500.000 habitants est confrontée à une difficulté sans précédent d’approvisionnement en eau potable.

De l’est à l’ouest, du sud au nord, des femmes et des enfants sont obligés de quitter la maison vers 2 heures du matin ou de passer des journées entières, en file indienne, devant les fontaines publiques, dans l’espoir d’obtenir quelques litres d’eau, indispensable à la consommation des ménages. Du jamais vu et une véritable corvée !  A telle enseigne que certaines familles, dépitées et fatiguées de faire la queue, sont contraintes de recourir à l’usage d’eau de puits, insalubre, non traitée et surtout source de contaminations, d’épidémies et de nombreuses maladies mortelles.

Devant ce spectacle de désolation, tant les autorités légales et légitimes qui ont l’obligation de produire et de fournir de l’eau potable à la population et à leurs électeurs que les élus de la nation dont la mission consiste à contrôler l’action gouvernementale, préfèrent contre toute attente observer un silence assourdissant. Quant aux responsables politiques et techniques de la Sodeca, ils expliquent cette si bien triste et désastreuse situation par des coupures intempestives d’électricité, d’une part, et la baisse du niveau de l’Oubangui, en cette période de saison sèche, d’autre part. D’éternels argumentaires dont la population en a marre depuis des années et qui traduisent clairement leur totale incapacité à donner satisfaction aux besoins prioritaires des centrafricains en eau potable à Bangui et dans nos provinces.

En effet, faisant suite à de sérieuses investigations menées auprès de la Sodeca et de certains cadres du ministère dont elle relève, le journal « La Voix des Sans – Voix » peut légitimement affirmer que les raisons de cette pénurie s’expliquent tout d’abord par la faillite du management de cette entreprise de souveraineté par les cadres qui y sont affectés et ensuite par le caractère fondamentalement obsolète de ses équipements de base. Et pour cause.

Si dans d’autres pays africains comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Botswana et le Gabon, les autorités légales et légitimes, au nom du noble principe démocratique de la redevabilité leur faisant impérativement obligation de rendre compte de leur gouvernance à leurs électeurs, accordent non seulement chaque année dans la répartition budgétaire de leurs ressources nationales la priorité des priorités à la gestion de l’eau, sa production et à sa fourniture, mais surtout confient le management politique et administratif des structures y relatives à des compétences avérées, il n’en est pas malheureusement ainsi en République centrafricaine.

Arrivé aux commandes des affaires de la cité par effraction, impréparé, n’ayant aucun programme politique et socio – économique bien défini et cohérent et n’ayant aucune vision pour son pays et son peuple, le mathématicien de Boy – Rabé ne pouvait que faire comme les autres qui étaient là avant lui : nommer à la tête des entreprises étatiques parents, amis et connaissances, non pas pour servir le peuple en s’efforçant tous les jours d’augmenter le taux d’accès pour tous aux services sociaux de base, à l’eau et à l’électricité par exemple, mais plutôt pour se servir en dilapidant les maigres crédits de fonctionnement et d’investissement qui y sont affectés.

Tel est fort étonnement le cas de la Sodeca à la tête de laquelle le président Touadéra a fait nommer, sur la base des critères subjectifs et parentologiques, une pauvre grande Dame qui se reposait tranquillement en France et qu’il avait fait revenir au pays. N’ayant ni profils, ni qualifications requises et ni compétence avérée pour diriger cette entreprise combien si importante, elle ne peut pas donc tout naturellement être en mesure de diagnostiquer scientifiquement les maux qui empêchent son bon fonctionnement et de s’atteler à y trouver, à travers l’élaboration et la mise en oeuvre des projets cohérents, de solutions idoines et pérennes.

Et justement, en sus de l’absence de capital humain de qualité dont souffre l’équipe dirigeante de la Sodeca, cette société étatique de distribution d’eau de Centrafrique  et de travaux hydrauliques  est aussi victime de la vétusté de ses équipements de base. C’est ce qui a été rapporté à la rédaction par un expert algérien ayant séjourné à Bangui, il y a quelques jours. Selon ses gentilles indiscrétions, il y a quelques années, alors que la ville de Bangui ne comptait que 300.000 habitants, la SNE disposait de dix (10) pompes pour la production et la distribution d’eau. 30 années plus tard, avec une population de plus d’un (1) million d’habitants, les services techniques n’utilisent que quatre (4) pompes dont le prix sur le marché international s’élèverait à 25 millions de Fcfa; ce qui signifie qu’avec la moitié des crédits de 500 millions de Fcfa, alloués à la primature pour les actions gouvernementales, au titre de l’exercice budgétaire 2019, l’on pourrait doter la Sodeca de dix (10) nouvelles pompes indispensables à la résolution de cette crise d’eau dans la ville. Trouvez donc l’erreur !

Sans pour autant le dire de vives voix, cet expert a mis à nues l’épineuse question de l’absence de volonté politique et de la mal – gouvernance qui caractérisent la gestion du pays par le mathématicien de Boy – Rabé et toute son équipe d’arrivistes, de hors – statuts et de médiocres. Non pas une équipe de bâtisseurs, mais plutôt un gang de prédateurs. Et cela ne saurait en être autrement tant avec un peu de moyens financiers, dans un pays dont l’hydrographie constitue l’une des plus denses  et des plus abondantes  au monde et dans une ville où coulent l’Oubangui et plusieurs rivières, l’on aurait construit partout des châteaux d’eau potable pour le bien – être de tous, mais hélas !

C’est très malheureux et très honteux pour un professeur de mathématiques !

La rédaction

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