Selon Daniel Ona Ondo, « La Table ronde de Paris a permis de gagner en visibilité à l’international, notamment auprès des bailleurs de fonds potentiels »

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Selon Daniel Ona Ondo, « La Table ronde de Paris a permis de gagner en visibilité à l’international, notamment auprès des bailleurs de fonds potentiels »

Au lendemain d’une levée de fonds tenue les 17 et 18 novembre, à Paris, dans le but de financer onze projets intégrateurs prioritaires, le président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le Pr. Daniel Ona Ondo qui revendique le bouclage des financements pour huit de ces projets d’infrastructures, s’est confié à nos confères de l’hebdomadaire, Jeune Afrique.

Cet entretien aura ainsi permis au ‘’Patron’’ de la CEMAC de revenir sur les enjeux liés à cette rencontre ainsi qu’aux projets à financer. De prime à bord, Daniel Ona Ondo a édifié sur l’approche adoptée. « Notre programme de réforme économique entre 2010 et 2015 n’a pas marché, pour dire la vérité. Nous avons donc décidé de changer la philosophie de ce programme et de nous recentrer, via le Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac), présidé par le président congolais Denis Sassou N’Guesso », a-t-il précisé.

Dans ce cadre, a-t-il fait savoir, « La sélection s’est faite en concertation avec les ministres des six pays, et a reçu mandat des six chefs d’État lors de leur dernière réunion, à Yaoundé, en novembre 2019 ». S’agissant du contexte qui, pour certains s’avérait plus ou approprié, Daniel Ona Ondo s’est voulu plutôt rassurant. «Nous sommes persuadés qu’avec la crise actuelle, il faut accélérer l’intégration, indépendamment de la diversification économique. C’est un problème crucial, car le commerce inter-état n’est que de 3 % aujourd’hui. Nous voulons décloisonner les pays. Il va falloir pour cela surmonter des problèmes internes : la libre-circulation sur les corridors, la tendance au repli des populations avec le Covid-19… »

Le lieu de la levée de fonds s’avérait également symbolique. D’après le président de la Commission, la capitale française demeure un carrefour obligé. « Nous avions initialement pensé à Bruxelles pour notre table ronde, mais en raison du contexte sanitaire, et des règles de confinement dans les pays, notre plan a évolué. Mais Paris reste un carrefour obligé. Et les facilités nous y ont été accordées pour que l’on puisse rencontrer le maximum de personnes dans de bonnes conditions ».

L’engouement des bailleurs autour de l’évènement a également question de stratégie. « Beaucoup de bailleurs privés se sont mobilisés, certains se sont prononcés, mais pas nécessairement de manière ferme. C’est une constante de l’exercice, qui a tout de même l’intérêt de donner de la visibilité à la CEMAC, qui en manque, par exemple en comparaison avec l’UEMOA. Cela nous permet de faire connaître les projets en cours.», a indiqué le Pr. Daniel Ona Ondo.

S’agissant de la garantie des projets, Daniel Ona Ondo s’est également voulu optimiste sur leur chronogramme d’exécution. « Il n’est peut-être pas certain que les huit projets dont le financement est bouclé verront le jour très vite. Mais si cinq d’entre eux démarrent rapidement, ce sera une forte avancée. Ce sont en tout cas des projets sérieux. Ils ont fait l’objet d’études et ont été validés par les États. Donc si cela ne marche pas, on aura perdu du temps et de l’argent. Mais s’ils sont lancés, cela nous donnera la force de voir lesquels parmi les 84 projets du panel peuvent être mis en œuvre ».

En termes de gains, la réalisation de tous ces projets devrait générer de l’emploi, la possibilité aux investisseurs de s’installer, a- t-il souligné : « Même dans les scénarios les plus pessimistes, cela devrait faire gagner rapidement 1 point de croissance », a-t-il ajouté. Ce qui, selon lui, « drainera de nouveaux investissements dans la région. La Banque mondiale veut par exemple financer le corridor routier et les rails. Viendront certainement d’autres infrastructures, comme des ports secs, le Tchad étant un pays enclavé. Avec des corridors sécurisés et la labellisation des produits  »made in CEMAC », on peut aussi compter sur plus d’industrialisation, une meilleure transformation des produits chez nous. La décision de transformer le bois pour un pays comme le Gabon, par exemple, a contribué à créer de la valeur ».

Jeune Afrique

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