Révélation : le ministre Théodore Jousso fuit la presse centrafricaine et donne sa version des faits à la DW

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Interview : le ministre centrafricain des Transports « serein » face aux accusations de scandale

Accusé de s’empêtrer dans un scandale de détournement d’une trentaine de millions de Francs CFA, Théodore Jousso se confie à la DW, livre ses arguments et rejette toute faute.

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Théodore Jousso:  « Il n’y a pas de scandale financier »

Le Ministre des Transports et de l’Aviation civile centrafricain est accusé de s’empêtrer dans un scandale de détournement d’une trentaine de millions de Francs CFA. Théodore Jousso est sous le feu de proches du premier ministre Simplice Mathieu Sarandji qui le soupçonnent aussi de placer sur son compte personnel plus d’une dizaine de millions de francs CFA versés chaque année par l’ASECNA. Dans cette interview, Théodore Jousso se dit « très étonné de savoir qu’il y a scandale soi-disant financier » et dénonce des « allégations mensongères« .

DW : Monsieur le ministre, comment réagissez-vous aux accusations de détournement  de deniers publics ?

Théodore Jousso : Il y a 18 vols hebdomadaires sur l’aéroport de Bangui Mpoko. C’est un petit aéroport. Chaque vol, qui est traité par la société AVIATION HANDLING SERVICE CENTRAFRIQUE (AHS-RCA), qui fournit des prestations d’assistance en escale, est rémunéré autour d’un million de francs CFA, environ 1.500 euros. Si j’ajoute les vols irréguliers, au bas mot, on atteindra entre 40 et 50 millions de francs CFA, environs 70.000 euros. Si vous enlevez les charges d’exploitation, les salaires du personnel, le paiement de la licence, des lubrifiants et du carburant, et l’abonnement à l’informatique et à Internet, etc… comment pourront-ils me donner ensuite 30 millions de francs CFA par mois ? Vous voyez, par l’absurde, que cela n’est pas possible.

DW : Des sources que nous avons contactées à la Primature centrafricaine vous pointent du doigt?

Théodore Jousso : Ce sont des cabales. Ces sources proches de la Primature on les a mises à nu.

DW : Vous ne percevez pas de commissions fictives ?

Théodore Jousso : Cela ne tient pas la route. Je vous ai dit qu’il y a 18 vols hebdomadaires. Il ne peut pas y avoir plus que cela. Ce sont des vols réguliers. Même s’ils étaient généreux, ils ne pourraient pas me donner 30 millions par mois, sur un chiffre d’affaire de 50 millions.

DW : Vous niez donc en bloc ces accusations ?

Théodore Jousso : Je n’ai pas à nier parce que cela n’existe pas.  Les sources de la Primature que vous évoquez ne sont pas une parole d’évangile. C’est leur parole contre la mienne. Moi, je vous donne chiffres à l’appui. Je vous ai fait une démonstration mathématique rigoureuse pour vous démonter, par l’absurde, que ce sont des allégations mensongères. Mais, demandez-leur leur fiche.

DW : Pourquoi alors le premier ministre a-t-il suspendu les activités de AHS-RCA et crée un Comité provisoire de gestion de l’assistance en escale à l’Aéroport Bangui ?

Théodore Jousso : Tout cela a été orchestré. J’étais avec le chef de l’Etat en Chine, lorsque le premier ministre a émis des arrêtés annulant, en toute illégalité, ce que moi-même avais mis en place. À mon retour, j’ai parlé au médiateur de la République et à des magistrats qui ont prié au premier ministre de retirer les arrêtés ; ce qui a été fait. Le Comité provisoire qu’ils ont mis en place n’a ni l’agrément de l’autorité de l’Aviation civile que je représente ni la qualification du personnel, parce que les licences appartiennent à l’employeur. Et il n’a pas l’assurance, parce que l’assurance appartient à la société. D’ailleurs, on a failli fermer l’aéroport par défaut d’assurance, alors que le chef de l’Etat devait atterrir. Quel scandale.

DW : N’êtes-vous pas en train de commettre un acte d’insubordination à l’endroit du premier ministre ?

Théodore Jousso : Mais non. Vous m’avez interrogé, je vous donne ma version des faits. Les faits sont têtus.

​​​​​​​DW : Quelle est la position du chef de l’Etat centrafricain dans cette affaire ?

Théodore Jousso : Je n’ai pas encore rencontré le président de la République. Mais je suis serein. J’attends d’avoir son autorisation pour faire une conférence de presse et informer les journalistes sur cette affaire.

Source: DW

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