Révélation : Affaire Advens – Géocoton : M. Abbas Jaber ou Chronique du bradage organisé de la Sonacos au Sénégal…

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Le candidat Touadéra avait promis au peuple centrafricain la rupture, la moralisation de la vie publique,  la culture de la valeur du travail et du mérite et une lutte implacable contre la corruption.

Elu  quelques mois plus tard démocratiquement et massivement par tout un peuple « longtemps soumis et longtemps brimé par tous »,  l’homme a longtemps hésité pour choisir ses collaborateurs parmi ses  parents, amis et connaissances et a fait entrer dans le gouvernement de son cher ami et grand – frère Sarandji, des baroudeurs politiques, des débauchés, des bras cassés et des hors – statut en lieu et place des technocrates achevés et émargeant régulièrement sur le budget de l’Etat.

 Des actes d’atermoiement et de balbutiement qui ont retenu l’attention de tous les combattants de la liberté et de la démocratie et qui ont suscité de sérieuses inquiétudes sur la capacité du nouvel homme fort à tenir parole.

Plus de 14 mois après sa gestion effective du pouvoir, et devant son inertie totale, maladive et éhontée face à la crise sécuritaire de plus en plus aigüe avec ses lots d’exactions et d’actes de graves atteintes aux droits humains, tous les jours que Dieu fait sur cette terre, ils sont convaincus que l’homme n’est pas un homme d’Etat mais plutôt un homme politique.

Le prouvent les fréquentations des milieux d’hommes d’affaires douteux dont il raffolerait, le non respect de la convention de partenariat signé le 22 septembre 2016 entre son gouvernement et la société ICS/CCS, l’affaire Roticentrafrique, l’attribution quasi d’office du marché de la gestion des documents administratifs à la société israélienne dénommée NIP, et la dernière convention signée entre son gouvernement et la société Advens – Géocoton, le 29 mai 2017, etc…..

Après avoir évoqué l’un des passés troubles et douteux de cette société et de son directeur général, M. Abbas Jaber, en Guinée, voici venu le tour de l’affaire du bradage de la société Sonacos dans laquelle l’homme d’affaires sénégalais et libano – français était englué au détriment de la population sénégalaise, il y a quelques années déjà…Une affaire qui a défrayé les chroniques au Sénégal et qui est ici relayée par Seneweb.com…Décryptage :

« Scandaleux ! Le terme n’est pas assez fort pour rendre compte de la privatisation de la Société nationale du commerce des oléagineux du Sénégal (Sonacos). Les autorités de l’époque ont cédé la société comme si elles se débarrassaient de la peste. La valeur réelle de la boîte a été presque divisée par trois, sans compter que le repreneur n’a pas respecté l’engagement principal pour lequel il a pu devenir propriétaire, à savoir investir 16,9 milliards en 5 ans.

Au cours des audits menés par l’inspection générale  d’Etat, les enquêteurs se sont fortement penchés sur la privatisation de la Société nationale du commerce des oléagineux du Sénégal (Sonacos). Qualifier de manquements ce qui a été constaté relève de l’euphémisme. Il y a eu un bradage manifeste de ce patrimoine national. Dans le cadre de cette privatisation, l’Etat du Sénégal s’est fait assister par le consortium Bnp/Paribas, indique une source. Cette entité a procédé à l’évaluation des actions de cession. Après avoir utilisé toutes les formes d’évaluation, le consortium a retenu une ‘’fourchette restreinte des valeurs’’ entre 8,5 milliards et 11,5 milliards avant la recapitalisation, y compris les actifs non utiles à l’exploitation. Cette valeur passe entre 21 milliards et 24 milliards après la recapitalisation, avec  une vente séparée des actifs non utiles à l’exploitation.  Une précision à ce niveau : La Sonacos a procédé à la recapitalisation avant sa cession par la conversion des créances de l’Etat, à concurrence de 6,4 milliards.

Dans la procédure de privatisation, il était prévu la mise en place d’une Commission spéciale de suivi du  désengagement de l’Etat. Laquelle commission est chargée de faire l’évaluation et le suivi de l’opération. L’entité devait procéder à un appel à candidatures et comparer les offres. Deux sociétés se sont manifestées : l’une est dénommée Advens et l’autre Guerté Sénégal. Mais cette dernière société a proposé un mandat de gestion de la Sonacos à la place d’une offre de rachat des actions de celle-ci. Son offre a été donc logiquement rejetée. Il ne restait qu’Advens. Dès lors, la Société aurait dû déclarer l’appel à candidatures infructueux et reprendre la procédure comme le veut la législation. Mais la commission a plutôt poursuivi les travaux avec l’unique offre disponible. Ce qui est en soi une violation de la procédure.

Lors d’une réunion qui a eu lieu le 28 juin 2004, Advens, le seul soumissionnaire en course, a fait une offre de 2 843 000 000 F Cfa, selon des sources proches du dossier. Une somme rejetée parce que largement en deçà de la valeur d’une société estimée au moins à 21 milliards. Ce qui est surprenant, ajoute un interlocuteur, c’est que malgré la suite défavorable réservée à l’offre, les négociations se sont poursuivies entre la commission et le partenaire. Et c’est à ce niveau qu’il est fait état d’instructions venant du ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop lors d’une rencontre tenue le 8 septembre 2004. Une information réfutée par le ministre.

 

La valeur de la Sonacos chute de 24 à 8 milliards

 

 Il n’empêche que la main des plus hautes autorités de l’époque est bien visible dans cette affaire. Car, une commission ad hoc a eu lieu les 21 et 22 décembre 2004 et composée de représentants de l’Etat. La preuve patente que tout est fait au plus haut niveau, selon des sources, c’est que c’est le ministre du Budget lui-même qui informe le président de la République (Me Abdoulaye Wade) des travaux de la commission ad hoc. Cette nouvelle entité va hériter du dossier au détriment de la première commission désormais écartée. Elle  termine les négociations à l’issue desquelles il a été retenu une offre financière et des mesures d’accompagnement.

Surprise ! La nouvelle commission trouve que la société vaut 8 milliards. Alors que Bnp/Paribas avait évalué la Sonacos entre 21 et 24 milliards. Plus grave, le bilan du 31 décembre 2004 montre que les fonds propres de la  Société nationale du commerce des oléagineux du Sénégal s’élèvent à un peu moins de 26 milliards. Les enquêteurs n’ont visiblement pas fait dans la langue de bois, car on indique qu’ils ont clairement signalé que la société n’a pas été vendue à son prix réel.

Après toute cette phase où la Sonacos semble avoir été plus bradée que vendue, arrive la mise en application de la vente. L’Etat a en effet signé un cahier des charges avec le partenaire. Et une commission de suivi mise en place par le ministre de l’Economie et des Finances était prévue. Quand bien même elle a vu le jour, cette commission n’a jamais réellement fonctionné. C’est sans doute ce qui a facilité à l’autre partie toutes les violations des accords qu’elle s’est permise.

 

Une perte de 21 milliards entre 2005 et 2010

 

En effet, il était convenu d’un commun accord que le repreneur devait investir 16,9 milliards dans une période de 5 ans. A l’heure du bilan, le montant des investissements s’était arrêté à la moitié de ce qui était prévu, soit 8,4 milliards. Les inspecteurs sont convaincus que ces manquements ont eu des conséquences négatives sur le bilan de la Sonacos. Car elle a perdu 10 milliards en 2005, 3,2 milliards en 2008, 3 milliards en 2009 et 4,8 milliards en 2010.

Il faut signaler à ce niveau que l’IGE n’est pas loin de proposer à l’Etat une reprise en main de la société. Après avoir constaté les manquements du partenaire, ils ont attiré l’attention du président de la République sur les conséquences d’une faillite de la société. Dans un tel cas de figure, 400 emplois salariés seraient supprimés en plus de 6 000 autres emplois saisonniers. En plus de la privatisation de la Sonacos, il y a les biens non nécessaires à l’exploitation. Il s’agit précisément de biens immobiliers. Ils sont composés d’un immeuble à la rue Calmette, d’une villa sur la rue Docteur Thèze, d’une villa à la rue Joris et de deux appartements à Paris. Tout a été vendu à l’exception de l’immeuble qui sert de siège de la Suneor. Les plus-values de la vente ont généré 536 millions et la location a permis d’empocher 39 millions. Le tout s’élève donc à 575 millions destinés aux actionnaires. La part de l’Etat et de la SNR a été de 500 millions. Allez chercher les 75 millions restants ! » Affaire à suivre …… !

Jean- Paul Naïba

 

 

 

 

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