RCPCA : Insécurité, absence de volonté politique, difficultés de montage des projets et incompétence des cadres….

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Le plan de redressement économique et politique de la République centrafricaine est handicapé par des difficultés de financement. Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a indiqué que depuis novembre 2016, seuls 10% des 2,2 milliards de dollars promis par les bailleurs internationaux ont été décaissés.

L’économie centrafricaine peine à se relever alors que le plan de redressement élaboré à cet effet n’est pas encore totalement mis en exécution, à cause des difficultés de financement. Le gouvernement vient en effet d’annoncer qu’à ce jour, 10% seulement de l’enveloppe promise en novembre 2016 pour le plan de redressement économique 2017-2019 ont été mobilisés.

Pour les autorités du pays, cette situation s’explique par le fait que les donateurs sont en crise depuis 2013. Un constat partagé par le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra qui s’exprimait dans le cadre d’un atelier consacré au Plan national de relèvement et de consolidation de la paix en Centrafrique (RCPCA). «Les décaissements sur l’année 2017 ont atteint 138 milliards de Fcfa, soit environ 210 millions d’euros», a détaillé Faustin-Archange Touadéra.

De son côté le le coordonnateur permanent du RPCPA, Nganzé Doukou, a expliqué que «le décaissement des 10% de l’enveloppe totale promise a fait face à des difficultés d’utilisation de ces fonds». Et parmi ces difficultés, l’on peut citer l’insécurité, les difficultés de montage des projets, ou encore celles d’appropriation desdits projets par les ministères concernés. «Le défi, pour le président Touadéra, est avant tout d’arriver à décaisser ces montants rapidement dans le cadre du programme et des projets qui constituent bien les priorités du RCPCA», a ajouté le responsable centrafricain.

2,2 milliards de dollars promis sur trois ans

Le total des fonds promis la communauté internationale à la Centrafrique s’élèvent à 2,2 milliards de dollars, étalés sur la période 2017 à 2019. Ces fonds devraient servir à relancer l’économie, remettre en place les institutions, rendre possible les activités commerciales et reprendre totalement en main le pays.

Le RCPCA avait été élaboré par le gouvernement centrafricain et les Nations Unies et adopté dans la capitale belge, Bruxelles, le 17 novembre 2016, quelque temps avant la recrudescence des violences perpétrées par les groupes armés et qui se poursuivent encore dans le pays. Les 10% décaissés ont déjà permis de réaliser entre autres des projets à Bambari (centre-est), une ville relativement sécurisée par les Casques bleus.

Classée parmi les pays les plus pauvres au monde, la RCA avait sombré en 2013 dans le chaos, suite à la guerre civile qui a éclaté au lendemain du coup d’Etat fomenté par les rebelles de la coalition Séléka, majoritairement musulmane, contre l’ex-président François Bozizé. Ce renversement avait entraîné une contre-offensive des milices anti-balaka, d’obédience animiste ou chrétienne.

Suite à l’intervention militaire internationale en 2014, un semblant de calme était revenu dans la capitale Bangui. Mais jusqu’à ce jour, le gouvernement de Touadéra ne contrôle qu’une infime partie du pays. La majorité des provinces est encore aujourd’hui sous la coupe de groupes armés qui se déchirent pour le contrôle du diamant, de l’or et du bétail, réduisant chaque jour les chances de redressement de la situation dans le pays.

Source : Tribune d’Afrique

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