Il s’appelle Samba Baléyo Sylvanus Isidore. Naguère greffier en chef ayant servi, de 2018 à 2020, successivement au tribunal de grande instance de M’Baïki, et au cabinet d’instruction près le tribunal de grande instance de Bangui, après avoir démissionné pour des raisons de convenances personnelles de son poste au ministère de la justice, il a été recruté par la Fédération centrafricaine de Football, suite à un avis de recrutement, et assume actuellement les fonctions de chef du département juridique et chargé de protection. Alors qu’il passait des moments sans histoire, comme un cours d’eau qui coule tranquillement, et qu’il s’apprêtait à prendre part à un stage de perfectionnement en France dans le cadre de ses activités professionnelles, sa vie a subitement basculé, le 9 mars 2023, dans une kyrielle d’inquiétudes faites d’arrestations arbitraires, de visites inopinées des éléments lourdement armés encagoulés, de perquisitions de son domicile en son absence, et de menaces notifiées à son épouse.
Au fait, cette histoire sombre est liée à une « opération de police coup de poing dans un hôtel de Bangui », le jeudi 9 mars 2023, dans les premières heures de la matinée. Les faits, selon RFI, se sont déroulés de la manière suivante :
« En Centrafrique, dix personnes, dont huit étrangers, arrêtées à l’aube à l’hôtel-restaurant Le relais des chasses de Bangui ont été libérées au fil de la journée. Les derniers ce jeudi soir. Pour le moment, le motif de leur arrestation demeure incertain. Il était environ 5h du matin lorsque les policiers de l’OCRB, l’Office central pour la répression du banditisme, ont fait irruption au Relais des chasses, un hôtel-restaurant du centre-ville, institution de la capitale centrafricaine depuis de nombreuses années.
Au total : 10 personnes, employés et clients, sont arrêtées et emmenées. Les policiers reviendront en fin de matinée pour mener de nouvelles perquisitions tandis que les interrogatoires sont en cours. Deux Centrafricains et un Ghanéen sont relâchés rapidement. Puis deux Français, dont un employé de la FIFA, dans l’après-midi. Cinq autres Européens – deux Français, un Italien, un Belge et un Espagnol – sont questionnés encore plusieurs heures dans les locaux de la Direction de la surveillance du territoire au port de Bangui, jusqu’à leur libération en début de soirée. Ils sont convoqués ce vendredi matin 10 mars à la DST pour de nouvelles auditions. Le motif de ces perquisitions et de ces arrestations n’a pas été communiqué, mais selon des sources locales, les policiers auraient cherché des produits hautement inflammables. »
Selon les témoignages de son épouse et les informations recueillies auprès de son voisinage par notre reporter, il a été rapporté à notre rédaction que c’est en se rendant, le 9 mars 2023, avec un autre centrafricain à la Direction de la Surveillance du Territoire « DST », pour assister, au nom de la Fédération centrafricaine de Football et sur conseils de son président, l’un des détenus, le Sieur Pascal LAFLEURIEL, un formateur arrivé de France pour animer une formation, et témoigner de son innocence et des motifs de sa présence à Bangui et dans cet hôtel – là, que le pauvre Samba a été immédiatement mis aux arrêts, sans que des raisons de sa mise en détention ne lui aient été préalablement notifiées. Et c’est, une fois libéré avec tous les autres détenus, le samedi 11 mars 2023, que son domicile a été visité, dans la nuit, par des hommes armés et encagoulés du Bataillon d’Appui et des éléments de la garde présidentielle appartenant à la puissante et célèbre milice au service du pouvoir dénommé « Les Requins », responsables de graves exactions et de crimes imprescriptibles, pour le compte du pouvoir manifestement illégitime et liberticide de Bangui. Fort heureusement, ce jour – là, il n’était pas à la maison et son épouse lui a demandé, de peur pour sa sécurité de rester là il se trouvait. Comme il est mentionné par l’intéressé dans une note adressée au président de la FCF pour la haute attention du procureur de la République, dont nous avons obtenu une copie, non content de l’avoir loupé chez lui, ceux – ci sont revenus, le dimanche 12 mars 2023 vers 22 heures, pour cogner à son portail, après deux tirs de sommation en l’air.
Devant ces faits d’une extrême gravité de nature à porter atteinte à sa vie, suite à un enlèvement et de probables tortures, comme ils ont l’habitude d’opérer, le Sieur Samba n’est jamais revenu chez lui jusqu’à son départ quelques jours plus tard en France. Depuis lors, son épouse et sa famille auraient déménagé de la maison qu’ils habitaient, craignant aussi pour leur sécurité et leur vie. Pour avoir coopéré avec un ressortissant français, dans le cadre de sa profession mais dans un pays pris en otage par les mercenaires du Groupe Wagner où sévit une forte campagne de désinformation contre les Occidentaux, en général, la France, ses ressortissants et ses intérêts stratégiques, en particulier, le Sieur Samba est considéré dorénavant comme un » traître », un « collabo », un « ennemi de la République » et donc un « homme à battre ».
Affaire à suivre…..
La rédaction