RCA : le pouvoir de Bangui et l’heure du réalisme

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Au moment où nous mettons sous presse, comme une vieille chatte, le pouvoir de Bangui est en train de revenir sur la pointe des pattes à ses premiers amours.
Il paraît qu’après l’activisme, c’est désormais l’heure du réalisme. Comment cela pourrait-il en être autrement lorsqu’on sait que ce pouvoir qui disputait la manche avec l’Occident n’avait aucunement les moyens d’affirmer sa souveraineté ? Avec un budget financé à moitié par les bailleurs internationaux, qui plus est, la France, le régime du 30 Mars n’avait pas plus grande option que revenir dans les bras de l’ex puissance colonisatrice. Soit !
En tout cas, les révélations de nos confrères d’Africa Intelligence sont stupéfiantes. On nous annonce les tractations orchestrées par Bangui afin de renouer les liens avec Paris. Au coeur de ces tractations à la Nicodème, la demande de financement du budget Centrafricain, lequel coupé par Paris suite aux offensives antifrançaises lancées à Bangui, par les ogres du pouvoir.
Cette révélation de ce média soft power français dit on ne peut plus clair sur cette conduite sybiline de la diplomatie centrafricaine sous l’impulsion du Président Touadera. « Activisme le jour, réalisme la nuit ». Diantre ! Mais comment font nos autorités pour mobiliser autant d’énergie des « panafricanistes » maladroits, pour ensuite se faire rattraper par les réalités de la géopolitique et de la géodynamique ?
Ce combat mené, depuis 2018, par Faustin Archange Touadera, sous couvert d’un certain machiavélisme, était quelque peu noble. C’était le vœu de tout centrafricain épris de la souveraineté internationale chère à ce pays qui croupit sous le poids des crises importées.
Au-delà de cette tentative échouée de reconquête de la souveraineté internationale, il manquait à ceux qui nous gouvernent la méthode. Mais comment gagner une telle bataille sans une vraie mobilisation citoyenne ? Le CONSENSUS. La Bible n’a-t-elle pas déclaré qu’une Nation divisée court fatalement à sa perte ?
Ce que l’on aura retenu de l’activisme des autorités de Bangui lors de ces dernières années, c’est cet enfermement qui ne privilégie qu’un clan ethnico-politique au delà du nécessaire besoin de mobilisation de toute la Nation pour un seul but : RECONQUÉRIR LA SOUVERAINETÉ INTERNATIONALE ».
Conséquence fâcheuse de cet hasard politique et de cette impréparation : le régime de Bangui a offert des panafricanistes débridés, déconnectés de la réalité, sans pragmatisme, qui pensent que reconquérir la souveraineté internationale se limite aux jeux de ping-pong médiatique.
Alors que nous sommes aujourd’hui, pris en tenaille par les grandes puissances, il faut à nos autorités re-lire René Descartes « le discours et la méthode ». Le militaire Kagame aurait lu cet ouvrage, fils de son temps afin d’imposer par la rigueur politique le Rwanda comme un hub sur la scène diplomatique et économique internationale.
Du pragmatisme et de la méthode des Rwandais, parviendrons-nous ? Après l’activisme, passons vite au réalisme, pour re-donner à ce pays la place qu’il mérite sur l’échiquier international.
LHRD
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