RCA : des groupes armés menacent le processus électoral

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À moins de trois mois de la présidentielle, certains groupes armés font obstruction au processus d’enrôlement des électeurs en entretenant l’insécurité.

    
Rebellen Damara Zentralafrikanische Republik Januar 2013 (AFP/Getty Images)

Les Centrafricains sont attendus aux urnes le 27 décembre prochain pour élire leur président de la République. Cependant, certains groupes armés signataires de l’accord de paix du 6 février 2019 à Khartoum (Soudan), ne sont pas encore désarmés. D’autres font obstruction au processus d’enregistrement des électeurs dans le nord-ouest, le centre et le sud-est du pays. L’organisation du scrutin devra surmonter les obstacles sécuritaires et rassurer les parties prenantes. Mais est-ce suffisant au regard de la réalité observée sur le terrain ? Cette question divise à moins de trois mois de l’élection.

Ce sont les groupes 3R et l’UPC qui font barrage à l’enregistrement des électeurs dans leur zone. Assis sous un arbre, des jeunes discutent avec passion des élections du 27 décembre, et les avis divergent.

« Ils sont des groupes non contrôlés et personne ne les connaît. Et donc, le pouvoir en place est tenu de libérer ces zones avant que les élections n’aient lieu », dit un jeune.

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« Les groupes armés vont influencer le processus électoral. Et vous voyez que si l’élection ne se passe pas sur tout le territoire, ce sera bancal et ça ne sera pas une élection apaisée et acceptée par tout le monde », ajoute un autre.

« Mieux vaut organiser une élection bâclée qu’une transition chancelante en République Centrafricaine » estime un autre centrafricain.

« Si nous voulons la paix, il va falloir qu’il y ait les élections libres et transparentes par rapport à la démocratie. Alors, il va falloir que les groupes armés puissent respecter le processus », dit enfin un autre citoyen.

Optimisme

Mais, si la société civile et une majorité de centrafricains se disent inquiets par cette situation d’insécurité, l’Abbé Frédéric Nakombo, le président de la Commission épiscopale Justice et paix (une organisation chargée d’observer les élections), se montre optimiste.

 « Nous continuons toujours à faire le plaidoyer au niveau international, national et régional et sous-régional pour qu’il y ait des acteurs qui s’impliquent davantage dans le processus de rétablissement de la paix, en vue de stabiliser définitivement le pays pendant ce temps des élections et après les élections », explique-t-il.

Les explications de Jean-Fernand Koena à Bangui

Un avis que partage également Julius Rufin Ngouadebaba, porte-parole de l’Autorité nationale des élections (ANE). Il croit à l’implication des autorités et de la communauté internationale :

« Mais, chaque fois que nous nous butons sur ce genre de problème, le problème sécuritaire, nous mettons ce problème sur la table du gouvernement et les autorités avec l’appui des partenaires qui interviennent dans le domaine de sécurité, prennent des dispositions pour nous permettre de d’aller faire notre travail de la façon la plus normale possible ».

Si tout le monde s’accorde à dire qu’il faut enrayer l’insécurité, c’est bien le rôle des groupes armés lors de ces élections qui placera le curseur de l’apaisement ou de la contestation.

Deutche Welle

 

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