RCA : De la diplomatie de la rue à la diplomatie dans la rue…

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RCA : De la diplomatie de la rue à la diplomatie dans la rue…

« Pauvre André Nzapayéké !!! Quel est votre mal pour mériter ce grand mépris ? Votre existence en tant que Haut-Représentant de la République centrafricaine en Afrique du Sud ne serait-elle qu’à ce prix ? » Ce cri de coeur, nous le tenons d’une internaute centrafricaine, visiblement outrée par le traitement réservé à son Excellence André Nzapayéké, ex Premier ministre centrafricain, officiant depuis un certain temps à Pretoria comme Haut-Représentant de la République centrafricaine auprès de l’État sud-africain frère. Lequel traitement indigne d’un diplomate de ce rang, Nzapayéké a déploré dans une « si longue lettre », adressée à Sylvie Baipo-Témon, cheffe de la diplomatie centrafricaine.

Les fidèles lecteurs de notre chronique politique se souviennent certainement du titre de ce billet que nous avions bien voulu mettre en « remake » : « de la diplomatie de la rue à la diplomatie dans la rue ». Tenez donc ! Tant que les choses ne changeront pas, les revendications qui sont les nôtres resteront telles. Et, dans le cadre de nos analyses antérieures par rapport aux défis auxquels fait face notre diplomatie, il n’y a rien qui bouge. Pour preuve, nos diplomates ont leur bureau dans le sac. Ce ne sera sûrement pas le « pauvre » Nzapayéké qui nous dira le contraire.

Le concept de « la diplomatie de la rue » fait référence aux « heures de gloire » de Sylvie Baipo-Témon, ex caissière à BNP Paris-Bas qui, faisant son entrée comme cehffe de la diplomatie, avait confondu les grands défis diplomatiques de la RCA au lendemain de la crise de 2013 à un simple combat estudiantin. Vous vous souviendrez certainement qu’entre 2018 et 2019, notre ministre des affaires étrangères avait brillé par l’organisation des grands meetings à Bangui, à l’issue desquels, elle entendait obtenir le départ hic et nunc de la MINUSCA en Centrafrique. Pour ce qui est des résultats du pugilat de Baipo-Témon, nous vous laissons le soin de juger.

Par ailleurs, alors que « Sylvie » faisait ses « shows », nous avons longtemps alerté sur le risque pour nombre de nos représentations à l’étranger de se retrouver dans la rue. De la Côte d’Ivoire en passant par la République Démocratique du Congo et maintenant l’Afrique du Sud, avec qui on entretenait jusque-là de très bonnes relations.

Au fort des chroniques de dénonciation qui ont été les nôtres, la cheffe de la diplomatie centrafricaine faisait aussi face à des problèmes endogènes. En effet, le personnel de son département, très remonté par son étrangeté par rapport à la gestion de la diplomatie, n’avait pas manqué de manifester pour décrier les travers de sa gouvernance. D’où l’expression « une étrangère aux affaires étrangères ».

Bref, désormais, tout ceci est derrière nous, car la lettre savamment huilée et surtout factuelle du diplomate André Nzapayéké laisse entrevoir que la situation de notre ambassade en Afrique du Sud est révélatrice d’une certaine irresponsabilité de la part de notre État. Comment avoir les mots justes pour faire comprendre aux chantres de la souveraineté internationale qu’un État qui doit compter sur un État frère afin d’assurer sa présence à l’extérieur, n’est pas un État souverain ?

Il est grand temps que les uns et les autres se ravisent, sortent du déni, afin d’aborder avec froideur ce qui mine l’expansion internationale de la République centrafricaine. Après avoir résolu ces « petits » problèmes, pourrons-nous revenir faire de la Centrafrique le « coeur de la géopolitique mondiale ». On ne peut être plus clair !!!

LHRD

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