RCA : au lendemain du monologue républicain, tirons les meilleures leçons !

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RCA : Au lendemain du monologue républicain, tirons les meilleures leçons

Au regard de tout ce qui se passe actuellement en Centrafrique, tout dénote que ce pays de l’Afrique centrale vit ses moments les plus sombres sous la dictature Touadérienne. L’une des preuves les plus parlantes est ce semblant de dialogue tenu récemment à Bangui, sans la participation de l’opposition et des groupes armés. Une vraie mascarade !

Point n’est besoin de rappeler le caractère plus qu’antidémocratique du dernier séminaire gouvernemental élargi à certaines forces vives de la Nation. Alors que le lendemain de cette foire politique a été marquée par de nouveaux massacres à Lessé, à quelques kilomètres de Boali, et encore de la chasse aux sorcières ourdie contre certaines voix dissonantes du pays dont le Vice Président du parti RPR de l’ancien Chef d’État Alexandre Ferdinand N’guendet, et aussi des graves menaces contre le jeune journaliste Ben Wilson NGASSAN, il est plus que nécessaire qu’un bilan après vente soit établi.

Finalement, l’opinion nationale et internationale voit désormais plus clair que l’ambition du Tsar Touadera en convoquant la dernière rencontre nationale n’était pas de réconcilier les centrafricains plus que divisés de par sa politique d’exclusion, mais le résultat in fine du monologue de Bangui était de faire bonne figure dans le souci d’espérer une quelconque aide internationale, et par dessus tout, légitimer le passage en force pour un troisième mandat.

C’est ici que la société civile centrafricaine ne doit guère crier au succès d’avoir débouté la question de modification de la Constitution dans les recommandations du dernier monologue. Dans sa stratégie jusqu’au-boutiste, le régime de Bangui entend aujourd’hui tenir coûte que coûte un référendum constitutionnel qui permettra d’acter ce passage en force. Il faut voir l’enthousiasme de la bande à Gouandjika et Doneng pour s’en convaincre.

Avec un bilan plus que chaotique et une certaine implication directe dans les crimes de sang perpétrés depuis six ans, Touadera ne veut plus entendre parler de la fin de son bail à la tête de l’État. Et pour ça, l’homme est prêt à faire feux de tous bois. Ce sera bien contraire aux immenses défis qui s’imposent au pays, entre extrême pauvreté, économie en lambeaux et gouvernance aux antipodes des standards démocratiques.

Le plus curieux est surtout de savoir qu’une certaine camarilla de personnages au sein de l’opinion nationale et internationale espérerait que le régime de Bangui pourra faire meilleur usage des recommandations du dernier monologue qui ne sont pas très loin de celle du Forum de Bangui tenu en 2015.

Comme le dit cette célèbre maxime « le scorpion pique toujours ». Si durant ses six ans de gouvernance, Touadera s’est illustré comme le principal violeur de la Constitution, et donc de la loi mère, ce ne seront pas les résolutions du monologue de Bangui qui infléchiront ses positions de tyran, car celles-ci sont bien loin d’être un accord politique.

Il convient dés lors ici d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur le danger qui guette à nouveau la démocratie en Centrafrique. Chaque acteur devra donc jouer sa partition pour mettre le tyran de Bangui face à l’inconséquence de ses choix politiques hasardeux. Car comme nous l’avions signifié dans nos derniers billets, une voie tracée vers le troisième mandat sera sans doute porte ouverte au chaos politique et sécuritaire. Le célèbre journaliste burkinabè Norbert Zongo le disait déjà si éloquemment, le pire ce n’est pas la méchanceté des gens mauvais mais le silence des gens biens.

Elvis Mattador

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