Quand M. Léopold Mboli – Fatrane dresse un bilan positif et fait des annonces prometteuses pour l’Enerca

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Bangui, 22 décembre 2016. Il est 14 h 30 mn, quand M. Léopold Mboli Fatrane, ci – devant ministre des mines, de l’énergie et de l’hydraulique a fait sont entrée dans la salle de conférence « Mme Béatrice Epaye », sise dans l’enceinte de l’Enerca. Etaient déjà présents les principaux membres de son cabinet et le directeur général de l’Enerca par intérim, M. Thierry Patient Bendima qu’entouraient tous ses plus proches collaborateurs. L’objectif de cette conférence de presse était double : d’abord informer l’opinion nationale et internationale des clôtures imminentes des travaux de réhabilitation de la centrale hydraulique de Boali I et des ceux de la centrale thermique de Bangui, officiellement lancés le 03 mai 2016, et ensuite profiter de cette opportunité pour s’entretenir avec la presse sur les causes des permanentes difficultés liées à la production et à la fourniture de l’électricité, sous le poids desquelles ploie depuis un certain temps l’Enerca, et entrevoir les perspectives ou les projets d’avenir.

Dans ses propos liminaires, M. Léopold Mboli – Fatrane s’est appesanti un tant soit peu sur la crise énergétique de juin 2008 qui s’est traduite par la panne survenue sur la centrale hydroélectrique de Boali II qui produit plus de 60% de l’énergie électrique, plongeant Bangui et ses environs dans l’obscurité pendant plusieurs mois. En réponse d’urgence à la demande de l’Etat centrafricain, des partenaires au développement, au rang desquels la France, à travers l’Agence Française du Développement (AFD), la Banque Mondiale (BM et la Banque Africaine du Développement (BAD) n’ont pas hésité un seul instant à voler au secours de l’Enerca et à mettre la main à la poche. Mais, la crise militaro –politique qui a secoué l’âme de la République et qui a pour conséquence principale l’instabilité, a considérablement retardé les travaux de réparation. C’est donc entre 2008 et 2009 que l’Enerca, la seule entreprise nationale qui produit de l’électricité, la distribue et la commercialise, travaille avec l’appui de l’EDF, en qualité d’ingénieur – conseil, à l’identification d’une série d’actions – phares à mettre en œuvre pour renouveler les infrastructures et les équipements des centrales hydroélectriques de Boali I et de Boali II. En effet, faisant suite à une proposition, les partenaires sus évoqués ont accepté de financer rubis sur ongles, , les travaux de réhabilitation des installations et des équipements des deux (2) centrales sus mentionnées, créées respectivement en 1955 et en 1976 et devenues depuis lors obsolètes. Ces travaux dont le marché d’exécution a été attribué, conformément aux dispositions de la loi n°08.117 du 06 juin 2008 portant code des marchés publics en République centrafricaine et selon les règles de l’art par l’entremise de l’expertise de l’AGETIF/CAF, à une société chinoise dénommée Hydro – China Wandong, ont effectivement débuté le 03 mai 2016. Des travaux dont l’objet consistait à sécuriser les lignes de haute tension servant à assurer le transport de l’électricité de Boali à Bangui, sur financement de l’AFD, et à remplacer les deux (2) stators des alternateurs de l’usine de Boali II, à garantir la permutation des transformateurs de puissance de Boali I et II et à assurer le remplacement et la maintenance de Cinq (5) turbines de Boali I, entièrement à la charge de la BM pour un montant de 2,2 milliards de Francs CFA, ont déjà atteint plus de 98% de taux de réalisation. A la grande satisfaction du membre du gouvernement qui n’a pas manqué de noter que cette rénovation a permis la restauration de la capacité de production de Boali I qui oscillait entre 7600 KW et 8750 KW. Parallèlement à ces travaux de Boali, la BAD, dans le souci de soutenir les installations de production de l’Enerca, a alloué une enveloppe de 2 milliards de Francs CFA, à la République centrafricaine devant servir à la réhabilitation et à la viabilisation de la centrale thermique de Bangui. Ces travaux de réhabilitation de la centrale thermique, logée dans l’enceinte de la direction générale de l’Enerca, pour une capacité de production à terme estimée à 8,5 mégawatt et pour une consommation de 5.000 litres de carburants par heure sont aujourd’hui évalués à plus de 95% de taux de réalisation. En sus du financement sus évoqué, la BAD s’est encore saignée pour mettre dans la rubrique « carburants » la coquette somme d’un (1,5) milliards de Francs CFA à laquelle il faudra 600 millions de l’Etat centrafricain. Même si son opérationnalité nécessitera la disponibilité permanente de carburants, comme nous venons de le souligner, et est de nature à constituer un élément dangereux pour la nature et l’environnement du fait du CO2 qui s’en dégagera et polluera l’air, il n’en demeure pas moins que sa fonctionnalité aura le mérite de contribuer de manière substantielle à la stabilisation de l’énergie et des matériels existants ou disponibles.

C’est pourquoi, afin de trouver des solutions idoines et pérennes aux récurrents problèmes de la pénurie d’électricité et des délestages, M. Léopold Mboli Fatran a jugé utile de rassurer son assistance sur les projets prometteurs et porteurs d’espoirs pour les ménages, les entreprises et les gros consommateurs, parmi lesquels Boali II, Boali III, Lobaye, Timouli et Beloko. Mais, considérant que l’exécution de tout projet de construction d’une centrale électrique doit être apprécié non pas sur le court terme mais plutôt sur le moyen et long terme et devant la nécessité absolue de trouver des palliatifs en vue d’augmenter de manière sensible la capacité de production de l’Enerca, le gouvernement à qui incombe la lourde mission d’élaborer la politique énergétique du pays et qui a fait de la question de l’Energie la priorité des priorités, en sens qu’elle constitue une locomotive pour le développement comme la route crée les communications et le transport, a négocié et obtenu des partenaires chinois, l’installation d’un important champ solaire d’une capacité de 50 mégawatt et dont la durée des travaux ne dépassera pas vingt (20) mois. La réalisation à moyen terme dont l’accord de financement vient d’être signé, constituera une réponse pérenne aux récurrents problèmes de la pénurie d’électricité et de délestages. Dans ces projets prometteurs pour l’Enerca, il a souligné la reprise très prochainement des travaux de construction de Boali III, avec ses 10MW supplémentaires, le démarrage des travaux de construction d’une nouvelle centrale hydroélectrique sur la rivière Lobaye, dont l’étude de faisabilité a déjà été faite, avec à terme une capacité de 72MW, le projet de Dimoli avec ses 200MW sur financement de BDEAC et l’électrification dans les jours à venir de la ville de Béloko, à partir de Garamboulaye au Cameroun. Pour terminer ses propos, M. Léopold Mboli Fatrane a adressé ses sincères remerciements à l’AFD, BM et à la BAD pour les appuis financiers au gouvernement qui ont rendu possible la réalisation des travaux de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Boali I et de la centrale thermique de Bangui.

Dans ses réponses aux questions des professionnels des médias qui étaient présents et qui ont relevé l’incapacité de l’Enerca en tant qu’entreprise à faire face à ces défis, le membre du gouvernement a marqué sa totale disponibilité à travailler ardemment à sa refondation. Comme une entreprise qui fonctionne, s’autogère, s’autofinance, se développe, prend des actions et se diversifie. Une entreprise qui exporte et importe de l’énergie, et vend ses expertises comme EDF en France. Comme une entreprise qui fonctionne en toute indépendance et en dehors des pressions de toutes sortes venant de l’extérieur, en général, et du conseil d’administration et du contrôleur général d’Etat, en particulier qui ont fait malheureusement de l’Enerca une vache à lait. C’est maintenant le moment pour le gouvernement d’aider le nouveau directeur général par intérim de l’Enerca, M. Thierry Patient Bendima qui vient à peine de prendre service, après le limogeage de son prédécesseur après à peine plus d’un an de service, et tous ses collaborateurs, à accepter de profondes réformes pouvant permettre à cette entreprise de devenir véritablement citoyenne. Cette nécessité absolue bénéficiera du total soutien du gouvernement qui n’a jamais abandonné l’Enerca, comme voudraient bien le faire croire certains journalistes, à travers la mise en œuvre très prochainement des compteurs à prépaiement, le lancement du projet d’électrification rurale, l’adoption et la promulgation de la loi antifraude dont le projet moisit dans le tiroir de l’assemblée nationale depuis un certain temps. Sur ce, il a passé la parole au nouveau directeur général de l’Enerca pour donner des réponses aux questions portant sur son plan d’actions d’urgence, le renforcement des capacités, la responsabilité de ses agents dans les actes de fraude et de vandalisme dont ne cessent d’être victimes les installations de l’Enerca. Des réponses satisfaisantes qui ont eu in fine le mérite de poser dans toute sa nudité le problème du climat de crise généralisé dans lequel vit la République, depuis des années et qui se traduit par le non paiement des factures par les abonnés et leur manque d’esprit citoyen vis – à – vis de la chose publique et qui impacte négativement sur la vie de son entreprise.

Jean – Paul Naïba

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