Quand M. Dondra fuit le débat et refuse tout simplement de communiquer à la presse….

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Lors de mon entretien avec le parent du ministre des finances et du budget qu’il a fait venir du privé, selon les dires de l’intéressé lui – même, pour le bombarder chargé de missions en matière des dépenses dans son cabinet, il m’ a été reproché un certain manque de professionnalisme, d’esprit d’investigations, de débats et  de contact.

C’est aujourd’hui pour moi, une occasion de revenir sur un protocole d’interview, soumis à l’appréciation de M. Dondra par cinq (5) organes de la presse écrite, à savoir l’Aurore, Le Démocrate, Médias +, Transparency et Carnews, dûment signé par M. Samuel Gopa, secrétaire général du GEPPIC et régulièrement  déposé et enregistré dans son cabinet, il y a de cela plusieurs mois déjà, comme peuvent l’attester les propositions des questions. Une copie de ce protocole a été remise en mains propres au responsable du service de la communication du ministère des finances et du budget. Malgré de fermes engagements de prise de contact avec M. Samuel Gopa, M. Dondra qui l’a effectivement retiré du parapheur « pour traitement »,  n’a jamais daigné joindre l’acte à la parole et accepter de répondre à la demande de la presse et à ce protocole.

D’abord, ce refus de communiquer avec les professionnels des médias cache certaines faiblesses et traduit une certaine propension à la consécration du principe de l’inaccessibilité du public aux principales informations budgétaires. Ensuite, cette carence notoire, c’est – à – dire cette absence de contact, ne pouvait donc pas permettre aux uns et aux autres  d’avoir une idée exacte sur les ressources, les dépenses et  les projets proposés et adoptés, leurs réalisations, les difficultés ou les retards intervenus dans leurs exécutions pour mieux analyser le projet de la loi de finances rectificative 2016. Enfin, il faut souligner avec force que la non publication de ces informations ou leur rétention délibérée  a toujours limité la capacité des gouvernements à maintenir la discipline budgétaire, à bien gérer les risques, et  n’a fait que réduire la capacité du corps législatif, de la société civile et des médias à évaluer la mise en œuvre des engagements prioritaires par le gouvernement, et les collectivités locales.

Venant donc de la part d’un ministre dont on a tant vanté les mérites, cela ne peut être que sujet à des interrogations et heurter les consciences de ceux qui veulent rester vigilants et qui ne se ferment pas aux vibrations intuitives de leur âme….Voici une copie du protocole d’interview, afin que nul n’ignore.

Protocole d’Interview au Ministre des Finances et du Budget, M. Henri – Marie Dondra

  •   M. Henri– Marie Dondra, Bonjour !
  • Etes – vous à l’aise dans ce fauteuil, en tant que ministre des finances et du budget ?
  • Quel est l’état de vos relations avec vos plus proches collaborateurs ?
  • Selon des informations dignes de foi en notre possession, vous préféreriez suivre les conseils d’un expert occulte que ceux des responsables de votre cabinet nommés à cet effet. Qu’en dites – vous ?
  • Après plus de cinq (6) mois de prise de fonction, sauf à la Direction Générale de la Douane et des Droits Indirects, il n’y a pas toujours de mouvements de personnels dans toutes les autres régies financières. Quelles en sont les raisons ?
  • Ne pensez – vous pas franchement qu’il est grandement temps d’avoir vos hommes afin de mettre un terme à l’atmosphère de paralysie constatée ça et là, et conduire les réformes économiques et financières tant promises par le candidat de la rupture et du changement, le président Touadéra, et tant attendues depuis lors ?
  • Après la grogne des fournisseurs de l’Etat, c’était le tour des retraités de manifester pour réclamer le paiement de leurs pensions, il y a de cela quelques semaines. Est – ce à dire que les ressources propres ne rentrent plus ou que la communauté internationale a décidé de ne plus prendre en charge ce type de dépenses ?
  • De quelles alternatives disposeriez – vous alors, si cette même communauté internationale venait à suspendre l’aide financière aujourd’hui plus que jamais indispensable  à la prise en charge mensuelle des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat ?
  • Les parlementaires convoqués en session extraordinaire ont adopté la loi de finances rectificative. Quelles sont les nouvelles orientations ou les particularités de ce collectif budgétaire ?
  • Selon le président de l’assemblée nationale, « les ressources soumises dans ce collectif sont estimées à 162.900.000.000 Francs CFA et les dépenses à 213.800.000.000 de Francs CFA, ce qui représente un déficit de 51.000.000.000 de Francs CFA, soit 4,9% du PIB ». Comment feriez – vous pour combler cet important gap qui avoisinerait le quart du budget ?
  • Ce collectif budgétaire ne serait – il pas une fois de plus un budget fictif, comme toutes les autres lois de finances, sans impact réel sur le niveau de vie de la population, en termes de consommation des biens et d’accès à l’eau potable, à l’électricité, à l’école, aux soins de santé primaires, et aux routes ?
  • Que feriez – vous concrètement pour que les crédits ouverts dans cette loi de finances et affectés d’office ne tombent pas dans la masse ou soient systématiquement détournés par les gestionnaires et les fournisseurs de l’Etat, mais soient effectivement engagés et donnent lieu à des réalisations ?
  • Au moment où les parlementaires examinaient le projet de la loi de finances rectificative, la BEAC a salué la croissance économique du pays qui atteindrait 6% d’ici la fin de l’année. Offensive communicationnelle ou conséquences d’un certain nombre de réformes du gouvernement Sarandji ?
  • Le gouvernement prépare deux (2) examens de passage : la table ronde de Bruxelles et la mise en œuvre du DDRR. Comment voyez – vous l’organisation de cette table ronde avec les partenaires et qu’attendez – vous concrètement de leur part ?
  • Par le passé, les résultats de cette table ronde sont restés mitigés. Fort de cette expérience, ne pensez – vous que la RCA gagnerait beaucoup en comptant sur ses propres ressources, en mettant l’accent sur les compétences dans les régies financières, en réduisant les dépenses de prestige, et en investissant dans le secteur prioritaire qu’est l’agriculture ?
  • Votre dernière intervention sur les antennes de RNL, à propos du paiement de deux (2) mois de salaires, semblent ne pas avoir l’assentiment des fonctionnaires et agents de l’Etat. Que feriez – vous en cas d’un mouvement de contestations ?
  • Ne pensez – vous que le coût de la vie n’est plus à la portée de leurs bourses et qu’ils ont besoin d’un plus pour faire face aux dépenses de la rentrée scolaire ?
  • Dans un article publié par le journal « Le Quotidien de Bangui », vous avez été accusés d’actes de détournement, lors du paiement des créances dues aux fournisseurs de l’Etat. Qu’en dites – vous ?
  • Et l’affaire du don Timorien ?
  • le ministre, je vous remercie.

Jean – Paul Naïba

 

 

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