
Les longs règnes débouchent toujours sur le chaos
Cela dit, on se demande parfois à quoi servent les élections en Guinée équatoriale si ce n’est pour répondre à de simples formalités. A preuve, le parti présidentiel, à l’issue des consultations électorales de 2016, contrôle la totalité du Sénat, et détient 99 des 100 sièges que compte l’Assemblée nationale. Ainsi va la démocratie au pays de Teodoro Obiang Nguema qui, faut-il le rappeler, n’a jamais fait mystère de sa volonté de se voir succéder par son fils, Téodorin. Malheureusement, ce dernier s’est illustré par des frasques et des pitreries qui ont fini par ternir énormément son image, semant le doute dans l’esprit de son géniteur. Ce qui vaut au fils des ennemis judiciaires dans certains pays occidentaux. Autrement dit, si le père est dans les starting-blocks pour un énième mandat, c’est peut-être parce qu’il doute de la capacité du fils à faire perpétuer la dynastie. En tout cas, si ce n’est pas pour préserver les intérêts du clan, on ne voit pas ce que Obiang Nguema peut encore donner à la Guinée Equatoriale qu’il n’a pu le faire en 43 ans. Mais la nature, très jalouse, ravissant par petites doses les forces qu’elles nous a prêtées, Obiang Nguema n’aura d’autre choix que de passer la main à une nouvelle génération avec tout ce que cela pourrait comporter comme risques. Car, c’est connu de tous que les longs règnes débouchent toujours sur le chaos. Et la Guinée équatoriale, on touche du bois, n’en fera pas l’exception.
Boundi OUOBA
Le Pays