Qu’elle soit remportée par Boakai ou par Weah, cette élection est l’expression d’une vitalité démocratique au Libéria
Et pourtant, par son aura d’unique Africain désigné Ballon d’or, couplée à son statut d’ancien gamin des bidonvilles de Monrovia, George Weah avait suscité beaucoup d’espoirs après sa brillante élection en 2017 face au même Boakai. Mais l’enfant du peuple a visiblement déçu. On lui reproche notamment de n’avoir pas tenu ses promesses de campagne et de s’être déconnecté des réalités de ses concitoyens très éprouvés par la vie chère. Corruption, chômage, etc., le président Weah n’a pas pu apporter de réponses concrètes à ces maux dans un pays qui a longtemps souffert de la guerre civile et de l’épidémie d’Ebola. Mais qu’elle soit remportée par Boakai ou par Weah, cette élection est l’expression d’une vitalité démocratique au Libéria. D’autant qu’un président sortant vient d’être mis en ballotage par son challenger. C’est assurément un fait qui sort presque de l’ordinaire en Afrique où, comme on le dit, on n’organise pas des élections pour les perdre. Cela dit, il faut saluer l’attitude républicaine des deux candidats, qui a contribué jusque-là au déroulement apaisé du scrutin. C’est tout à leur honneur. Leur sens de responsabilité élevé sera une fois de plus utile après le verdict de la présidentielle afin d’éviter au Libéria, de replonger dans une nouvelle crise après la guerre civile dont il garde toujours les stigmates.
Siaka CISSE