POUVOIR ET OBÉISSANCE OU SOUMISSION À LA TOUADÉRADE?

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POUVOIR ET OBÉISSANCE OU SOUMISSION À LA TOUADÉRADE?
Merci à Serge-Alain Yabouet-Bazoly de nous disséquer en quelques faits l’errance intellectuelle
(d’un adepte d’une résilience aux contours flous ?) qui se complet dans la soumission au Prince.
Pourtant, appartenant plus ou moins à la même génération, donc du même convoi d’expériences sociopolitiques malheureuses subies par les citoyens Centrafricains, le Professeur de l’Université de Bangui aurait dû mieux réfléchir, s’imposer une introspection socio-historique des faits sociaux centrafricains, pour se convaincre que l’obéissance, variante de la soumission au Prince, sinon à un quelconque système érigé en pouvoir, a conduit ce pays à l’agonie. Il pourrait théoriquement s’en convaincre en (re)lisant la thèse du professeur Didier #BIGO (Pouvoir et obéissance en Centrafrique), à défaut de faire ce travail du chercheur auquel il s’est destiné.
NON, seuls les faits sociaux (au sens plus large) et leurs déclinaisons en expériences passées doivent nous aider à mieux conseiller le Prince que de leur servir la soupe.
 » Ce qui est en cause ici, ce n’est nullement le type de démocratie qu’il faudrait pour accompagner le relèvement du pays.
Non, c’est le type de gouvernance pratiquée qui achève de fragiliser les jeunes et récentes institutions républicaines censées aider à la stabilisation et au redressement de notre pays déconfit.
C’est précisément l’absence d’esprit démocratique et républicain et le recours aux pratiques autoritaires qui pose problème. Parce que justement ce pays tente de se relever du chaos, les acteurs politiques et en premier lieu les dirigeants qui ont la main, devraient faire prévaloir l’esprit démocratique et républicain au lieu d’un respect en pure forme du texte de la loi ( constitution).
Trois exemples pour illustrer ce fâcheux penchant au travestissement des règles et principes républicains supposés créer les conditions d’une normalisation.
La réforme du secteur de la sécurité et les pratiques postcoloniales népotistes : quand les FACA procèdent péniblement à deux recrutements avec l’aide de la MINUSCA, sept à huit autres sont réalisés sur des critères népotistes et de manière officieuse selon des circuits partisans et/ou tribaux. Les recrues passés par la Guinée équatoriale (deux promotions), l’Angola, le Rwanda et trois ou quatre sessions de recrutement de GP/FACA formés au Camp de Roux puis a Bouar dans la plus totale opacité. Est-ce que cela participe de la mise en place d’une armée républicaine ? Ce sont là des pratiques décriées qui, de manière atavique, phagocytent le relèvement de l’armée Centrafricaine.
Si on ajoute la distribution de galons tous les 5 ou 6 mois à certains, quand on n’impose pas le grade de caporal à l’ensemble d’une promotion qui acquiert ainsi les attributs du commandement sans une seule semaine de pratique du terrain…
Quand les unités militaires formées pour la lutte anti-guérilla sous l’appellation pompeuse de force spéciales est dédiée à la parade et aux patrouilles dans Bangui, en concurrence de la Police et de la Gendarmerie formées d’abord pour le maintien de l’ordre, alors que faire le coup de feu contre les groupes armés réfractaires à la restauration de l’autorité de l’Etat devrait être leur unique et patriotique ambition, cela me gène !
L’ANE dans sa configuration jusqu’à il y a une semaine avait déjà brillé par son incompétence ; des législatives annulées en 2016 et reprises a six ou sept fois pour l’élection des députés, un enrôlement sensé se dérouler sur 21 jours sur l’ensemble du territoire national, mais qui s’est pratiqué sur plus de cinq ( eh oui, 5!!!) mois, pour au final nous priver de listes définitives publiées dans les délais (allongés), en excluant des réfugiés qui avaient gagné le droit de vote en 2015 et des droits consacrés par la Cour Constitutionnelle de Transition, c’est le processus électoral qui a perdu en crédibilité. Car la sincérité et la crédibilité du scrutin dépendent d’abord de la fiabilité des listes électorales. On objecte des problèmes de financement pour justifier l’exclusion de centrafricains de l’exercice de leur droit constitutionnel, c’est ahurissant quand on mesure par ailleurs les milliards dilapidés dans la mise en scène festive du pouvoir…
Enfin, lorsque précisément on est conscient de la jeunesse (et de la fragilité) de nos institutions en raison de la volatilité de la situation politico-sécuritaire, le sens politique et civique le plus élevé commande de recourir au dialogue plutôt que de jouer le pourrissement ! « 
Serge-Alain Yabouet-bazoly
Le pays est si fragile que vouloir intimider l’opposition et la société civile pour imposer ses vues , c’est de la totale irresponsabilité !

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