
La protection d’une forêt cruciale pour l’équilibre du climat était au menu de la rencontre entre le président français et Denis Sassou Nguesso.

Le président congolais Denis Sassou Nguesso est venu discuter mardi avec son homologue français Emmanuel Macron du sort de la forêt du bassin du Congo, cruciale pour l’équilibre du climat, à bord d’un luxueux Boeing 787 Dreamliner privé, a rapporté l’AFP mardi. Sollicitées à ce sujet par l’agence à Brazzaville et à Paris, les autorités congolaises n’avaient pas réagi mardi soir.
L’appareil, immatriculé 2-DEER, qui s’est envolé dimanche soir de Brazzaville (0h46, lundi, heure de Paris), s’est posé à l’aéroport parisien du Bourget lundi peu après 8 heures, selon son plan de vol détaillé publié par les sites internet spécialisés FlightAware et Flightradar24.
Mis en service en 2016, l’appareil est l’un des plus luxueux disponibles sur le marché. Capable à l’origine de transporter plus de 200 passagers mais réaménagé pour 40, il dispose d’une vaste cabine de 220 mètres carrés comprenant un salon-salle à manger pour une quinzaine de convives, une chambre et une salle de bain ainsi qu’une vingtaine de sièges d’un confort de première classe.
Plus de 450 000 euros
Son heure de vol serait facturée environ 70 000 dollars américains (63 800 euros) selon les chiffres couramment évoqués par la presse, qui n’ont pu être confirmés de source indépendante par l’AFP. Ce qui placerait le coût d’un aller-simple Brazzaville-Paris à quelque 500 000 dollars (456 000 euros).
Les images de l’atterrissage en France de l’avion, reconnaissable à son empennage marqué de virgules violette et orange, ont été diffusées sur le compte Twitter officiel de la présidence congolaise @congosouverain. On y voit Denis Sassou Nguesso, accompagné de son épouse, Antoinette, descendre d’une passerelle extérieure.
Un puits de carbone
Lors de ce tête-à-tête, Denis Sassou Nguesso a réitéré son soutien à l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI), un partenariat lancé par la Norvège et doté d’environ 60 millions d’euros. Le Congo-Brazzaville s’est en particulier engagé à mettre en place un plan de protection de la forêt, de la biodiversité et des tourbières, en échange d’une aide financière, ont indiqué la présidence française et un responsable congolais.
Greenpeace avait demandé en juillet « l’annulation de tous les blocs pétroliers dans la forêt humide de la République du Congo ». Les tourbières de cette forêt humide stockent 30,6 milliards de tonnes de carbone, soit trois fois la production mondiale annuelle de CO2, selon l’ONG, citant des recherches de l’Université de Leeds.
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé en juillet qu’il allait accorder 448,6 millions de dollars sur trois ans à Brazzaville pour relancer son économie plombée par la chute des prix du pétrole, tout en souhaitant une meilleure « transparence » de ses comptes publics.
Le Parisien