Paoua : Témoignage accablant d’un élément des faca contre la Minusca et « Toudéra »

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Déployée en Centrafrique en vertu des termes de la résolution 2149 du conseil de sécurité, sous le chapitre VII de la charte de l’Onu, afin d’assurer la protection des populations civiles, éternelles victimes des exactions de la part  des bandes armées et des seigneurs de guerre, la Minusca n’ a jamais été à la hauteur de son mandat. Pis, elle n’a jamais cessé de faire l’objet de dures et permanentes  critiques de la part des médias qui l’accusent régulièrement, non  tantum d’alimenter  la crise et  de laisser les violences et les tueries se commettre afin de continuer à justifier la raison d’être de sa présence en Centrafrique, sed etiam de soutenir à cet effet matériellement et selon ses intérêts du moment les différentes forces en présence, avec un penchant avéré pour les égorgeurs de la Séléka.

De graves accusations contre lesquelles elle a toujours élevé le ton, les mettant sous le coup de propagandes  anti- onusiennes, d’un certain sensationnalisme informationnel et venant de la part de certains organes de la presse écrite en mal de lecteurs et de publicité. Des arguments qui hélas viennent aujourd’hui d’être fondamentalement  remis en cause par le témoignage d’un élément des faca de retour d’une  mission à Paoua, en appui  à la Minusca. Un témoignage accablant qui confirme les allégations dont la plupart de ses contingents se sont toujours rendus coupables dans les zones où ils sont déployés  et qui corroborent effectivement le refus urbi et orbi de cette mission onusienne placée sous la responsabilité d’un certain Onanga Anyanga d’assurer la protection des populations civiles et d’œuvrer efficacement pour le retour de la paix dans ce pays, en vertu de son mandat.

 En effet, selon cet élément des forces armées centrafricaines qui vient de rejoindre sa famille, après avoir passé plus de deux (2) mois à Paoua, dans le cadre de la mission de sécurisation de ses communes environnantes, en appui aux contingents camerounais, bangladais et tanzaniens, sa présence et celle de ses camarades n’ont  pas malheureusement servi à grand-chose.

Placées directement  sous le haut commandement militaire de la Minusca locale et dépendant matériellement et logistiquement d’elle, les forces armées centrafricaines  ne pouvaient pas oeuvrer et ne peuvent pas œuvrer efficacement, c’est – à – dire par l’usage effectif et robuste de la force, contre les éléments du mercenaire tchadien connu sous le nom du général Bahar, d’une part, et les combattants de la RJ d’Armel Sayo, d’autre part, responsables des actes de graves atteintes aux droits humains, qui ont tué la vie et qui continuent de la tuer dans cette préfecture de la République centrafricaine. 

De ce fait, elles ne peuvent qu’obéir aux instructions de leurs collègues camerounais, tanzaniens et bangladais. Obéir sans broncher au risque de courir de sanctions disciplinaires de dernière rigueur, à l’exemple de cet officier d’un des contingents cités ci – dessus qui a été immédiatement rapatrié dans son pays, dès  son retour d’une mission. Motif ? Pour avoir donné, au nom du principe d’assistance à toute personne en danger, les ordres de transporter, dans un des véhicules de la Minusca en mission de patrouille, un villageois gravement blessé, seul en train de se vider de tout son sang, dans un village désert et dont la plupart des habitations sont parties en fumée.

Cette soumission de nos éléments à la hiérarchie militaire, qui l’avilit et la dénature, ne pouvait pas évidemment  permettre la conception et la mise en œuvre de stratégies militaires, assorties d’un  véritable plan d’attaque, de sécurisation et de reconquête de toutes les communes sur l’axe Paoua – Bocaranga – Ngaoundaye et celui de  Paoua – Bossangoa, considérés à ce jour comme des couloirs de la mort.

Du coup, pendant tout leur séjour, s’ils n’ont pas été instruits de lever les barrières aux sorties de la ville et d’effectuer des missions de patrouille intra muros, ils sont tout simplement autorisés à quitter leur garnison, en appui aux soldats onusiens et sous leur commandement, cachés dans des véhicules blindés, au lieu de mener des actions de ratissage, à pieds et armes à la main, avançant et récupérant cm par cm ces territoires occupés, afin de créer les conditions effectives et pérennes du retour des milliers de déplacés. Dans le même temps, ils constatent souvent avec amertume et la rage dans le ventre que ces contingents onusiens sont autorisés à effectuer seuls, dans les zones occupées par les bandes armées, des missions dites d’observation et de dissuasion. Mais, au cours de ces sorties, il leur est régulièrement rapporté des contacts entre ces soldats de la Minusca  et les assaillants. Qui est con ? N’est – ce pas de cette manière qu’il faut pérenniser la présence de la Minusca, en Centrafrique,  afin de continuer de s’en mettre plein la bouche et la poche ? N’est – ce pas le sang des centrafricains qui coule in dies singulos qui doit justifier le maintien de la présence de cette force internationale ?

Pendant ce temps, tous les voyageurs individuels sans escorte sont systématiquement braqués, dépouillés de tous leurs biens, tués sans aucune forme de procès et leurs moyens de déplacement brûlés purement et simplement ; c’est ce qui est arrivé aux  six (6) enseignants en mission, à Borya, à quelques kilométres de la ville de Markounda et à un convoi humanitaire  de la CICR, composé de neuf (9)  véhicules sur le même axe quelques jours plus tard. Pendant ce temps, les affrontements se poursuivent dans toutes les communes environnantes de la ville de Paoua, avec leurs corollaires de morts, de villages incendiés et de milliers de personnes déplacées. Des hommes et des femmes abandonnés à eux – mêmes et oubliés par le régime légal et légitime de « Toudéra » et le gouvernement de son cher aîné Sarandji qui n’ont prévu aucun crédit dans la loi de finances 2018, relatif au redéploiement des faca sur toute l’étendue du territoire national.

Voilà un témoignage qui remet sur la table l’accusation du grand complot tant défendu par les professionnels des médias et dont sont victimes la République centrafricaine et le peuple centrafricain, depuis décembre 2012  avec l’attaque de la ville de Ndélé par la coalition Séléka ! Sinon comment comprendre que forte de ses 12.000 hommes, et disposant de moyens militaires impressionnants, la Minusca peine à faire rétablir la paix et la sécurité dans le pays de B. Boganda ?

Jean – Paul Naïba

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