Paoua : Silence assourdissant de Touadéra et de Sarandji sur les dernières exactions commises par le général Bahar

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PAOUA, 04 Janvier 2018(RJDH)— Plusieurs déplacés venant des communes Mia-Pendé, Babessa et Nana-Barya ont afflué ce jour à Paoua. Ces déplacés joints par le RJDH affirment vouloir échapper à l’intrusion des hommes à cheval qui tuent et blessent les habitants de ces localités. Témoignage recueilli ce matin et confirmé par des sources humanitaires de la localité. 

Cette débandade intervient suite à la détérioration de la situation sécuritaire au Nord du pays et plus précisément dans l’Ouham-Pendé qui connait un regain de violence après les attaques inter groupes armés notamment la Révolution Justice et le Mouvement National pour la Libération de Centrafrique(MNLC). On signale aussi la mort de Bahar, une figure du MNLC.  C’est dans ce contexte que la ville de Paoua accueille à son corps défendant des déplacés fuyant les exactions des hommes armés.

Un déplacé de Mia-Pendé arrivé à Paoua confirme la présence d’hommes armés à dos de cheval et décrit une scène de chaos, «les affrontements n’ont pas eu lieu proche de notre commune mais nous sommes surpris de voir les hommes armés et à dos de cheval massacrer les habitants de notre commune. Nous avons fui sans bagage pour juste sauver nos vies. Si le gouvernement ne réagit pas vite, ce sera le pire. Beaucoup de personnes sont déjà mortes et aucune réaction ni une intervention de la part du gouvernement », a-t-il déploré.

Un habitant de la localité joint au téléphone parle des blessés évacués à l’hôpital de Paoua pour des soins, «c’est vraiment douloureux ce que nous sommes en train de vivre. Des blessés continuent d’arriver à l’hôpital; des femmes qui ont perdu leurs enfants ; c’est psychologiquement insoutenable», souligne-t-il avant d’ajouter que « les sites sont actuellement en création pour accueillir ces déplacés».

Certains habitants indiquent au RJDH que des organisations humanitaires s’organisent pour apporter une réponse avec l’appui du gouvernement. «Les ONG présentes dans la localité sont en phase d’enregistrement de ces nouveaux déplacés afin de leur porter assistance», confie une autre source locale. De son côté MSF a indiqué avoir pris en charge en moins d’une semaine treize (13) blessés, lesquels sont transférés à l’hôpital de Paoua.

Depuis le début de la crise, la ville de Paoua était le symbole de la cohésion sociale, mais avec ces récents événements, la tendance est à l’installation des sites de déplacés sur lesquels va se regrouper la communauté musulmane. Option que certains observateurs ne privilégient pas et qui ne cadre pas avec la dynamique du gouvernement qui a souscrit à celle de la fermeture des sites depuis décembre 2016.

Source : RJDH

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