Paoua : M. Ziguélé, comment le « Grand MLPC » peut- il reconquérir tout l’Ouham – Pendé après la boucherie de vos alliés des 3R ?

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Des sources généralement dignes de foi émanant de l’état – major du Grand MLPC, le député de Bocaranga 3 Martin Ziguélé aurait décidé de reconquérir par tous les moyens, même mystiques, – et ce ne sera pas le député de Bozoum 2, M. Ambroise Zawa,  traînant une patte bien malade du fait d’un mauvais sort, qui nous démentirait -, toute la préfecture de l’Ouham – Pendé. Evidemment dans l’optique des prochaines échéances électorales de 2021 et comme l’avait héroïquement  bien fait et de fort belle manière, à ce même niveau de responsabilité, c’est – à – dire en tant que candidat du MLPC à la présidentielle et aux législatives, un certain Ange – Félix Patassé.

Aux fins d’atteindre cet ambitieux objectif, capital pour son long combat politique, et de faire adhérer à sa cause tout l’électorat de cette région qui est considérée comme la plus peuplée, la plus laborieuse, la plus dynamique, la plus prospère, la plus jeune et la plus prometteuse économiquement de toute la République, le successeur du Grand Camarade aurait soigneusement élaboré et préparé des actions de charme à l’endroit de toute la population du « Mont Pana ».

Il s’ agirait  dans le cadre du programme de visite à effectuer aux différents organes de base du MLPC, en vue de leur redynamisation et de leurs dotations de moyens matériels et financiers, de prévoir au même moment  des missions bien particulières, celles de reconquête de tous les villages, de toutes les communes et de toutes les sous – préfectures. Par la méthode et la stratégie communicationnelle de porte à porte et d’approche individuelle et familiale, des autorités locales, à savoir des maires, des chefs de groupes, des chefs de villages, des directeurs d’école, des maîtres – parents, des religieux, des leaders de la jeunesse, des représentantes des associations des femmes et des responsables des coopératives et organisations à buts communautaires devraient être travaillés et marqués à la culotte, pour que le moment venu tous pussent opter, comme un seul homme, pour le candidat du MLPC.

Cette politique de reconquête de la préfecture de l’Ouham – Pendé viserait tout simplement à permettre à l’ancien séminariste de Bossangoa et au polyglotte qu’est Martin Ziguélé, après tant d’années d’expériences et de luttes politiques, de tenter de rééditer l’exploit jusqu’alors jamais  inégalé de son prédécesseur,  le président Ange – Félix Patassé, originaire de cette même région que lui : remporter la présidentielle et gagner les législatives. Selon la légende et les témoins encore vivants de cette belle époque, c’est pour avoir obtenu plus de voix dans l’Ouham – Pendé que tous les autres candidats à la présidentielle, que le Grand Camarade avait contraint le général Kolingba à la défaite en 1993. Martin Ziguélé réussirait -il  à en faire autant que Patassé, l’un des monstres de la politique centrafricaine, populiste, démagogue hors pair et maître de la parole ? Rien n’est moins sûr.

En effet, selon des informations émanant généralement des sources dignes de foi, loin de remettre en cause la capacité de mobilisation du MLPC et de commettre l’imprudence de vouloir vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, il est régulièrement rapporté que non seulement il est fondamentalement trop insensé  pour l’homme de vouloir coûte que coûte s’identifier à Patassé qui a vécu dans un contexte bien particulier et à qui il ne ressemblera sans doute jamais, mais surtout l’opinion nationale et tant la courageuse population de l’Ouham – Pendé que celle de toutes les autres préfectures de la République centrafricaine, de l’est à l’ouest du sud au nord,  dont il sollicitera bientôt le suffrage n’ont jamais accepté, d’abord, son alliance avec le régime autocratique, clanique et manifestement prédateur du président Touadéra, ensuite, son indéfectible soutien à l’Accord de Khartoum signé entre le gouvernement et les GA, et enfin, ses accointances régulières avec les bourreaux de ses électeurs que sont les 3R. Des 3R qui ont malheureusement  fait parler d’eux en mal, un jour seulement après son interview sur RFI  dans laquelle il a exprimé de vives voix  sa farouche et totale détermination à soutenir l’Accord de Khartoum !

Et justement sur ce dernier point,  au lendemain des tueries qui ont été perpétrées, le 21 mai 2019, dans les villages Lemouna, Koundjili, Djoumdjoum, Bohong et Autres, ayant fait plus d’une soixantaine (60) de morts, selon les dernières révélations, et après sa visite sur le terrain en compagnie des membres du gouvernement, de la Minusca et de représentants d’organismes humanitaires, des voix ne cessent de se lever pour lui demander de choisir dès maintenant son camp, s’il veut encore jouer un rôle politique dans ce pays. Et choisir son camp n’est rien d’autre que de se séparer dès aujourd’hui de celui avec qui il a cogéré les affaires de la cité, depuis le 30 mars 2016 à ce jour, d’une part, et de demander la neutralisation de Siddiki Abbas et de tous ses hommes sans exclusive et l’annulation de son décret de nomination, d’autre part.

Voilà de si  difficiles questions auxquelles le président du MLPC est contraint de répondre hic et nunc, s’il veut reconquérir tout l’Ouham – Pendé et tenter de bien se positionner pour les prochaines échéances électorales !

Jean – Paul Naïba

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