Paoua : les facas prises en otage par la Minusca et empêchées de manœuvrer

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La situation sécuritaire dans la laborieuse et vaillante préfecture de l’Ouham – Pendé, située dans le nord de la République centrafricaine, ne cesse de se détériorer tous les jours que Dieu fait sur cette terre des hommes.

A l’image de toutes ces puissantes vagues déferlentes qui s’abattent depuis plusieurs mois sur d’autres préfectures représentant à ce jour plus de 80% du territoire national, elle est victime de la folie meurtrière et aveugle des bandes armées sans foi ni loi se réclamant du mercenaire tchadien, communément appelé général Bahar et  appartenant à l’aile dissidente du MPC du seigneur de guerre, Mahamat Al – Katim, gouverneur général de la préfecture de la Nana – Gribizi.

En effet, attaquée un beau matin, il y a aujourd’hui plus de  deux (2) mois, suite à des violents et sanglants affrontements entre eux et les combattants de la RJ d’Armel Sayo, ses populeuses, vivantes et prospères communes ne sont plus qu’un champ de cimetière et des  tas de ruines, de désolation, de pleurs, de larmes et de deuils.

Abandonnées à elles- mêmes par le président Touadéra, pourtant démocratiquement et massivement élu, et le gouvernement de son cher aîné Sarandji, au nom de leur fameuse politique de la main tendue aux égorgeurs et aux assassins, et livrées à la merci de ces bandes armées et des seigneurs de guerre, ayant tout perdu, leurs populations ont été contraintes, avec quelques objets de fortune sur la tête, de trouver refuge au centre – ville. Plus de 65.000 déplacés pour certains,  plus de 100.000 pour d’autres qu’il fallait impérativement  loger, soigner, nourrir et réconforter.

Seuls étaient et sont  encore visibles dans les villages, grâce aux témoignages probants de rares humanitaires qui s’y sont risqués, des personnes du 3ème âge, malades et incapables de marcher et leurs petits – fils. Tout autour et partout des odeurs pestilentielles émanant des corps sans vie, en décomposition et servant désormais de mets aux chiens et  à des porcs errants.

Une situation catastrophique et apocalyptique devant laquelle la Minusca, à la demande des députés de la région, de la société civile et du gouvernement, à décider de réagir, en associant  les forces armées centrafricaines à ses missions de sécurisation de la zone, en vue de favoriser un retour progressif de ces déplacés. Une décision unanimement saluée et encouragée par le peuple centrafricain, épris de paix, de sécurité et de justice. Une décision fortement soutenue par tous les combattants de la liberté qui pensent que la seule solution à la crise centrafricaine actuelle n’est autre chose que le recours aux forces armées centrafricaines et à l’usage de la force, sous le chapitre VII de la charte de l’Onu, contre toutes ces bandes armées et les seigneurs de guerre.

Seulement voilà, depuis leur entrée triomphale dans la ville de Paoua, personne n’ a vu les faca sortir de leur garnison pour  mener de vigoureuses et dures opérations  de sécurisation pour la  reconquête de ces grandes communes et de ces nombreux villages désertés, en appui aux soldats de la Minusca, sur l’axe Bocaranga / Ngaoundaye et sur l’axe Bossangoa, communément appelé « le couloir de la mort ». Pis, les éléments du brave capitaine Gambi sont tout simplement chargés d’effectuer, sans armes, des patrouilles intra muros et de lever les barrières aux sorties, comme s’ils n’étaient que de simples auxiliaires de la police ou de la gendarmerie. Un acte avéré d’humiliation et d’insulte à la grande muette nationale, à la République et au peuple centrafricain qui doit être vivement dénoncé quel qu’en soit le prix à payer.

Mais, comment voudriez – vous qu’il puisse en être autrement tant Touadéra et  le gouvernement de son cher aîné Sarandji n’ont aucune volonté de pacifier le territoire, et de ce fait n’ont inscrit dans la loi de finances 2018 aucun crédit pour l’achat des armes et des équipements militaires, nécessaires à leur déploiement sur le terrain, aucun crédit pour le transport des troupes, aucun crédit pour leur assistance médical et sanitaire, aucun crédit pour les renseignements généraux et aucun crédit pour la logistique ? Comment voudriez – vous que nos partenaires puissent nous respecter, nous prendre au sérieux et nous venir effectivement en aide, alors que dans le même temps ces deux comparses ont fait augmenter par 300% et 500% le montant de leurs fonds spéciaux et de leurs dépenses additionnelles ? Comment voudriez – vous que la Minusca puisse aider effectivement et efficacement les faca à imposer dans nos communes la paix et la sécurité, synonymes incontestables et incontestés de la fin de sa mission et de son départ de la terre centrafricaine ? Ne sont – ce pas d’ailleurs la persistance de cette crise et le sang des centrafricains qui justifient tous les jours sa raison d’être et sa présence en Centrafrique ?

A Touadéra qui a été démocratiquement  élu et qui a l’impérieuse obligation de rendre un jour des comptes à ses électeurs, de répondre à ces pertinentes questions. Mais qu’il y réponde ou qu’il n’y réponde pas, la situation dans la ville de Paoua ne s’est guère améliorée depuis le déploiement des faca.

 Dans ses communes, les éléments du général Bahar et les combattants de la RJ continuent de s’affronter. Dans ses communes, l’on continue de tuer, de voler, de violer et d’incendier des maisons et greniers. Dans ses communes, l’on continue  de s’opposer vivement  à l’autorité de l’Etat et à la renaissance de la  vie. Pour la simple raison que les ennemis de la paix et les liquidateurs de la République ont décidé de prendre en otages les faca et de les empêcher de vaquer à leurs missions de défense de l’intégrité du territoire nationale, de protection des biens et des personnes et de préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat, pour que perdure à jamais la crise.

 Réveillons – nous ou préparons  nous tous à mourir un à un   avant que Touadéra et ses complices n’aient  définitivement achevé de vendre la RCA et l’âme du peuple centrafricain au diable  !

Gaspard Koyatémo

 

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