Paoua : les déplacés de Bémal de retour chez eux malgré l’insécurité ambiante

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Les déplacés de la région de Paoua rentrent chez eux Neuf mois après la crise qui a secoué une partie du grand Nord. Neuf mois après la crise qui a secoué une partie du grand Nord de la Centrafrique, le calme revient progressivement dans la sous-préfecture de Paoua. Reportage à Bemal et Betoko où des déplacés retrouvent leur village.

Le marché de Bemal revit.Ses vendeuses sont de retour, les discussions vont bon train.
Il y a encore quelques mois Bemal, situé à une cinquantaine de kilomètres de Paoua, était un village fantôme. Aujourd’hui, la quasi-totalité de ses quelques 5000 habitants sont rentrés chez eux. Mais la prudence reste de mise.

« On ne peut pas aller loin, c’est ça notre problème, c’est les massacres, explique Michel, commerçant à Bemal. Maintenant que nous sommes là, les Seleka sont proche de nous ici, au niveau de Bingui, et ils sont en train de déranger, on ne peut pas aller en brousse, on reste seulement dans le village. Au niveau de Betaka, Bedam, Bingui, il y a des problèmes. »

Bemal a subi de plein fouet, en décembre et janvier derniers, les affrontements entre les groupes armés, MNLC et RJ. Tous les villages autour de la sous-préfecture de Paoua se sont alors vidés de leur population, certains ont même été incendiés.

La case de Roland Biorou a été reconstruite. Mais il ne peut plus aller au champ, comme avant. Trop dangereux. Il survit donc en cultivant du maïs et du sorgo dans son jardin: « Nous n’avons pas de quoi nous nourrir, pas de literie, ni de draps. Si on tombe malade, il faut aller à Betoko pour se soigner et ce n’est pas facile d’obtenir des médicaments, déplore-t-il. Nous avons beaucoup de problèmes. Et si tu te déplaces loin du village, tu vas croiser les ennemis et ils vont te tuer. »

Les violences dans cette région du Nord-Ouest de la Centrafrique avaient poussé plus de 65 000 personnes sur les routes. Aujourd’hui, il reste moins de 2000 déplacés.

Une victoire, pour les humanitaires actifs dans le pays.

« Nous sommes tous mobilisés pour la réussite de ce retour parce que le retour réussi à Paoua, c’est aussi un message qui est très important par rapport à tous les autres déplacés ailleurs, veut croire Najat ROCHDI, coordinatrice jumanitaire de l’OCHA, en RCA. On voudrait porter Paoua, l’expérience de Paoua, le courage de Paoua, la résilience des populations de Paoua, la mobilisation des acteurs de Paoua pour leur dire oui, c’est possible. Oui on peut le faire, si vous le voulez on va le faire avec vous, et on va y arriver! »

L’autorité de l’Etat centrafricain reste cependant, ici, à reconstruire.
A l’image du commissariat de Bémal ou de sa mairie. Les FACA patrouillent dans la zone mais l’insécurité demeure en périphérie des villages.

ANI Avec AFP

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