ONU : Déclaration de la présidente du Réseau pour le leadership de la femme en Centrafrique devant le conseil de sécurité

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Mme EKOMO LINA, Présidente du Réseau pour le leadership de la femme en Centrafrique (RELEFCA), a fait état d’une véritable « culture de la violence criminelle » dans son pays.  La population est prise en étau entre la rébellion, l’armée nationale, les mercenaires et des milices qui sèment la terreur et la mort, a-t-elle alerté, dénonçant en particulier les tueries de masse perpétrées par la Coalition des patriotes pour le changement centrafricains (CPC) mais aussi par l’armée nationale et les milices du régime appelées « requins ».  Ces dernières exercent des menaces physiques à l’encontre des opposants, torturent à mort des citoyens et enlèvent et assassinent les personnes qu’elles ciblent.  Si le déploiement des alliés du régime dans les provinces a d’abord été bien accueilli par les populations, qui y voyaient l’espoir de mettre fin à l’activisme des groupes armés, très vite il s’est transformé en graves inquiétudes, a-t-elle expliqué, évoquant des violations massives des droits humains.  Mme Lina s’est dite scandalisée par le déni de la situation sociopolitique et sécuritaire extrêmement dangereuse qui prévaut dans son pays.  Lançant un cri d’indignation au nom des nombreuses victimes innocentes de RCA, elle a rappelé que les femmes ont participé, en mars dernier, au dialogue républicain pour contribuer à la baisse des tensions.  Elle a toutefois déploré que le caractère non inclusif de ce dialogue n’ait pas favorisé des discussions de fond sur les vrais problèmes du pays.  Le seul message qui en ressort est la détermination du régime à réviser la Constitution en vue d’étendre le mandat présidentiel, a-t-elle relevé, parlant d’une « occasion manquée ».

Sur le plan social, a poursuivi Mme Lina, tous les indicateurs sectoriels sont dans le rouge.  Plus de la moitié de la population centrafricaine vit dans l’insécurité alimentaire et l’accès aux soins de santé primaires est difficile.  De plus, les écoles ne fonctionnent pas dans de nombreuses régions et l’aide humanitaire est rare dans les zones touchées par la violence armée.  Malgré les appels de détresse des femmes dirigeantes dans l’arrière-pays, aucune réponse n’est venue des autorités nationales, a regretté la militante.  Dans ce contexte, qui voit la société civile réduite au silence et soumise à des intimidations, la majorité à l’Assemblée nationale soutient le régime politique en place et les scandales de corruption et d’achat de voix des députés deviennent une pratique courante, a-t-elle encore dénoncé.  À ses yeux, tous les ingrédients politiques, socioéconomiques et sécuritaires sont réunis pour plonger son pays dans le chaos, et ce, malgré l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine et les efforts déployés par l’ONU, l’Union africaine (UA), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Conférence internationale sur la région des Grand Lacs (CIRGL).  Pour y remédier, elle a appelé le Conseil de sécurité à considérer la République centrafricaine comme une « situation d’urgence » nécessitant des « mesures d’urgence ».  Parmi celles-ci, elle a cité la condamnation d’un mode de gouvernance caractérisé par une violence généralisée contre la population, les partis politiques d’opposition, les groupes ethniques et les dirigeants de la société civile.  Elle a également plaidé en faveur d’un « cadre de concertation des forces vives de la nation », sous observation de l’ONU et de l’UA.  Enfin, elle a souhaité que la société civile ait accès à cette concertation et que les femmes puissent y jouer un rôle moteur dans l’intérêt de la population.

Source : Onu

 

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