Nation : Plus de 850 millions de Francs CFA pour la fête mais un stade 20.000 places vide !

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Tel est le triste constat fait par les lanceurs d’alerte et tous les combattants de la liberté et de la démocratie, au lendemain de la célébration à grandes pompes par le président de la République, Faustin Archange Touadéra et son premier ministre, Simplice Matthieu Sarandji, de leur premier anniversaire de brillantissime élection à la magistrature suprême de l’Etat et de prise de pouvoir.

En dépit d’un budget de plus de 850 millions de Francs CFA très certainement extraits de la caisse du trésor public puisque personne d’entre les deux n’est un chef d’entreprise ni à la tête d’un holding employant plus de 10.000 employés, comme Donald Trump aux USA, avec des chiffres d’affaires dépassant les centaines de milliards de Francs CFA par an, et malgré une offensive communicationnelle et technologique via ART sans  précédent et défiant toutes les concurrences invitant les gens à se rendre massivement au stade 20.000 places pour écouter le discours – bilan du président de la République, il n’ y aurait eu finalement pas grand monde à ce rendez – vous historique pour les organisateurs et leurs hôtes de marque.

 En effet, selon des informations dignes de foi en notre possession et de gentilles indiscrétions de certains invités, à l’exception de la tribune officielle où se seraient retrouvés assis les membres du cabinet présidentiel, le représentant du président de l’assemblée nationale toujours en mission en dehors du pays, les membres du cabinet de la primature, les membres du gouvernement, les présidents et les représentants des partis politiques alliés, les présidents et les membres des nombreux comités de soutiens à la candidature du Pr Touadéra, évidemment toutes les cohortes d’organisations des femmes et de la jeunesse et des bandes de partisans, de laudateurs, de sympathisants et des mangeurs à tous les râteliers, toutes les autres tribunes situées en face de la Fateb jusqu’au stade omnisports seraient restées étrangement  vides. Comme le prouvent les images largement diffusées par un confrère – photographe sur les réseaux sociaux. Des images qui parlent d’elles – mêmes et qui sont plus illustratives de la réponse du peuple à la célébration de cette fastueuse et fastidieuse cérémonie. Un peuple dont le cœur n’est pas à la fête.

Malgré plus de 20 carcasses des bœufs tués et distribués dans les 8 arrondissements et les communes de Bimbo et Bégoua, les billets d’argent remis par des intermédiaires aux maires et chefs de quartiers, malgré les bus loués et prépositionnés pour transporter les invités et malgré la gratuité de l’entrée du stade, il n’y aurait pas eu d’engouement de la part de la population. Et le stade serait resté à plus de 80% vide. Comment après seulement un an d’exercice du pouvoir, Touadéra et les siens n’ont – ils pas réussi à faire drainer un grand monde à cette cérémonie, en dépit d’importants moyens déployés ? Patassé empêché par Bozizé en 2010 de quitter son domicile avait fait remplir ce stade comme le Pape François 1er l’a fait lors de son séjour à Bangui. Même lorsque l’entrée est payante, une rencontre de match de Foot ball entre l’As Tempête Mocaf et Olympe Réal fait généralement mobiliser plus de supporters que ces badauds et ces sympathisants de Touadéra qui étaient ce jour – là. Attention, M. le président, il y a un problème ! Pris en otage par un groupuscule de fêtards sans foi ni loi, Vous ne seriez plus en odeur de sainteté avec le peuple. Quelque chose va mal entre Vous et le peuple centrafricain. C’est pourquoi, le ressort du capital de confiance qui existait entre les deux (2) amoureux il y a deux ans et qui s’était exprimé par un plébiscite autour de sa candidature,  serait définitivement rompu.

Par conséquent, de l’avis des lanceurs d’alerte et de tous les combattants de la liberté et de la démocratie, c’est un signal très fort que le peuple centrafricain vient de lancer, en boudant de sa présence massive cette cérémonie très haute en couleurs, à l’endroit de celui à qui il a confié il y a à peine une année la gestion quotidienne de sa destinée.

Un message de désintéressement, de mécontentement, et de désespérance. Un message clair et net de divorce. Un signe de maturité du peuple centrafricain qui refuse désormais de vendre son âme au diable contre des morceaux de viande faisandée, de tronquer sa liberté contre des billets de banque, et de perdre sa dignité pour des peccadilles. Un peuple qui refuse de revenir en arrière et de subir les affres de la salissure comme jadis à l’époque du général d’opérette, François Bozizé dont la plupart des lieutenants sont revenus aux affaires et dont les méthodes servent aujourd’hui de mode de gestion à Touadéra et à son gouvernement.  

Ce qui signifie que ce peuple non seulement ne se reconnait plus dans l’homme qu’il a massivement élu de l’est à l’ouest du nord au sud mais surtout est totalement dépité de son incapacité totale et de celle de son gouvernement à répondre à ses besoins prioritaires que sont la sécurisation du pays et la sécurité, la restructuration et la réhabilitation des forces armées centrafricaines, le redéploiement de l’administration civile et militaire sur toute l’étendue du territoire, le désarmement de tous les seigneurs de guerre et de toutes les bandes armées, le retour des milliers des personnes déplacées, la restauration de l’autorité de l’Etat et la renaissance de la République.

Au lieu d’agir comme une mère – poule qui couve ses poussins, en prenant sur lui la responsabilité et le courage politique d’assurer la défense de l’intégrité du territoire national, en sa qualité de chef suprême des armées et conformément à sa prestation de serment sur la constitution, la protection de la population civile et de veiller à la préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat,  l’homme a préféré d’abord composer avec tous les bourreaux du peuple d’hier et des hommes politiques indépendants déconnectés des réalités du pays qui ont obtenu 0% lors du dernier scrutin présidentiel et dont les consciences et les mains sont négativement surchargées du sang des centrafricains, ensuite tendre la main à tous les seigneurs de guerre et à toutes les bandes armées au nom de la politique de la réconciliation nationale, et enfin se soumettre au diktat de la communauté internationale et de la Minusca qui ne cessent de tirer profits du malheur et de la mort des milliers des centrafricains et qui ont intérêt à ce que cette crise ne prenne pas fin un jour.

En agissant ainsi, il ne pouvait que rien faire comme il n’a rien pu faire en une année. Du coup, il ne pouvait que faire scier la branche d’arbre sur laquelle il a été installé par ce peuple qui ne peut pas accepter de prendre part à un grand festin, alors qu’à Damara, les éléments des Anti- Balaka continuent de tuer, à l’exemple de cette commerçante de viande boucanée et de son chauffeur de taxi, qu’Ali Darass sévit toujours à Bambari, que Sidiki fait sa loi à Koui, que plus de 70% du territoire sont contrôlés par des bandes armées et que des milliers de centrafricains sont obligés d’abandonner leurs habitations pour trouver refuge en brousse et y vivre comme des animaux. Se rendre à cette cérémonie serait aller festoyer sur leurs souffrances, cracher sur leur sang et marcher sur leurs tombes.

Un signal fort et éminemment responsable et digne d’un peuple meurtri à l’endroit de son élu !

Jean – Paul Naïba

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