Nation : Nourreldine Adam et Abdoulaye Hissène arrêtés par les autorités tchadiennes ?

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Selon des informations de sources généralement dignes de foi, le seigneur de guerre Nourreldine Adam, responsable autoproclamé du FPRC et son homme de main Abdoulaye Hissène, auraient été arrêtés par les autorités tchadiennes, à la frontière du Tchad et de la République centrafricaine. Sitôt appréhendés, ceux – ci auraient été transférés à  N’djamena et seraient détenus au moment où ces lignes sont en train d’être tracées dans un lieu tenu hautement secret.

Cette nouvelle arrive quelques jours après la publication du Rapport Mapping dans lequel le Tchad et son armée sont accusés d’avoir commis des exactions et d’actes de graves atteintes aux droits humains en Centrafrique de 2003 à ce jour. De ce fait, il est établi que ce pays frère serait à l’origine de la crise actuelle et de sa persistance que ne cesse de connaitre la République centrafricaine, avec ses lots quotidiens de malheurs, de deuils et de larmes.

Il faut aussi souligner que ce rapport a été vivement critiqué par les autorités tchadiennes qui ont vainement tenté d’empêcher sa publication. Evidemment une fois rendu public, M. Ahamat Mahamat Hassan, ministre tchadien de la justice, est immédiatement monté au créneau pour dénoncer son contenu. Mais, il y a quelques jours, ce dernier au nom de son gouvernement vient de faire un volte – face spectaculaire, d’annoncer l’interdiction du territoire tchadien à M. Abdoulaye Hissène et le gel de ses avoirs et de le déclarer persona non grata au Tchad. 

Si la nouvelle d’arrestation de M. Abdoulaye Hissène et de son mentor Nourreldine Adam venait à s’avérer exacte,  ce serait alors un véritable appel de pied que le président tchadien vient de faire à l’endroit de  son frère centrafricain Touadéra dépassé par la crise sécuritaire. Un appel de pied qui lui était clairement et limpidement lancé lors de l’interview de Déby sur TV5/RFI et autres, lorsqu’il n’avait pas hésité un seul instant à déclarer urbi et orbi que c’est la France qui a donné des grenades et des kalachnikovs aux Antibalaka et a monté de toutes pièces le caractère interconfessionnel de la crise actuelle.

Ceci étant dit, ce brusque revirement de la politique tchadienne de soutiens multiples et multiformes accordés à ces responsables de la Séléka devrait non seulement être pris très au sérieux par les autorités centrafricaines mais surtout leur servir de solides arguties, à travers une immédiate offensive communicationnelle et diplomatique, à la mise en œuvre de la ferme volonté du peuple centrafricain d’en finir définitivement avec tous les seigneurs de guerre et des bandes armées qui occupent plus de 70% du territoire national.

Cette considération est d’autant vraie que cette mesure à l’endroit du rebelle centrafricain Abdoulaye Hissène viserait tout simplement  à prouver la bonne volonté des autorités à laver leur image souillée dans le Rapport Mapping et à contribuer un tant soit peu au retour de la sécurité et de la paix en terre centrafricaine. Mais cette lueur d’espoirs ne pourrait devenir une réalité visible et lisible que si Touadéra et son gouvernement veuillent bien avoir le courage politique de saisir ce moment opportun pour demander officiellement au Tchad de donner plus de formes à cette sanction prise en l’encontre d’Abdoulaye Hissène, en engageant effectivement le contrôle effectif de ses frontières avec la Rca, en menant une lutte implacable contre tous les seigneurs de guerre centrafricains et leurs complices tchadiens, et en exigeant de force le rapatriement dans leurs pays de tous les mercenaires qui utilisent tous les jours son territoire pour déstabiliser le régime de Touadéra.

Malheureusement, de l’avis de tous les combattants de la liberté et de la démocratie, Touadéra et son gouvernement peinent à faire asseoir leur autorité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, n’ayant pas d’alternative convaincante à la crise actuelle. Par conséquent, il leur serait très difficile d’ouvrir la bouche – si ce n’est que pour manger – et d’user du droit à la parole, au nom du droit international pour défendre les intérêts de la République et du peuple centrafricain. C’est  vraiment dommage !

Jean – Paul Naïba

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