Nation : Mission FMI : M. Dondra, où avez – vous trouvé ce chiffre de 8% de PIB d’ici fin 2017 ?

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Le FMI doit avoir une baguette magique pour sortir de sa besace des chiffres complètement irréalistes sur l’économie centrafricaine. Car comment comprendre qu’un pays par terre, sans sécurité quasi aucune, dépendant à 100% de l’aide extérieure puisse afficher un taux de PIB de 8% ?

Mystère et boule de gomme !

Les partenaires financiers de la RCA se dérobent les uns après les autres, les promesses d’aide, majoritairement en sont restées au stade de promesses, et pourtant, en dépit de tout cela, le FMI voit en la RCA un pays économiquement dynamique.

A Bangui, Samir Jahjah son chef de division adjoint du département Afrique a déclaré :  « […] Le bilan est positif. Pour notre mission, nous avons très bien travaillé avec le ministère des finances, et avec le ministre, pour essayer de renforcer le programme économique du gouvernement. […] L’objectif principal du programme est de rétablir la capacité de ce gouvernement à mobiliser des recettes, qui permettront au gouvernement de mettre en œuvre, sa politique économique et sociale.
Le niveau des recettes au sortir de la crise est de 5% du PIB. Les recettes pour parler plus clairement, étaient insuffisantes pour payer les salaires, les pensions et les besoins sociaux de la population. Il n’y avait pas assez de recettes pour payer ces dépenses de base. Aujourd’hui, on est passé à presque 8% du PIB, c’est une bonne performance de gagner 3 points de %. Les salaires et les pensions sont couverts maintenant. L’Etat peut sur ses propres ressources couvrir ses dépenses, mais maintenant, il faut s’attaquer à l’étape suivante, comment mettre l’investissement public en marche, le rôle de l’Etat à Bangui, mais également dans le reste du pays et aussi sécuritaire. »

LA COMMUNIQUE FINAL DE SAMIR JAHJAH SUR SA VISITE A BANGUI

« L’équipe des services du FMI et les autorités centrafricaines ont eu des entretiens sur les évolutions économiques récentes en République centrafricaine et sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre du programme appuyé par la FEC.

« L’équipe du FMI est parvenu à un accord au niveau des services du FMI avec les autorités sur les politiques économiques et financières qui pourraient sous-tendre l’approbation de la deuxième revue du programme triennal appuyé par la FEC. Le programme économique du pays est globalement sur la bonne voie.
Pour 2016, la plupart des critères de réalisation quantitatifs ont été observés. La mise en œuvre des repères structurels du programme est dans une large mesure sur la bonne voie.
En termes de perspectives, les autorités demeurent engagées à prendre toutes les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs clés dans le cadre du programme appuyé par le Fonds, notamment a travers l’augmentation des dépenses sociales, l’accroissement des investissements publics et le relèvement des recettes intérieures.

« La détérioration de la situation sécuritaire a porté atteinte au commerce, à l’agriculture et au secteur minier au quatrième trimestre de 2016, ce qui a réduit le taux de croissance de 2016 à 4,5 %, légèrement inférieure aux prévisions initiales. L’inflation est estimée à 4.6 %. La croissance en 2017 est projetée à 4.7 %, en partant de l’hypothèse que le dialogue avec les groupes armés permettra de réduire la violence et les destructions, favorisant ainsi un rebond des investissements publics et privés.
Le développement du secteur privé dépendra des mesures prises par les autorités en vue de rationaliser les taxes parafiscales, d’éliminer les exonérations ad-hoc et de procéder à l’apurement des arriérés de l’Etat à l’égard des petites et moyennes entreprises. L’inflation annuelle moyenne devrait baisser pour s’établir à 3,8% en 2017, grâce à une reprise de la production agricole.

« L’équipe du FMI incite les autorités à maintenir, voire accélérer la dynamique des réformes en vue d’améliorer la mobilisation des recettes intérieures et la gestion des dépenses publiques.
En outre, la mission incite également les autorités à limiter le recours aux emprunts, y compris les prêts hautement concessionnels, afin d’assurer la viabilité de la dette. Plus particulièrement, la mission a échangé avec les autorités sur les mesures destinées à renforcer le système fiscal, rationaliser les prélèvements extrabudgétaires, renforcer l’administration des recettes, rattraper les manques à gagner des recettes douanières, améliorer le suivi de l’exécution budgétaire, et accélérer l’apurement des arriérés intérieurs, et notamment la dette sociale.

L’équipe du FMI a rencontré le Président Touadéra, le Ministre des Finances et du Budget, M. Dondra, le Ministre de l’Economie, du plan et de la coopération, M. Moloua, le Directeur national de la BEAC, M. Chaibou et les hauts fonctionnaires de ces ministères ainsi que les partenaires au développement.

L’équipe tient à remercier les autorités de leur hospitalité chaleureuse, de leur excellente collaboration et de la qualité des échanges. »

FANTASMES ET HYPOTHÈSES

Selon le FMI, la croissance en 2017 en RCA est projetée à 4.7 %, en partant de l’hypothèse que le dialogue avec les groupes armés permettra de réduire la violence et les destructions, favorisant ainsi un rebond des investissements publics et privés.

L’inflation annuelle moyenne devrait baisser pour s’établir à 3,8% en 2017, grâce à une reprise de la production agricole.

Une question majeure reste en suspens : Mais d’où Mr JAHJAH détient-il ses chiffres sur la RCA, notamment ceux de ce miraculeux bond du PIB à 8% pour 2017 ?

En vérité, tout comme le chiffre fantaisiste de 5% de PIB durant la Transition politique, ce miraculeux 8% est tout aussi farfelu. Juste une simple projection, ne reposant sur aucune réalité concrète. Comment d’ailleurs le FMI pourrait-il collecter les données pour bâtir le taux de PIB dans ce pays dont les 70% du territoire échappent au contrôle de l’Etat et de ses agents collecteurs ?

© Observatoire Centrafricain Economique et Social

Source : LNC

NB : Nous reviendrons dans notre prochaine parution sur ce dossier pour mettre à nu ce qui n’est autre chose qu’un gros mensonge d’Etat et demander à M. Dondra, directeur général sortant du Fagace, et actuellement ministre des finances et du budget de ne plus continuer de prendre des centrafricains comme des cons !

La Rédaction

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