Nation : M. Touadéra & M. Méckassoua, qui veut liquider les partis politiques et assassiner la démocratie dans ce pays ?

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Telle est la question qui ne cesse de fuser depuis quelques jours de toutes parts et de se répandre comme une traînée de poudre dans la ville de Bangui, émanant des sources généralement dignes de foi et très proches des principaux partis politiques tant de la majorité présidentielle que de l’opposition. Une question qui se murmure dans les organisations internationales, les représentations diplomatiques, les grandes chancelleries et les Ongs.

En effet, selon ces sources, des dispositions techniques seraient en train d’être prises par le bureau actuel de l’assemblée nationale avec l’expertise de la cour constitutionnelle et insérées dans le projet du nouveau règlement intérieur, afin de permettre à un député de pouvoir librement démissionner de son parti politique tout en continuant de se prévaloir de son statut de député, au motif qu’une fois élu, celui –ci jouirait pendant toute la durée de son mandat de la qualité de député de la nation et de représentant du peuple. Une manière claire et nette pour les indépendants, à savoir le président de la République, Faustin Archange Touadéra, le président de l’assemblée, M. Karim Meckassoua et le premier ministre, M. Simplice Matthieu Sarandji pour ne citer que ceux – là, qui n’ont aucune base politique mais qui sont aujourd’hui aux commandes de la gestion des affaires de la cité, de contourner les dispositions du précédent règlement intérieur attribuant exclusivement la paternité de tout siège à l’assemblée nationale non pas au député qui n’est qu’un mandataire mais à son parti qui dispose de la plénitude du pouvoir de le mandater et de le démettre ou de le contraindre à démissionner au profit de son suppléant.

Une terrible bombe visant à faire sauter ce verrou qui aurait évidemment provoqué l’ire de tous les présidents des principaux partis politiques et aurait déjà fait l’objet de plusieurs rencontres et réunions de concertation entre les concernés, c’est – à – dire les partis politiques ayant des députés siégeant effectivement à l’assemblée et y devant défendre leurs intérêts, leurs idéaux et leurs valeurs. Si cette information venait à s’avérer exacte en prenant forme à travers les dispositions du nouveau règlement intérieur de l’assemblée nationale, alors l’on assisterait sans ambages et sans fioritures à un véritable coup d’état contre les partis politiques sous le label desquels ils ont été élus.

Un acte éminemment attentatoire à la démocratie chèrement acquise et au prix de durs sacrifices qui devra non seulement être vigoureusement dénoncé et condamné, mais surtout être énergiquement combattu. Un acte qui sonnera tout simplement la mort de tous les partis politiques et contraire aux dispositions de la constitution du 30 mars 2016 et de l’ordonnance de 2005 relative aux partis politiques. D’abord, un acte politiquement dangereux dont la responsabilité incomberait incontestablement au président Touadéra et dont les prémices ont été visibles à travers le débauchage des militants et des militantes de certains partis politiques et leurs nominations à des postes de responsabilité dans le gouvernement et à la primature sans l’autorisation préalable de leur bureau politique et de leur leader. Ensuite, un acte politiquement dangereux dont la responsabilité incomberait au président de l’assemblée nationale, Karim Meckassoua, candidat indépendant, qui n’a pas pu obtenir 5% au dernier scrutin présidentiel mais qui à grands coups d’espèces sonnantes et trébuchantes aurait acheté le vote des députés élus sous le label desquels ils ont été souverainement élus, de l’est à l’ouest du sud au nord. Ce qui est une menace permanente ou un facteur important de déstabilisation des partis politiques et un vecteur de leur liquidation pure et simple et sans aucune forme de procès.

Du coup, ces deux (2) personnalités de la République verraient bien d’un bon œil l’adoption de ce nouveau règlement intérieur, et s’en useraient allègrement et sans gêne pour liquider toute opposition démocratique en vue de disposer toujours de la majorité à l’assemblée nationale et d’en profiter à la longue pour créer leur parti politique. Qui est con ?

Aux partis politiques dont le but est d’animer la vie politique, de conquérir le pouvoir et de le gérer démocratiquement aussi longtemps que possible, de s’élever le moment venu contre ce coup d’état pour l’avènement ou l’institutionnalisation du royaume des Troglodytes, comme  Montesquieu l’avait dit dans Les Lettres persanes en 1721. «  Il y avait, écrivait Montesquieu, un petit peuple appelé Troglodyte….Tous les particuliers convinrent qu’ils n’obéiraient plus à personne ; que chacun veillerait uniquement à ses intérêts, sans consulter ceux des autres. Cette résolution unanime flattait extrêmement tous les particuliers. Ils disaient : « Qu’ai – je à faire d’aller me tuer à travailler pour des gens dont je ne me soucie point ? Je penserai uniquement à moi. Je vivrai heureux : que m’importe que les autres le soient ? Je me procurerai tous mes besoins ; et, pourvu que je les aies, je ne soucie point que tous les autres Troglodytes soient misérables ». Ce royaume que Touadéra et Méckassoua veulent et voudraient bien imposer à tout un peuple…

Kassa mo Ngonda

 

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