Nation : M. Touadéra, faites publier la convention dûment signée par vous à Bruxelles au nom du peuple centrafricain !

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N’en déplaise aux thuriféraires du régime et à leurs laudateurs fieffés à la recherche des gains faciles et des besoins alimentaires sans se soucier du peuple et de sa destinée, M. Touadéra a été brillamment élu par une grande large majorité des centrafricains pour leur avoir promis la rupture, le changement, l’alternance générationnelle et un avenir radieux et plein d’espoirs.

Du coup, il est tenu non pas par l’obligation des moyens comme le disent les juristes, mais  plutôt par celle des résultats, conformément aux dispositions de la constitution du 30 mars 2016, sur laquelle il a prêté serment et aux principes fondamentaux de la démocratie. Des principes selon lesquels, le pouvoir appartient au peuple qui l’exerce par le choix de ses dirigeants à travers le vote, et qui doit, en tant que citoyen, avoir un droit  de regard sur la manière dont ses voix sont utilisées.  Ce qui signifie que rendre compte régulièrement de leurs actions est une obligation légale de première nécessité pour Touadéra et tous les élus de la nation.

Plus de 2 mois après la table ronde de Bruxelles autour de laquelle trop de bruit a été fait, qui a accouché de fortes annonces spectaculaires d’un montant de plus de 2,3 milliards de dollars mais dont on attend vainement les premiers décaissements, c’est ce que veulent rappeler aujourd’hui avec force au président de la République et les autres élus qui l’entourent et qui l’ont accompagné à Bruxelles, sur les fonds du contribuable centrafricain. Car exceptés les élus qui le font rarement, lors des sessions parlementaires, le chef de l’État est loin de reconnaitre ses principes et  d’y obéir. A l’exemple de la convention dûment signée à Bruxelles avec les bailleurs de fonds, au nom du peuple centrafricain. Une convention autour de laquelle il n’a pas beaucoup communiqué, comme s’il voulait cacher quelque chose au peuple et dont les principales clauses non seulement n’ont pas fait l’objet d’une large  publication, mais surtout  n’ont pas été présentées et expliquées directement au peuple ou à ses représentants. Un silence qui ressemble aujourd’hui étrangement à un acte de subornation et qui ne peut que constituer un acte de flagrante violation des principes sus évoqués. Ce qui est grave dans une démocratie. Une faiblesse qui est résumée en ces termes par un centrafricain, dépité et fatigué d’attendre les première retombées de cette convention : « C’est, pour nos dirigeants et le président Touadéra, une obligation légale et constitutionnelle de rendre des comptes sur leurs réalisations, d’une manière générale, et sur ce qui a été dit et signé à Bruxelles. Ne pas s’acquitter de ce devoir, c’est faillir tout simplement à sa mission. Il ne doit en aucun cas et pour rien au monde faire usage du nom du peuple centrafricain à des fins personnelles », renchérit- il.

En effet, depuis le retour du sommet de la table ronde de Bruxelles, le débat sur l’obligation de rendre compte, celle de la redevabilité bat son plein alors que plusieurs voix, en général, et les acteurs politiques, en particulier, commencent à se faire entendre ça et là pour demander plus de résultats à Touadéra et le départ du premier ministre Sarandji et de toute son équipe.  Après seulement 10 mois de gestion, les citoyens ont déjà de nombreux griefs à l’égard de l’équipe, accusée de ne pas informer les citoyens et de n’avoir rien fait : au niveau local, 80 % des citoyens affirment ne rien savoir des projets de développement en cours d’élaboration dans leurs communes et des mesures rigoureuses à prendre contre l’insécurité, les seigneurs de guerre et toutes les bandes armées.

 Et notre interlocuteur de poursuivre : « C’est une lacune, car la population devrait être associée à la conception, la mise en œuvre et le suivi/évaluation de ces projets conçus pour eux et de  ces mesures à prendre pour faire rétablir la sécurité dans un meilleur délai ». Pour lever le voile sur certains actes et rappeler aux citoyens leur droit à l’information, les combattants de la liberté et de la démocratie n’ont jamais cessé dans leurs articles de mettre l’accent sur la responsabilité des institutions et des mandataires publics dans la gestion et le règlement de la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui la République et dont ne cesse d’être victime le peuple centrafricain tout entier.

Un président qui ne communique pas avec le peuple et ne lui pas compte de ses multiples et multiformes missions

Selon la constitution et d’autres lois de la République, fait remarquer notre intervenant, les mandataires publics, les institutions élues et autres détenteurs du pouvoir étatique à tous les niveaux devraient régulièrement rendre des comptes aux citoyens. Mais seuls quelques rares députés de la nation font des efforts pendant  les sessions ordinaires et extraordinaires. Le président de la république, Faustin Archange Touadéra, quant à lui, en fait son dernier cas de soucis. « En sus de ce que font de temps en temps les parlementaires, le chef d’État centrafricain  refuse, quant à lui, depuis sa  prise de fonction, oser se prêter, tous les deux mois et quand les circonstances l’exigent comme ce qui s’est passé à Bruxelles, aux questions de la population, en direct sur tous les médias, quant à sa gestion du pays », précise un politologue. La publication des conclusions de chaque conseil des ministres (hebdomadaire) qui participe un tant soit peu de cette transparence et de l’obligation de rendre compte, doit être renforcé par des points de presse et ou des conférences de presse régulières avec les professionnels des médias les plus critiques.

Rappelons qu’au lendemain de son entrée en fonction, le président avait néanmoins ordonné à chaque ministre de tenir une conférence, tous les trois mois, afin de dresser le bilan de son action et d’annoncer les nouvelles priorités. Mais les ministres n’ont pas honoré toujours cet engagement. Ce qui remet fondamentalement en cause la volonté de la transparence et de la rupture  du président comme première tête de l’exécutif, tant prônée et tant attendue.

Des obstacles à la transparence

« Les centrafricains ne le savent pas, mais la loi précise que les sessions parlementaires sont publiques. Or, dans la pratique, peu de centrafricains s’intéressent à cet exercice du jeu démocratique. Mieux, les débats dans les commissions se font presque à huis clos, alors que la loi fait obligation de les enrichir par l’expertise de toute personne ressource » remarque Isidore Bagaza, défenseur des droits humains. Les réalisations du gouvernement restent aussi officiellement inconnues du Parlement. « En principe, les deux chambres du Parlement réunies en congrès devraient évaluer, tous les six mois, l’action du gouvernement par rapport à ses engagements, mais cette séance ne peut être organisée du fait de l’inopérationnalité du Sénat », rappelle ce dernier.

De nombreuses autres failles s’observent aussi du fait de la non fonctionnalité  des  principaux organes nationaux, prévus par la loi pour plancher sur certains secteurs vitaux. Gageons que leur fonctionnalité participera de l’éveil de la conscience nationale sur la manière dont sont gérées les affaires de la cité par nos dirigeants.

C’est pour quoi, pour attirer l’attention des citoyens et des mandataires sur l’existence de ces dispositions légales et l’impératif de s’y plier, les organisations de la société civile proposent de mener dans les jours à venir une campagne médiatique, autour de cette thématique. « Il ne s’agit pas de critiquer ou de dénoncer, mais nous voulons en parler pour que la population soit informée de ses droits et afin que nos dirigeants puissent changer de pratique, le cas échant », explique un partisan de  l’Ong Global Rights. Les dirigeants doivent reconnaitre leurs faiblesses et  promettre de s’amender et les citoyens savent, désormais, ce à quoi ils ont droit ; rien ne devrait plus être comme avant, réagit Antoine Nzapayé.

Fort de tout ce qui précède, il faut noter que le contrôle du citoyen sur l’action des élus  est une composante essentielle de la vie démocratique. Ce pouvoir de contrôle découle de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui édicte le droit, pour tous les citoyens,  » de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique [et] d’en suivre l’emploi  » (art. 14), et qui dispose que  » la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration  » (art. 15).

 Par conséquent, au nom de ces droits, les combattants de la liberté et de la démocratie demandent aujourd’hui très humblement au président de la république, Faustin Archange Touadéra, de faire publier la convention signée à Bruxelles par lui au nom du peuple centrafricain. Il doit le faire pour l’information du peuple dont les enfants auront la lourde responsabilité de faire face aux charges de remboursements avec intérêts de ces fonds, et pour la manifestation de la vérité. Car, selon des informations émanant des sources très proches des signataires de cet accord auquel personne ne peut avoir accès, il détient une des copies et il doit la rendre publique. Afin que nul n’ignore et que cette affaire de Bruxelles II ne soit pas le remake de Bruxelles I avec un certain Sylvain Maliko, c’est – à – dire un fiasco total. Comme cela se murmure dans les organisations internationales, les chancelleries, certains états – majors des partis politiques et dans certains milieux autorisés.

Jean – Paul Naïba

 

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