Nation : M. Sarandji, que pensez – vous de la démission de votre collègue du Sénégal ?

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S’il y a une actualité qui a retenu et continue de retenir l’attention de l’opinion nationale, ces derniers temps, c’est bel et bien la démission du premier ministre sénégalais, au lendemain de la publication des résultats des élections législatives.

En effet, quoique la majorité présidentielle à laquelle il appartient ait obtenu la majorité absolue des sièges à l’assemblée nationale, conformément à la tradition républicaine et aux dispositions de la constitution, cet homme de confiance de Macky Sall, a eu le courage politique et l’élégance démocratique devant caractériser tout homme d’état, de rendre son tablier, offrant ainsi l’occasion à son mentor qui l’ a nommé de le reconduire dans ses fonctions ou d’en  confier la gestion  à un autre sénégalais, plus capable d’œuvrer  pour le bien – être du peuple sénégalais. Quelle belle leçon de démocratie !

Comme au Sénégal, le président Touadéra, au lendemain de sa brillantissime élection sur la base d’un certain nombre de très fortes promesses dont celle de la sécurisation et de la pacification du pays, a pris sur lui la responsabilité de nommer son directeur de campagne, M. Simplice Matthieu Sarandji, au poste de premier ministre. Il se devait ainsi, disait – il dans son premier discours à la nation attentivement suivi, le 30 mars 2016 au stade 20.000 places, de parer au plus pressé, le processus électoral, en ce qui concernait les législatives n’étant pas encore achevé.

Ce qui laissait entendre clairement  pour l’opinion nationale et internationale qu’il prenait en ce moment solennel l’engagement devant le peuple, la nation et toute la communauté internationale, de revenir sur cette décision, une fois ledit processus électoral terminé et la représentation politique nationale par parti politique clairement établie à l’assemblée nationale.

Malheureusement, au lendemain de l’organisation des élections législatives et de la publication définitive des résultats, non seulement le mathématicien de Boy – Rabé n’a pas tenu parole, violant allégrement au passage cet engagement et les dispositions de la constitution sur laquelle il a prêté serment, mais surtout le premier ministre, son cher aîné Sarandji, a refusé catégoriquement de déférer à cette tradition républicaine et démocratique.

Fort de ce qui précède, comparativement à ce  qui vient de se passer au Sénégal et qui ne cesse de défrayer les chroniques, l’opinion nationale ne peut que tout naturellement s’interroger sur la qualité des hommes qui ont entre leurs mains la gestion d’un pays et celle du destin de tout un peuple. Un pays qui n’existe plus que de nom et un peuple qui est assassiné tous les jours que Dieu fait sur sa propre terre par des seigneurs de guerre et des hordes de mercenaires sans foi ni loi. Répondant à cette interrogation juste et citoyenne, elle retient sans ambages et sans fioritures avoir affaire, d’un côté, c’est – à – dire au Sénégal, à des hommes d’état ayant une vision pour leur pays, soucieux du devenir des générations montantes et respectueux des valeurs démocratiques entre autres celles de reconnaitre leurs faiblesses et de  rendre des comptes régulièrement à ceux qui les ont élus, et de l’autre, c’est – à – dire en Centrafrique, à des hommes politiques d’une manière générale  sans ambition, sans programme, sans culture démocratique et guidés uniquement par la recherche perpétuelle de bas intérêts, personnels, catégoriels, terrestres et donc mortels.

Jean – Paul Naïba

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