Nation : M. Dondra, pourquoi alors avoir payé les fonds spéciaux et les actions gouvernementales ?

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Telle est la pertinente question que les élus de la nation auraient dû humblement poser au premier ministre, M. Simplice Matthieu Sarandji et à son ministre des finances et du budget, M. Henri Marie Dondra, lors de la dernière séance d’interpellation du gouvernement.

Une question colle qui aurait eu le mérite de mettre mal à l’aise le locataire de l’immeuble – Pétroca et faire couvrir de honte et d’humiliations le grand argentier de la République qui cacherait ses grosses faiblesses en  recourant régulièrement à l’arrogance, au pédantisme et à la vanité, pour avoir dit tout simplement des propos erronés et véritablement non fondés, en réponse à la question du non paiement des dépenses obligatoires et hebdomadaires de la dotation globale de l’assemblée nationale.

Mais cela n’aurait dû être possible que si les députés avaient créé leur propre cabinet d’expertise et d’analyses budgétaires, économiques et financières, comme l’avaient fait les honorables Ngoupandé, Maléndoma, Goumba, Papénia, Lakoué Dérant, Dongonendji – Bé, Mme Zanéféi, Maïtart Djimarem pour ne citer que ceux –là, dont la solide maîtrise réelle et technique des dossiers et celle des règles élémentaires de la gestion de l’administration avait rendu la vie dure et rude à plusieurs gouvernements dont celui du premier ministre  Anicet Georges Dologuélé avec à l’arrivée une motion de censure évitée in extremis. C’est bien dommage pour des élus de la nation qui sont des représentants du peuple et qui sont censés être à la hauteur de leurs responsabilités mais qui curieusement font preuve aujourd’hui d’un amateurisme éhonté, de la non maîtrise de grands dossiers du pays et d’une ingratitude maladive et mortelle vis – à – vis de leurs électeurs qui sont tués et égorgés tous les jours comme des mouches !

Ceci étant dit, obligé de répondre à la question sus – évoquée à la demande de son chef hiérarchique le plus immédiat, l’ancien directeur général du Fagace, une petite structure financière sous – régionale dont le siège est au Bénin à Cotonou, n’était pas passé par quatre chemins pour mettre le non –paiement de ces dépenses obligatoires et hebdomadaires sur le dos d’intenses difficultés de trésorerie. Une justification à l’emporte – pièces, banale, classique et puérile pour tout expert financier chevronné et achevé.

En effet, selon des gentilles indiscrétions très proches du ministère des finances et du budget et émanant des services de la direction du budget, de la direction du contrôle financier, de la direction de la trésorerie, et du service de dépôt et consignations, si les députés membres de la commission finances de l’assemblée nationale et certains élus de la nation rompus aux techniques budgétaires et financières avaient eu l’intuition imaginative de jeter un coup d’œil dans les livres –journaux comptables qui retracent l’exécution de toutes les opérations des dépenses obligatoires, ils se seraient aisément rendus compte de la supercherie politique.

A ce propos, ces sources sont formelles et affirment que, dans le même temps que ces dépenses de dotation globale de l’assemblée nationale n’étaient pas payées, celles relatives aux fonds spéciaux dont est destinataire le président de la République et aux actions gouvernementales dont sont bénéficiaires le premier ministre et les membres de son gouvernement seraient régulièrement engagées, ordonnancées, liquidées et payées hebdomadairement. Pourquoi alors les avoir régulièrement payées à qui de droit jusqu’à ce jour si réellement l’Etat était sous de très vives tensions de trésorerie ? Pourquoi cet état de sécheresse financière n’avait- il pas été aussi évoqué pour suspendre ou faire retarder un tant soit peu le paiement des fonds spéciaux et des actions gouvernementales ?

C’est ce qu’on appelle faire de la diversion et prendre les députés pour des enfants ou amuser la galerie. Et du coup, c’est ce qui serait tout simplement de nature à conférer au non – paiement des dépenses de la dotation globale de l’assemblée nationale un caractère hautement politique, celui d’un refus délibéré, celui d’une intention malveillante et masochiste. 

Par conséquent, c’est sans ambages et sans fioritures sous cet angle qu’il faut analyser la mise en quarantaine de ces dépenses pendant plusieurs mois. Une manière pour le grand argentier de la République qui avait été humilié par les députés lors du débat sur le projet de la loi de finances 2017 et qui avait été interdit de prendre la parole lors du passage de la directrice générale du FMI, Mme Christine Lagarde, pour lui de laver l’affront subi : en les affamant. Ajouté à cela la personnification de la gestion du pouvoir pour le pouvoir par l’exécutif, alors tous les ingrédients seraient réunis pour mettre en exécution cette volonté de bloquer le fonctionnement du législatif. Qu’à cela ne tienne, au milieu des aveugles le borgne est roi, dit l’adage !

 Car, s’il n’en était pas ainsi ou si les députés s’étaient bien préparés, ils ne l’auraient pas loupé et l’auraient fait engluer dans les eaux puantes d’humiliations et de grosses gouttes de sueurs, en abordant la question du paiement indu des salaires aux Faca – qui sont payées à ne rien faire – celle de la nomination de son frère cadet comme chargé de missions en matière de dépenses et de celle de sa petite amie comme attachée de cabinet à qui il aurait fait affecter un véhicule du trésor, celle de la convention signée entre la société CCS et le gouvernement dont il était le représentant ou l’autorité contractante, celle de l’avis à manifestation d’intérêt y relatif sans que ladite convention ait été préalablement fait l’objet d’une dénonciation, celle de l’occupation des structures décentralisées du ministère des finances et du budget par des seigneurs de guerre levant l’impôt et collectant les droits et taxes de l’Etat en lieu et place des agents des impôts, de la douane, du trésor et du contrôle financier assermentés, celle du non mouvement du personnel du contrôle financier et celle de la mise sous séquestres des dossiers de la table ronde de Bruxelles, etc.

Des questions hautement sensibles et stratégiques dont l’analyse minutieuse et responsable de la part des députés de la nation  aurait in fine conduit au dépôt d’une motion de censure et au départ du gouvernement. C’est bien dommage !

Jean – Paul Naïba

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