Nation : Gouvernement Sarandji 2 : Démence politique, liquidation de l’Etat, amnistie générale de fait et retour des bourreaux !

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Il se murmurait et se susurrait depuis longtemps, au lendemain de la grandiose et solennelle cérémonie de sa  prestation de serment,  le  30 mars 2016 au stade 20.000 places,  dans les états – major de certains partis politiques avisés et dans certains milieux diplomatiques que non seulement l’étoffe qu’il portait était trop large pour lui, mais surtout qu’il n’avait pas été suffisamment préparé et formaté pour assumer les nobles missions qui étaient désormais les siennes : celles d’un homme d’état devant conduire la destinée de tout un peuple meurtri, relever de ses cendres un pays envahi par des seigneurs de guerre et menacé de partition et tenter d’ écrire l’une des plus belles pages de leur histoire.

Les surprenantes et très accablantes révélations faites par l’ancienne chef d’Etat de la transition, Mme Cathérine Samba – Panza sur sa page facebook, relatives aux irrégularités manifestes et douteuses ayant conduit à son élection, avaient éveillé de forts soupçons et de sérieuses inquiétudes au sein de l’opinion nationale, des forces vives de la nation et de la communauté internationale, sur la capacité réelle de Touadéra à gouverner. Puis, son hésitation et ses atermoiements à composer son équipe, son gouvernement Sarandji 1 constitué uniquement de bras cassés, de débauchés et de baroudeurs politiques, sa roublardise et son manque de vision politique clairement définie  finiront plus tard par donner forme à toutes ces interrogations, semer le doute dans les esprits des centrafricains, et tempérer les ardeurs de la communauté internationale.

Même si au départ ces faiblesses n’avaient pas pu avoir un impact négatif sur la naissance de l’union sacrée ayant rendu possible l’adoption de la déclaration de sa politique générale par l’assemblée nationale à une très large majorité, toutes entités confondues, et permis l’éclatante réussite de la rencontre de Bruxelles, elles seront plus tard à l’origine de son éclatement, du regain des violences sur toute l’étendue du territoire national, du retrait de certains partis politiques de la majorité présidentielle,  des accusations de coups d’état fomentés contre certains opposants politiques dont les affaires sont pendantes devant les tribunaux, et de la manifestation de Paris du 9 septembre dernier appelant tout simplement à sa démission sans aucune forme de procès.

Soumis donc à de très fortes pressions de la part de l’opinion nationale qui ne cesse de critiquer  l’inefficacité  de sa politique de main tendue aux groupes armés et autres seigneurs de guerre et l’incapacité du gouvernement Sarandji 1 à juguler la crise politique sécuritaire de plus en plus aigüe, d’un côté, et boudé par une partie de la communauté internationale qui lui reproche non seulement son amitié trop suicidaire et trop complaisante  avec le locataire de la Tour de Pétroca mais surtout sa timidité, son immobilisme et son manque de charisme porteur de fiables et viables projets en vue  d’une sortie de crise et créateur d’espoirs et de paix, de l’autre, l’homme s’est engagé solennellement dans son adresse à la nation, le 13 août dernier, à prendre des décisions dans lesquelles toutes les forces vives devaient  censées se retrouver.

Une belle opportunité est alors  offerte instantanément  à son très cher grand – frère, en sa qualité de chef d’un gouvernement qui a lamentablement échoué, de rendre son tablier comme l’exige toute tradition démocratique, lui donnant ainsi la chance de tenir son engagement à conférer une configuration parlementaire à l’exercice effectif du pouvoir après la fin du processus électoral, et celle  soit de le  reconduire immédiatement  dans ses fonctions soit  de confier la gestion de la primature à un autre centrafricain. Malheureusement, quelques jours plus tard après des consultations officielles, visibles et non officielles, invisibles,  non seulement cette  belle opportunité  ne sera jamais saisie par Touadéra  et Sarandji mais surtout se révélera aujourd’hui une belle surprise pour le peuple centrafricain et pour la communauté internationale : la publication d’un gouvernement d’échoués, d’égorgeurs, de débauchés et de baroudeurs politiques.

Du coup, le peuple centrafricaine se retrouve face à  un nouveau gouvernement dont les méthodes de désignation  ou du choix des membres frisent la tricherie sur fond de partage de gâteau entre parents, amis, connaissances, et  ne peuvent  que  démontrer  à suffisance que l’Etat centrafricain  et la RCA  n’ont  pas de place dans la vision de la gestion du pouvoir de Touadéra. Comment peut – on être élu sur la base d’un certain nombre de promesses, entre autres celles de la sécurisation et de la pacification du pays, et prendre péremptoirement des décisions  qui ne tiennent pas compte des intérêts supérieurs et existentiels de l’Etat et de ses populations  ? Comment peut – on créer à tour de bras des départements ministériels sans tenir compte des missions qui sont généralement  dévolues à  chaque ministère dans tout  Etat démocratique et républicain et consacrées par la constitution du 30 mars 2016 ? Doit – on les créer de toutes pièces pour satisfaire  les appétits de ses amis et donner à manger à des militants d’autres partis politiques par des manœuvres avérées de débauchage dans le seul but de les fragiliser ou doit – on le faire pour donner forme au programme et projet de société sur la base desquels on a été régulièrement élu ? Où sont alors des installations immobilières devant les accueillir ? Où trouver du personnel qualifié pour leur fonctionnement ?  Sur quels chapitres ouverts dans la loi de finances 2017 prélever des crédits pour leur fonctionnement et  leur investissement ? Doit – on hic et nunc se résoudre à aller vers un projet de loi de finances rectificative ou attendre l’adoption de la loi de finances 2018 pour leur prise en charge et leur fonctionnement effectif ? En agissant ainsi, quel degré de confiance ou de méfiance doit – on attendre tout naturellement de la part de la communauté internationale qui  est depuis des années au chevet de la République centrafricaine  ? Dans quels intérêts, agit – on de cette manière ? Pour ses propres intérêts ou dans l’intérêt de la république ? Est – on alors un homme d’état ayant une vision et un projet de société pour son pays et son peuple, comme d’autres le font ailleurs,  ou est – on plutôt un homme politique sans ambition, sans culture, sans projet de société et guidé uniquement par la recherche effrénée de ses bas intérêts de ce bas monde ?

Voilà de pertinentes questions que se pose aujourd’hui l’opinion nationale, après la publication de la composition du gouvernement Sarandji 2  et auxquelles les députés de la nation seront certainement obligés de répondre dans les jours à venir par une motion de censure. D’abord,  pour la simple raison que ce gouvernement consacre déjà le principe d’adoption de la loi d’amnistie  générale, défendu par l’UA mais contesté par le peuple centrafricain, et l’impunité par le  retour des égorgeurs et de tous les bourreaux des centrafricains au pouvoir; ce qui constitue inévitablement un croc-en-jambe  dans le projet de  l’initiative parlementaire de sortie de cette crise, enfoui dans les placards quelque part à la présidence de la République .   Ensuite, pour la simple raison que ce gouvernement ne reflète pas la configuration de la représentation politique nationale, c’est à – dire ne tient pas du tout  compte du poids de chaque parti politique, à l’assemblée nationale, dont la mission est d’animer la vie politique et de conquérir le pouvoir dans toute société démocratique  et se trouve donc en flagrante violation des dispositions de la constitution sur laquelle Touadéra a prêté serment.  Enfin, pour la simple raison que ce gouvernement pléthorique et trop budgétivore témoigne on ne peut plus  clair de la volonté du mathématicien de Boy – Rabé de  s’amuser à des fins manifestement personnelles, égoïstes et catégorielles,  avec le pouvoir dont la gestion lui a été confiée par le peuple centrafricain qui est tué tous les jours sur sa propre terre  et à qui il a l’impérieuse obligation de rendre compte à la fin de son mandat.

Affaire à suivre….. !

Jean – Paul Naïba

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