Nation : Discours d’ouverture de M. Karim Méckassoua de la première session ordinaire de l’assemblée nationale pour l’année 2017

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La République centrafricaine est à un tournant de son histoire. Ce qui se joue depuis ces dernières semaines sur le territoire de la République, notamment dans la Ouaka et alentour déterminera pour longtemps notre avenir.

Les graves exactions commises sur la population vont-elles cesser ? Nos populations peuvent-elles espérer retrouver la tranquillité dans un avenir très proche ? La paix sera-t-elle au rendez-vous ? Les auteurs et responsables, je dis bien « tous les auteurs et responsables », des crimes graves commis et qui continuent de se commettre seront-ils effectivement appréhendés, pénalement poursuivis et punis ? De ce point de vue la représentation nationale se félicite de la nomination du PROCUREUR près la Cour Pénale Spéciale. Notre pays va-t-il retrouver le sens de la concorde nationale, ce qui est la condition pour amorcer son relèvement économique ?

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;

Messieurs les Membres du Gouvernement ;

Mesdames et Messieurs les Chefs des Missions Diplomatiques, Consulaires et les Représentants des Organisations Internationales ;

Honorables Députés ;

Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;

Distingués invités ;

Mesdames, Messieurs ;

C’est dans ce contexte incertain, et avec ces questions graves que l’Assemblée Nationale, consciente que la première aspiration du peuple centrafricain est une paix juste, amorce cette première session ordinaire de l’année 2017.

Par ces temps graves, je vous remercie tous d’avoir fait l’effort d’honorer cette cérémonie d’ouverture de session de vos présences respectives.

Je veux voir dans votre décision d’être ici aujourd’hui, dans la maison du peuple, plus qu’une décision de convenance protocolaire. Je veux y voir aussi l’engagement des représentants du peuple à faire face avec détermination aux périls immédiats pour notre patrie, ainsi qu’aux défis de toutes natures que notre pays doit affronter. Je veux y voir aussi l’engagement de tous nos invités présents à œuvrer en ce sens avec les Représentants du peuple, chaque institution dans son rôle et chaque autorité à sa place.

Mais, je tiens à le souligner, une telle attitude, qui signifie l’unité dans la diversité, ne se décrète pas.

Il faut la vouloir ; la vouloir pour la construire ; la construire pour la traduire dans la réalité du fonctionnement de nos institutions, le tout sur une base de respect et de confiance mutuels.

Si j’insiste tant sur cet élément, c’est parce que de ce point de vue la rupture tarde encore à se refléter dans nos paroles et dans nos actes. La culture du soupçon est toujours là, vivace. Le syndrome de la déstabilisation aussi.

La violence politique, et la violence tout court, continuent à caractériser nos mœurs politiques. Tout cela donne une ambiance politique délétère et un climat interinstitutionnel déplorable, dans lesquels le débat d’idées, de même que l’expression démocratique et responsable, sont stigmatisés.

Une ambiance politique et un climat institutionnel où la rumeur, les ragots, les incitations à la haine et les discours de vengeance sont rois.

Prenons-y garde ! Tout cela ne peut que fragiliser davantage les fondements de notre Etat et de notre République. Tout cela ne peut que retarder notre relèvement. L’Etat centrafricain est encore fragile, très fragile. Nous le savons tous. Nous avons plus que jamais le devoir impérieux de faire tout ce qui est en notre pouvoir afin d’éviter que ne s’ajoute à la crise sécuritaire une crise politique et institutionnelle dont nos compatriotes n’ont pas besoin.

Président de l’Assemblée nationale, c’est la ligne de conduite que je me suis toujours fixée. Je m’engage aujourd’hui solennellement, devant vous et devant le peuple centrafricain, à ne pas en dévier.

Je ne doute d’ailleurs pas que l’Assemblée nationale toute entière fera la démonstration, au cours de cette très importante session, que cette ligne de conduite est aussi la sienne.

Honorables Députés, mes chers collègues ;

Distingués invités ;

Mesdames, messieurs ;

Que cette session soit très importante, comme je l’ai déjà dit, je n’ai pas besoin de vous en convaincre. Ne sommes-nous pas à cette période de notre histoire où toutes les problématiques sont à la fois urgentes et vitales ?

Parmi les premiers éléments forts de cette session, il y aura le renouvellement du bureau de l’Assemblée Nationale.

Aux termes des dispositions pertinentes de notre nouveau Règlement intérieur, récemment voté par notre Assemblée et validée par la Cour constitutionnelle de transition, le bureau de l’Assemblée Nationale est l’organe dirigeant de l’institution parlementaire.

A l’exception du Président qui est élu pour toute la durée de la législature, le mandat des membres du bureau est renouvelé chaque année au cours de la semaine suivant l’ouverture de la première session ordinaire. C’est ce que prévoit l’article 69 de notre Constitution.

Les candidatures à l’élection des membres du Bureau étant ouvertes, chaque député a le droit et la liberté de concourir.

J’insiste pour que la compétition qui s’engagera à la suite de ces candidatures soit digne et loyale, respectueuse des personnes et de la noble institution à laquelle nous appartenons tous.

Honorables Députés, mes chers collègues ;

Distingués invités ;

Mesdames, messieurs ;

Cette session ordinaire ne se réduit pas seulement au changement du bureau et à porter des personnalités à des responsabilités. Pendant trois mois notre agenda sera chargé, de textes à débattre et à adopter, des ateliers de renforcement des capacités, des missions d’études à l’étranger et à l’intérieur du pays, de dialogues à conduire avec l’Exécutif, et de missions de contrôle de l’action du Gouvernement.

Ce sera là l’essentiel de notre tâche. Nous avons hâte de nous y atteler. Et je gage que, comme nous l’avons déjà montré au cours des mois précédents, nous y déploierons toutes nos énergies, toute notre intelligence collective, et toute la rigueur dont nous sommes capables.

Et cela, pour que le mot BONHEUR ne reste pas qu’un rêve pour le peuple centrafricain, pour qu’il devienne au plus vite la réalité de tous les jours de nos concitoyens.

C’est notre devoir. C’est notre responsabilité.

Sur ce, je déclare ouverte la première session ordinaire de l’Assemblée Nationale pour l’année 2017.

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