Nation : Affaire Mme Kamagnawodé et HCC : Amateurisme et forfaiture au plus haut sommet de l’Etat……

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Le 7 mai à 20 h, le peuple français, après avoir accompli son devoir civique, a connu le nom de l’homme à qui il a décidé à plus de 66% des suffrages valablement exprimés de  confier la gestion de sa destinée pour les cinq (5) années à venir. Il s’appelle Emmanuel Macron et prendra service dans une semaine au plus tard. D’ores et déjà, il s’active à nommer son premier ministre et à mettre en place son gouvernement. Ce qu’il fera au même moment.

 Comme en France, il y a plus d’une année déjà, le peuple centrafricain meurtri et fatigué de mourir, de pleurer, d’enterrer ses morts et contraint de courir sur sa propre terre, de trouver refuge en brousse et d’y vivre comme des animaux, avait aussi décider de confier son avenir entre les mains du Pr Faustin Archange Touadéra, pour une période de cinq (5) années. Que ce dernier ait été massivement et démocratiquement élu, pour certains, que son élection ait été tout simplement le résultat d’un programme informatique, pour d’autres, en s’appuyant sur les témoignages probants de Mme Cathérine Samba – Panza, Touadéra est aujourd’hui président régulièrement investi et établi de la République centrafricaine et le garant de la vie de tous ceux qui ont voté pour lui et de tous ceux qui ne l’ont pas élu.

Malheureusement, au rebours de ce que d’autres chefs d’Etat, à ce niveau de responsabilité, ont toujours fait avec promptitude, courage et responsabilité, et de ce qui va se passer dans quelques jours en France, avec la désignation du premier ministre d’Emmanuel Macron et de la mise en place instantanée de son gouvernement, le président Touadéra a commencé par briller par une certaine nonchalance, une certaine indécision et un certain atermoiement, avant de nommer son premier ministre, de former son gouvernement et même de choisir ses principaux collaborateurs directs à la présidence de la République. Ce qui a immédiatement fait dire à certains observateurs les plus avertis de la vie politique centrafricaine et à certains organes de la presse écrite, parmi lesquels le journal « Le Démocrate » que l’homme n’était pas préparé pour assumer cette difficile mais combien exaltante mission de salut public.

Plus d’une année plus tard, l’histoire, ce juge incorruptible du temps, leur a donné et continue de leur donner raison, du fait pour l’homme de la rupture d’avoir mis en place non pas un gouvernement de compétences mais plutôt un club de bras cassés, de débauchés, d’amis, parents et connaissances et d’avoir rapporté la preuve de son incapacité totale à sécuriser le peuple centrafricain et à défendre l’intégrité du territoire national, à réhabiliter les Faca, seules forces capables d’en finir avec toutes les bandes armées et les seigneurs de guerre qui occupent aujourd’hui plus de 70% du pays, à restaurer l’autorité de l’Etat, à favoriser le retour des milliers des personnes déplacées dans leurs villages et maisons et à créer  les conditions élémentaires et nécessaires à la reprise de la vie, de la dignité et de l’espoir.

Une incapacité totale de trouver les solutions les plus idoines aux besoins prioritaires du peuple centrafricain. Une incapacité qui ne peut que prendre source dans un certain amateurisme caractérisant sa maîtrise réelle de la technicité et celle des règles élémentaires régissant le fonctionnement de l’administration et des institutions de l’Etat, d’une part, et dans la pauvreté totale en grands commis de l’Etat, chevronnés et expérimentés, en hommes d’Etat et en jokers gagnants en de circonstances difficiles et énigmatiques, dans son entourage immédiat. C’est le constat auquel sont parvenus les combattants de la liberté et de la démocratie au lendemain de l’éclatement au grand jour de l’affaire Mme Inès Raïssa Kamagnawodé et Haut Conseil de la Communication.

 Pour la gouverne de l’opinion nationale et internationale, conformément aux dispositions de la constitution du 30 mars 2016, il lui est formellement prescrit la mise en place d’un certain nombre d’institutions de l’Etat parmi lesquelles le haut conseil de la communication, avant l’expiration d’une année d’exercice du pouvoir. C’est ainsi que peu avant l’échéance du 30 mars 2017, plusieurs entités se sont retrouvées en assemblée générale pour la désignation de leurs représentants devant siéger dans ces institutions. C’est ainsi que les professionnels des médias se sont assujettis à cette obligation pour élire le 22 mars 2017, au Centre Jean XXIII, M. Cyrus Emmanuel Sandji et Mme Tatiana Flore Yanguecko.

Mais, au lieu de dresser le procès – verbal de ces élections dont les résultats n’ont pas été formellement contestés, et de le transmettre au secrétariat général du gouvernement le même jour pour exécution, le comité d’organisation va non seulement laisser passer ce délai mais surtout traîner les pieds, le temps de fabriquer des raisons politiques erronées, indispensables à la convocation d’une nouvelle assemblée générale et à la tenue de nouvelles élections. Qu’à cela ne tienne ! Contre vents et marées, ces nouvelles élections se tiennent, alors que le 22 mars 2017, le décret entérinant la désignation des membres du HCC est déjà rendu public, en l’absence des représentants des professionnels des médias privés et de la représentante des avocats. Mieux, dans ce décret, il a été pris soin  de relever que le dernier membre sera désigné par le président du sénat,  ignorant ainsi de  mentionner le cas litigieux susmentionné et restant pendant.

 Les résultats de ces élections seront immédiatement connus, à savoir la désignation de M. Blondin Songuel et de Mme Inès Raïssa Kamagnawodé et le procès – verbal dressé et transmis à qui de droit. Un décret additif complétant les dispositions du décret n° n°17.110 du 22 mars 2017 entérinant la désignation des membres du HCC sera effectivement pris le 6 mai 2017 sous le numéro 17.188 mais entretemps la composition du bureau du HCC est déjà rendu public par un autre décret du 15 avril 2017. Un bureau dans lequel Mme Inès Raïssa Kamagnawodé est appelée par ses pairs à occuper les fonctions de rapporteur général adjoint sans avoir préalablement la qualité de haut conseiller et formellement investie dans ses fonctions par la promulgation d’un décret de nomination. Dans quel pays du monde, quelqu’un qui n’a pas la qualité de député peut – il prendre part aux activités de l’assemblée nationale et occuper un poste au sein du bureau ? Une vraie histoire à dormir debout !

Mais une histoire qui traduit tout simplement, comme il a été souligné un peu plus haut, un certain amateurisme au sommet de l’Etat ; car, il est inadmissible que le secrétariat général puisse soumettre à la signature de la très haute autorité de la République, un projet de décret dénué de tous ses éléments constitutifs. Il suffit tout simplement d’avoir à portée de la main les dispositions constitutionnelles et les textes portant organisation et fonctionnement de ces organes pour veiller à donner une forme juridique parfaite à tous ces projets de décret. Et même si cette attention devait échapper au secrétariat général du gouvernement, la présidence de la République trouverait difficilement des excuses pour avoir laissé passer un tel décret.

N’est – ce alors pas un cas avéré d’amateurisme au plus haut sommet de l’Etat ? N’est – ce pas aussi un cas de forfaiture avéré au plus haut sommet de l’Etat puisque les vrais élus ont été tout simplement écartés pour des raisons politiques ? Qui avait intérêt à ce que le procès – verbal d’élection de M. Sandy et Mme Yanguecko ne soit pas tout simplement dressé et transmis à qui de droit ? Qui avait intérêt à ce que Mme Kamagnawodé dont le décret de nomination n’avait pas encore été signé et qui n’avait pas de ce fait la qualité de membre du HCC, puisse être élue par ses pairs comme rapporteur général adjoint dans le bureau du HCC ? Qu’en dit alors le président de la République ? Une vraie histoire de bricolage qui est indigne de la République et qui constitue tous les jours une offense à tous ces hommes et à toutes ces femmes ayant la maîtrise réelle mais écartés au profit des baroudeurs politiques à la recherche des gains faciles, égoïstes et personnels.

Affaire à suivre ….. !

Jean – Paul Naïba

 

 

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