Monsieur le président Touadéra, la non mise en place du Sénat est un acte de haute trahison !

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Le mot n’a pas été employé par le journal en ligne www.letsunami.net contre lequel il voue une haine viscérale inouïe et meurt de folle envie de se voir offrir la tête de son directeur de publication sur un plateau en or, comme celle de Jean Baptiste au temps du roi Hérode, il y a aujourd’hui plus de 2.000 ans, depuis le piratage et la censure de son journal en ligne « La Voix des Sans – Voix » www.lavoixdessansoix.com par ses conseillers russes, à sa propre demande, le 8 octobre 2018, et la tentative  échouée de son enlèvement par le directeur de l’OCRB à la tête de plus d’une cinquantaine d’hommes lourdement armés, à bord de deux véhicules, le 1er octobre 2018, dans l’enceinte de la rédaction du journal « Le Démocrate ».

Cette fois – ci, le mot est sorti de sa propre bouche, dans une allocution publique, devant les élus de la nation, ses conseillers, le premier ministre, les membres de son gouvernement, tous les corps constitués de l’Etat, des représentants des organisations internationales, des diplomates accrédités auprès de la République centrafricaine et des distingués invités. Ce jour – là, le vendredi 4 octobre 2019, lors de la cérémonie du lancement des travaux du désenclavement numérique de la République centrafricaine, comme s’il était livré par Dieu, le Père des Veuves et des Orphelins livrés à la merci des seigneurs de guerre et des bandes de mercenaires sans foi ni loi et abandonnés à eux – mêmes, le président Touadéra s’est lui – même mis la corde au cou.

En effet, afin que nul ne l’ignore, dans un élan d’emportement frôlant une certaine hystérie et traduisant manifestement un certain délire  et voulant coûte que coûte en finir avec les membres du Mouvement « E Zingo Biani » qu’il a vertement qualifié « d’association illégitime, est démagogique, fallacieuse et inopportune », le mathématicien de Boy – Rabé a perdu tout son contrôle et sans se rendre compte de la bêtise qu’il était en train de commettre, s’est jeté précipitamment dans la gueule du loup, plus exactement celle de ses nombreux et multiples détracteurs de l’heure, en ces termes : «…… A ce propos, toutes les institutions prévues par la Constitution du 30 mars 2016 ont d’ailleurs été mises en place dans le délai constitutionnel et fonctionnent harmonieusement. Il n’y a pas de crise institutionnelle dans notre pays. Je vous exhorte donc à la vigilance pour barrer la route à toutes les manœuvres tendant à replonger le pays dans le chaos et à mettre en péril notre démocratie en construction. »

Même si dans la version en Sango, il a eu la présence d’esprit de répéter « in extenso ac ad litteram » ce qu’il a dit en français, tout en prenant soin d’ajouter à la fin de ses propos, « …sauf le Sénat », le mal est déjà fait. Et c’est maintenant à ceux qu’il a copieusement traités de tous les noms d’oiseaux, c’est – à – dire aux partis politiques qui sont membres fondateurs du Mouvement « E Zingo Biani » et qui siègent à la représentation nationale, à travers leurs députés et leurs alliés, et à toute la société civile de réagir tout aussi violemment que lui, en le prenant au mot, mais de la manière constitutionnelle, légale et régulière. En quoi faisant, donc ? En actionnant « hic et nunc » le levier de la procédure de sa destitution, formellement consacrée à ce sujet par les dispositions des articles 124 et 125 de la constitution du 30 mars 2016.

Car, en refusant jusqu’à ce jour de mettre en place le Sénat, pour des raisons qui lui sont propres, et en voulant prendre tous les centrafricains pour des cons, lorsqu’il a dit que toutes les institutions prévues par la constitution ont été mises en place et fonctionnent normalement, il peut en ce moment où nous mettons sous presse, en ce qui concerne particulièrement le Sénat qui n’est pas opérationnel depuis le 30 mars 2016, être destitué de ses fonctions de président de la République pour peu que les dispositions de la constitution soient scrupuleusement respectées d’abord par le centrafricain lambda en tant que citoyen, ensuite par les élus de la nation qui ont, entre autres, la mission de contrôler l’action gouvernementale  et enfin par les forces vives de la nation, au premier rang desquelles les partis politiques et la société civile.

En effet, tout comme le président de l’assemblée nationale Abdoul Karim Méckassoua qui, sur fond de règlements de comptes politiques et par le biais de la corruption, a été légalement et régulièrement relevé de son poste par ses collègues députés qui l’ont accusé du délit de manquement grave aux devoirs de sa charge, conformément aux dispositions de l’article 70 de la constitution et des articles 12 et 13 de la loi portant règlement intérieur de l’assemblée nationale, le président de la République, quant à lui, peut aussi être destitué de ses fonctions, conformément aux dispositions des articles 124 et 125 de la constitution du 30 mars 2016 sur laquelle il a solennellement  prêté serment au stade 20.000 places, pour haute trahison. Que disent alors expressément ces  articles ?

L’article 124 énonce ce qui suit : « Le Président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison. Sont notamment considérés comme crimes de haute trahison : – la violation du serment ;- les homicides politiques ; -l’affairisme ; -la constitution ou l’entretien des milices ; – le refus de doter les forces de défense et de sécurité des moyens nécessaires à l’accomplissement de leur mission ; – la violation de l’article 23 ; -la non mise en place des institutions dans le délai constitutionnel ; – toute action contraire aux intérêts supérieurs de la nation. »

 S’agissant de l’article 125, il est stipulé de la manière suivante : « La demande de mise en accusation n’est recevable que si elle recueille la signature de cinquante pour cent (50%) des députés qui composent l’assemblée nationale. Le président de la République ne peut être mis en accusation par l’assemblée nationale que si le vote au bulletin secret recueille les deux tiers (2/3) des députés. La résolution de mise en accusation, dûment motivée, est transmise par le président de l’assemblée nationale au président de la haute cour de justice. Toutefois, pour les infractions de droit commun, commises avant son élection ou en dehors de l’exercice de ses fonctions, le président ne fera l’objet de poursuites, devant les juridictions compétentes, qu’à la fin de son mandat. Dans ces cas, le délai de prescription de l’action publique est suspendu. »

Ainsi donc, la lecture de ces deux articles révèle que le président de la République qui a été élu par le peuple centrafricain qui lui a confié dans les urnes la gestion de sa destinée, peut voir son mandat être écourté, pour des faits précis pouvant  lui être reprochés par les élus de la nation. Selon les dispositions de l’article 124 qui les ont expressément énumérés, ils sont au nombre de huit (8). De tous ces faits qui peuvent être considérés comme de manquement grave aux devoirs de ses charges et susceptibles d’entraîner la destitution du mathématicien de Boy – Rabé pour haute trahison, en sus de la non mise en place du Sénat qui en est incontestablement un, le premier doit ici retenir notre attention, c’est – à – dire la violation du serment, dans le contexte socio – politique actuelle fondamentalement délétère et chargé de crise sécuritaire fortement aiguë, avec l’occupation de plus de 85% du territoire national des groupes armés .

Pourquoi cette recommandation  parait – elle si importante à nos yeux ? Parce que tout simplement, comme le Maître de la Parole l’avait dit, il y a aujourd’hui plus de 2.000 ans, il est le premier de tous les commandements.  En un  mot, elle est la règle d’or. A ce titre, sa  stricte application permet au président de la République d’éviter de tomber sous le coup des sept (7) autres qu’elle englobe d’une manière générale en son sein. Alors de quoi s’agit – il ?

La violation du serment fait référence à l’application des dispositions de l’article 38 de la constitution qui est stipulé ainsi qu’il suit : « MOI……..,JE JURE DEVANT DIEU ET DEVANT LA NATION D’OBSERVER SCRUPULEUSEMENT LA CONSTITUTION, DE GARANTIR L’INDEPENDANCE ET LA PERENNITE DE LA REPUBLIQUE, DE SAUVEGARDER L’INTEGRITE DU TERRITOIRE, DE PRESERVER LA PAIX, DE CONSOLIDER L’UNITE NATIONALE, D’ASSURER LE BIEN ETRE DU P E U P L E C E N T R A F R I C A I N , D E R E M P L I R CONSCIENCIEUSEMENT LES DEVOIRS DE MA CHARGE SANS AUCUNE CONSIDERATION D’ORDRE ETHNIQUE,  RE G I O N A L  O U  C O N F E S S I O N N E L , D E  N E  J A M AIS EXERCER LES POUVOIRS QUI ME SONT DEVOLUS PAR LA CONSTITUTION A DES FINS PERSONNELLES NI DE REVISER LE NOMBRE ET LA DUREE DE MON MANDAT ET DE N’ETRE GUIDE EN TOUT QUE PAR L’INTERÊT NATIONAL ET LA DIGNITE DU PEUPLE CENTRAFRICAIN».

Ces mots qui sont formellement  consacrés par la constitution du 30 mars 2016 sur laquelle le président Touadéra a solennellement prêté serment au stade 20.000 places, étaient sortis de sa propre bouche. Et par cette formule, il s’était engagé et s’était lié au peuple et à la nation tout entière par un pacte dont le respect des termes ne devait souffrir d’aucune quelconque contestation ou  violation de sa part pendant toute la durée de son mandat qui est de cinq (5) ans.

A tous les leaders des partis politiques et à tous les représentants des associations de défense des droits de l’homme, membres du Mouvement « E Zingo Biani » qui ont été littéralement admonestés par le mathématicien de Boy – Rabé dans sa dernière sortie médiatique à Berbérati de réagir avant qu’il ne soit définitivement trop tard !

Jean – Paul Naïba

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