Massacre de Paoua : et si Touadéra était le véritable problème !

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Comme chacun le sait, le mardi 21 mai dernier, un massacre ignoble a été perpétré par les miliciens de 3R du sanguinaire Sidiki Abass, l’un des nouveaux amis du président Faustin Archange Touadera signataire de l’accord de Khartoum, dans trois villages à l’ouest de Paoua, dans l’Ouham-Pende. Le dernier bilan de ces attaques fait état de 36 morts parmi lesquels figure le député suppléant de Paoua 1 ainsi que de nombreux blessés.

Comme à l’heure habitude, le président Touadera et son gouvernement se sont contentés de faire des incantations, oubliant ainsi qu’ils sont les garants de la sécurité de nos compatriotes et que d’ailleurs, un gouvernement, un vrai, ne lance pas des ultimatums pour amuser la galerie mais mène plutôt des actions salvatrices.

Pis, il n’aura échappé à personne que plus de 72 heures après ce carnage, le sanguinaire camerounais Sidiki Abass, occupe toujours ses fonctions de conseiller spécial du Premier ministre. Dès lors, difficile d’admettre que depuis ce massacre Firmin #Ngrebada ne s’est pas entretenu avec son conseiller spécial.
Comme lorsqu’il y a eu les deux massacres de l’église Notre Dame de Fatima et les nombreuses autres tueries de Bambari, Bangassou, Alindao, les tenants du pouvoir à Bangui, espèrent que passer l’indignation, aucun responsable ne sera désigné. Ils ont tout faux cette fois !

Pour la simple et la bonne raison que nous ne pouvons pas, même si, on le voit bien, c’est ce que souhaitent le président de la République et les siens, passer ces attaques cruelles, planifiées et coordonnées par pure perte et profits au nom du fameux prix à payer pour le retour de la paix dans le pays. De nombreux Centrafricains ont été froidement exécutés, il nous faut, et c’est le minimum, désigner les responsables tant du côté des miliciens de 3R que du gouvernement.

D’autant que le mode opératoire sur lequel les parties à l’accord de Khartoum semblent s’être accordées et qui est d’une criminelle efficacité pourrait se résumer ainsi : massacre à grande échelle des populations civiles, suivi d’une consécration en grande pompe au cours d’une cérémonie solennelle. L’importance accordée à un chef de guerre ne se mesure qu’à l’aune du nombre impressionnant de ses victimes.

N’a-t-on pas vu, à Bambari la ville martyre, le mercenaire nigérien de triste réputation Ali Darassa arboré fièrement ses étoiles de Général de corps d’armée au cours dune cérémonie destinée à l’installer comme une sorte de gouverneur de la Ouaka et la Haute kotto au côté du Premier ministre Firmin Ngrebada ?

Alors quoi de plus normal que de se tourner vers celui à qui nous avons confié pour cinq ans la gestion de notre cité afin de lui demander quelques comptes ?

En effet, c’est tout naturellement vers le président Touadera qui a décidé dès le début de son mandat et contre le bon sens le plus élémentaire d’engager le pays dans une voie hasardeuse avec sa fameuse politique de la main tendue qui a permis aux groupes armés de se renforcer et d’étendre leur domination sur une bonne partie du territoire souverain de notre pays que l’on doit logiquement se tourner pour avoir quelques explications.

Car c’est lui qui est allé à Khartoum non pas pour négocier la paix mais plutôt pour conclure un accord électoral avec ces groupes armés afin de lui garantir un second mandat. N’est-ce pas lui, qui, au mépris de la mémoire des innocentes victimes et des nombreuses barbaries de ces groupes armés leur a déroulé le tapis rouge en les nommant dans les hauts lieux de la République, leur accordant ainsi une absolution de leurs abominables crimes.

Sinon, comment comprendre que malgré la signature du fameux accord de Khartoum obtenu notamment grâce aux Roubles russes, ses nouveaux amis à qui il a accordé une amnistie déguisée continuent de massacrer nos compatriotes ?

Au-delà du président de la République, l’attitude de l’Assemblée nationale suscite aussi des interrogations. On aura remarqué que trois jours après ce drame de la région de Paoua, aucune réaction n’est venue du côté des députés. On nous répondra et on aura eu raison que l’on peut rien attendre d’un Laurent Gon Baba, le président de l’Assemblée nationale, qui a obtenu son poste grâce aux basses manœuvres et par la seule volonté du prince. Lui, qui pourtant parle régulièrement au téléphone avec ces criminels.

Une chose est cependant certaine : tant que les groupes armés n’auront pas en face d’eux un homme à poigne, conscient des responsabilités qui sont les siennes et capables de trancher ; un homme qui aura compris que l’on ne pourra pas faire l’économie d’une confrontation armée si l’on veut ramener la paix dans notre pays, ils continueront de massacrer impunément nos compatriotes. Finalement, le problème, ce ne sont pas les groupes armés mais c’est celui à qui nous avons confié, en principe pour cinq ans, la destinée du pays.

L’ÉDITO DE BANGUI FM DU 24.05.19

Adrien Poussou

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